Chère lectrice, cher lecteur,

En France on n’a pas de pétrole, mais on a des varices !

Nous sommes même, selon le Pr. Jean-Noel Fabiani, « le pays où l’incidence des varices des membres inférieurs est la plus élevée du monde » 1

Il faut dire qu’à une époque Napoléonnienne, les varices avaient la cote. L’empereur ayant banni les variqueux de ses troupes, parce qu’ils marchaient mal, certains se sont mis à voir dans les veines dilatées et tortueuses, le ticket-bingo pour éviter de cavaler au sein de la Grande Armée.

Les variqueux, de retour dans leur foyer où ils ont pu fonder une famille – contrairement à ceux qui avaient de bonnes jambes – ont-ils transmis leurs jambes lourdes à leur descendance ?

La question n’est pas tranchée, mais il y a quelques années encore, les médicaments veinotoniques représentaient en France jusqu’à 70 % de la consommation…mondiale !2

Si les varices s’exportaient, notre balance commerciale serait dans le vert.

Maintenant, nous ne sommes plus à l’époque napoléonienne, et il existe de très nombreuses ressources naturelles efficaces pour limiter les douleurs aux jambes.

Écorce et marron à la rescousse

Les herboristes utilisent depuis longtemps le marronnier d’Inde et l’écorce de pin, et la science reconnaît aujourd’hui l’intérêt de ces substances ;

Riche en oligo-proanthocyanidines (OPC), un type de flavonoïdes, l’écorce de pin en retire deux propriétés : un effet anti-inflammatoire important, ainsi qu’un gain en tonicité et élasticité.

De ce fait, les veines gonflées, à cause d’une phlébite par exemple, reprennent petit à petit leur fonctionnement normal, et la circulation sanguine regagne en fluidité.

Ce qui n’est pas à prendre à la légère : une circulation défectueuse peut favoriser la formation de caillots dans les jambes, ces caillots pouvant à leur tour remonter jusqu’aux organes supérieurs.

De quoi augmenter grandement le risque d’embolie pulmonaire ou d’AVC !

Plusieurs études en témoignent : l’extrait d’écorce de pin, connu aussi sous le nom de « pycnogénol », aide à préserver la tonicité des veines, à réduire leurs gonflements et donc à maintenir une circulation saine3.

L’inflammation, la sensation de lourdeur, les éventuels œdèmes tendent à progressivement disparaître aussi4.

À noter que, comme tous les flavonoïdes, l’écorce de pin possède des facultés antioxydantes, ce qui ralentit le vieillissement de la peau en luttant contre la prolifération des radicaux libres qui la détériorent.

Pour les problèmes veineux et suivant leur gravité, vous pouvez prendre de 150 à 300mg par jour de pycnogénol.

Vérifiez que l’ingrédient magique, l’OPC, est présent à 70% au moins dans l’extrait. La cure peut durer de deux à trois mois, voire plus si nécessaire.

Les effets secondaires sont quasi-inexistants, mais le traitement n’est pas recommandé lors des trois premiers mois d’une grossesse.

Du côté du marronnier d’Inde, il y en a pour tous les goûts : l’écorce, les feuilles comme le fruit ont fait la preuve de leurs vertus circulatoires.

Il raffermit les parois veineuses, possède un effet vasoconstricteur qui stimule la circulation sanguine, et il tend à diminuer la perméabilité des capillaires, ce qui à son tour évite les effusions de plasma sanguin, et donc les œdèmes.

Il est aussi anti-inflammatoire et anti-oxydant.

Ces effets semblent procéder de l’aescine, l’agent actif du marronnier d’Inde. Et là encore, la science vient confirmer les savoirs ancestraux des herboristes.

Une méta-étude polonaise de 2015, rassemblant les résultats de bien d’autres recherches, confirme que l’extrait de marronnier d’Inde lutte efficacement contre les douleurs, gonflements et sentiments de lourdeur issus de problèmes sanguins.

Et sans le moindre effet secondaire notable5 !

Un traitement à l’aescine serait aussi efficace que l’usage de bas de contention, tout en étant, vous l’aurez compris, bien moins pénible à supporter6

Un extrait de marronnier d’Inde (que l’on peut, ici aussi, trouver sans difficultés en pharmacie ou herboristerie) dosé à 20% d’aescine devrait suffire. 300 mg deux fois par jour, à chaque repas.

L’action de l’aescine est rapide : vous pourriez constater ses bienfaits dès les premiers jours !

Mais, comme pour l’écorce d’Inde, évitez d’en prendre si vous êtes enceinte, ou si vous utilisez des médicaments anticoagulants.

Et méfiez-vous des surdosages ! Le marronnier d’Inde possède une substance toxique, l’esculine. Suivez donc scrupuleusement les recommandations de votre pharmacien ou herboriste.

 

Les bonnes épices pour vos jambes

Retrouver des jambes belles et énergiques, ça se passe aussi lors des repas.

Prenez le sel, par exemple. Ou plutôt, n’en prenez pas (ou pas trop).

Tout le monde en rajoute dans son assiette, à croire que c’est le seul assaisonnement disponible sur Terre !

Un excès de sel peut pourtant vous pousser à faire de la rétention d’eau, ce qui va aggraver la sensation de lourdeur dans les jambes7.

Au sel, préférez donc les épices. Et pas n’importe lesquelles : prenez du poivre de Cayenne !

Cet extrait de piment moulu est superbe pour réhausser le goût de votre plat.

Votre palais vous remerciera, mais aussi vos jambes : le poivre de Cayenne contient de la capsaïcine, c’est d’ailleurs l’agent à l’origine du goût « piquant » de ce produit.

Et la capsaïcine est un composé anti-inflammatoire, anti-coagulant et même anti-douleurs8.

De quoi fluidifier le sang de vos veines, mais aussi de réduire la gêne qu’elles peuvent vous faire ressentir.

 

Et bien sûr, le sport !

Évidemment, le danger avec les varices, c’est cette circulation sanguine obstruée et plus lente.

Pour la rétablir, il faut faire travailler les muscles, afin que leur contention et renforcement permettent à leur tour d’améliorer la circulation9.

En clair, il faut faire du sport.

Mais pas n’importe lequel : évitez les sports statiques, ou ceux qui compressent vos jambes, comme l’équitation par exemple.

De même, tous les sports qui sont propices à des à-coups ou des traumas (comme le tennis, snowboard, etc.) sont à proscire.

Privilégiez les sports de fond, rythmiques et continus, permettant donc de renforcer en profondeur votre système musculaire.

Natation, course, cyclisme, marche suédoise… vous avez l’embarras du choix !

Des savoirs oubliés… et retrouvés

De manière générale, la recherche contemporaine redécouvre petit à petit l’intérêt de nombreux produits naturels contre les varices et les jambes lourdes.

De l’achillée millefeuille à la sauge, en passant par les noix de cyprès ou encore le gaillet jaune, Nature a mille outils pour favoriser une meilleure circulation sanguine…

Ne serait-ce que la vitamine C (100 mg) peut déjà apporter une aide précieuse, car elle stimule le collagène, une protéine centrale au bon maintien de la paroi veineuse10.

C’est d’ailleurs une approche totalement naturelle qui a permis récemment à un groupe de femmes de se débarrasser complètement de ses varices.

Franchement, l’avant/après est impressionnant. Visuellement bien sûr, mais encore plus pour le confort de vie.

Santé !

Gabriel Combris

 

1. https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/articles/la-france-pays-de-variqueux-extrait-de-ces-histoires-insolites-qui-ont-fait-la-medecine-par-l-n-fabiani-plon/

2. https://www.lorientlejour.com/article/433567/Les_veinotoniques_sont-ils_efficaces_.html

3. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3933503/

4. https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0944711300800598?via%3Dihub

5. https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0102695X15001003#!

6. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7144685/

7.https://www.europe1.fr/sante/jambes-lourdes-nos-conseils-pour-regler-vos-soucis-de-circulation-3912078

8. https://www.canadaveinclinics.ca/hot-peppers-for-sexy-veins/

9. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/7413762/

10. https://www.centerforvein.com/blog/can-collagen-help-varicose-veins