Chère lectrice, cher lecteur,

L’oiseau s’était tu…et voilà qu’il rechante.

Sur l’arbre qui semblait mort, un bourgeon affleure.

Au milieu de la pelouse clairsemée, la collerette jaune du pissenlit attire tous les regards :

 

Pissenlit

C’est le printemps.

Cette année encore, le miracle a eu lieu. L’éclosion a repris. La nature a refleuri.

Refleurir…quelle provocation, quel défi incroyable !

…Là où la mort semblait inévitable, c’est le retour de la vie.

…Là où dominait le gris, c’est la renaissance de la couleur.

Chaque printemps, la nature nous offre la même démonstration de sa puissance.

Et aussitôt une question vient à l’esprit :

Et si l’homme, lui aussi, pouvait « refleurir » ?

Et s’il pouvait revivre son printemps ?…

…RAJEUNIR ?!!

Je ne vous cache pas que le fait de poser cette question il y a quelques années m’aurait probablement valu quolibets, jet de tomates et demande d’internement signée par le préfet de police en personne.

Mais ça, c’était le monde d’avant.

Stupéfiante découverte de trois chercheurs anti-âge

Avant les travaux de trois chercheurs américains, récompensés par le prix Nobel de médecine pour une découverte absolument centrale sur le vieillissement des cellules.

Les docteurs Carol Greider, Jack Szostak et Elizabeth Blackburn ont en effet mis à jour l’existence d’une enzyme, la télomérase, dont la mission est de réparer les télomères, qui sont l’extrémité des chromosomes, les supports de notre patrimoine génétique présents dans chacune de nos cellules.

Et ?

Pour la plupart des gens, l’information n’a pas semblé avoir la moindre importance.

Elle est pourtant…fondamentale.

Retarder le vieillissement : c’est possible !!

La taille des télomères est en effet directement liée à notre longévité.

Nos télomères raccourcissent à chaque division cellulaire, et lorsqu’ils sont devenus trop courts, cette division n’est plus possible, entraînant la mort de la cellule.

A la clé, ce sont des maladies lourdes et invalidantes qui pourraient être favorisées : athérosclérose, hypertension, maladies cardiovasculaires, cancers et certaines maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson, etc. (1)(2)(3)(4)

Les personnes qui ont un nombre important de télomères courts dans les chromosomes de leurs globules blancs (les cellules dans lesquelles la longueur des télomères est généralement vérifiée) vieillissent généralement de façon prématurée et présentent une atrophie et une défaillance des tissus.

Une étude a notamment montré que les personnes de 60 ans possédant des télomères raccourcis ont 3 fois plus de risque de mourir d’une maladie cardiaque et 8,5 fois plus de risque de mourir d’une maladie infectieuse que ceux qui ont des télomères plus longs. (5)

Une autre étude chez les personnes âgées de moins de 73 ans a montré que chaque raccourcissement des télomères d’une kilo-paire de bases (l’unité de mesure des télomères)  augmente presque par trois le risque d’infarctus du myocarde et d’AVC.

On a également observé que chez des personnes jeunes frappées par un infarctus du myocarde, la longueur des télomères était équivalente à celle de personnes âgées d’environ 10 ans de plus. (6)

En d’autres termes, cela signifie que la préservation de vos télomères est l’un des moyens les plus sûrs de vivre davantage d’années en bonne santé.

Pour comprendre qu’il est possible d’agir, et donc d’activer une vraie démarche de retardement du vieillissement, il faut savoir que certains remèdes naturels sont capables de stimuler l’activité de la télomérase.

Ennemis des télomères

Mais d’abord, il faut cibler les ennemis des télomères, et en premier lieu, le stress.

La prix Nobel Elizabeth Blackburn a dirigé une étude sur des femmes qui devaient répondre à un questionnaire sur le niveau de stress ressenti dans les six semaines qui précédaient l’enquête.

On leur prélevait un échantillon de sang pour analyser la longueur de leurs télomères et le niveau d’activité de la télomérase au sein de leurs globules blancs.

Les analyses ont montré un raccourcissement des télomères chez les femmes qui se décrivaient comme « stressées ».

Les scientifiques ont estimé que les femmes qui étaient soumises au stress le plus intense présentaient un vieillissement cellulaire de dix années.

Cet effet sur les télomères peut être compensé, au moins partiellement, par des comportements « sains » comme la pratique d’une activité physique, une alimentation bio à haute composante végétale (en privilégiant notamment des légumes riches en vitamines A, C, E en acide folique, et en veillant au bon ratio oméga 6/oméga 3 (7)) et un bon sommeil (8)

Mais cela n’empêche évidemment pas de porter au stress toute l’attention qu’il mérite, tant ses effets sur la santé générale peuvent être désastreux.

Rappelons que des chercheurs de Harvard ont estimé que face à des conditions stressantes au travail, notre espérance de vie peut diminuer de 33 ans !

Parmi les grands classiques de la lutte anti-stress, on rappelera la respiration, la méditation, l’activité physique (l’étude Nurses’ Health Study, aux Etats-Unis a montré que les femmes qui pratiquaient une activité soutenue pendant 1 à 2 heures  et demie par semaine avaient des télomères plus longs que celles qui ne faisaient aucun exercice) ou encore l’utilisation de plantes « adaptogènes », qui calment l’hyperactivité des glandes surrénales et diminuent les sécrétions d’hormones de stress (adrénaline et cortisol).

Parmi elles, vous trouvez le ginseng, le schisandra, le basilic sacré ou encore la rhodiola.

Si vous hésitez, vous ne pouvez pas vous tromper en faisant le choix de l’éleuthérocoque (60 à 80 gouttes par jour, le matin dans un peu d’eau).

Le choix d’une bonne hygiène de vie peut contribuer à rallonger les télomères, comme l’a montré une étude parue dans The Lancet Oncology sur un groupe d’hommes ayant un cancer de la prostate peu risqué, qui ont choisi une simple surveillance de leur maladie plutôt qu’un traitement invasif.

Les chercheurs ont divisé le groupe en deux, avec d’un côté une partie qui modifiait ses habitudes alimentaires, sportives et de gestion du stress et de l’autre, des individus qui conservaient le même mode de vie.

La longueur des télomères des hommes qui ont changé leur mode de vie était 10 % plus importante qu’au début de l’étude. (9) L’autre groupe voyait au contraire une réduction de 3 % de la tailler de ses télomères.

Compléments alimentaires contre le vieillissement

La concentration élevée en acide folique est associée à des télomères plus longs : les études montrent que les dommages de l’ADN sont minimisés lorsque la concentration en acide folique des globules rouges est supérieure à 700 nmol/L.

Dans sa revue d’étude consacrée aux télomères, le Dr Thierry Hertoghe, spécialiste de médecine anti-âge précise que « ces concentrations sont atteintes à des niveaux d’apport supérieurs ou égaux aux apports alimentaires actuellement recommandés pour le folate (soit > 400 μg/jour) et la vitamine B12 (soit > 2 μg/jour) ». (10)

Plusieurs études ont montré que des taux élevés d’antioxydants dans le corps réduisent sensiblement la production de radicaux libres et du stress oxydatif, et préservent l’activité de la télomérase.

Pour ces raisons, note le Dr Hertoghe, « les hommes âgés qui ont des taux élevés dans le sang d’albumine et d’acide urique, qui sont des antioxydants, ont des télomères plus longs ».

« Dès que la production de glutathion (un antioxydant naturel, ndlr) dans notre organisme est inhibée, les niveaux de stress oxydatif augmentent, ce qui compromet l’intégrité des télomères et accélère la sénescence dans les cellules endothéliales, les cellules qui recouvrent la surface interne des vaisseaux sanguins ».

La vitamine E est également un micronutriment qui protège les télomères, en particulier chez les personnes les plus âgées.

Enfin, un acide aminé semble se distinguer pour son effet protecteur des télomères : la méthionine, avec une étude – sur des rongeurs – qui a montré son importance dans la longueur des télomères.

Soigner les télomères…par la racine

Depuis plus de deux millénaires, les médecins chinois utilisent la force d’une précieuse racine : l’astragale, qu’ils surnommaient le « protecteur suprême »(11) contre les agressions extérieures comme les infections.

Récemment, les scientifiques occidentaux ont réussi à extraire le principe actif de la racine,

 l’astragaloside IV, dont ils soulignent le rôle d’activateur du rajeunissement (12)(13), par son action sur la télomérase.

Seulement comme à chaque fois qu’une découverte est réalisée, des petits malins s’engouffrent dans la brèche et tentent de « surfer sur la science » pour proposer des produits faiblement dosés (ou pas dosés du tout) qui se révèlent logiquement décevants pour les patients.

Comme le souligne le journaliste scientifique Benoît Dauriac, de la lettre NutriSanté :

« En France, rares sont les fabricants capables d’extraire correctement la substance active de l’astragale. »

«  La plupart du temps, c’est de la simple poudre d’astragale que vous trouverez : ses bienfaits n’ont rien à voir avec l’astragaloside IV » 

« Il faudrait avaler 5 boites entières de gélules de poudre d’Astragale pour obtenir l’équivalent des principes actifs contenus dans un seul complément d’astragaloside IV. »

A retenir donc, si vous êtes intéressé par le puissant effet activateur de télomérase de l’astragaloside IV, il faut impérativement que le complément affiche une teneur d’au moins 90% en astragaloside IV.

Voilà quelques conseils qui, j’espère, vous aideront à acquérir au moins une certitude : celle que le vieillissement n’est PAS une fatalité, et qu’il est possible d’agir pour le ralentir et même…le faire reculer.

Voyez d’ailleurs ce qu’écrivait en son temps le grand Victor Hugo, dans son poème sur « le printemps » :

Tout vit et se pose avec grâce,

Le rayon sur le seuil ouvert,

L’ombre qui fuit sur l’eau qui passe,

Le ciel bleu sur le coteau vert !

 

La plaine brille, heureuse et pure;

Le bois jase ; l’herbe fleurit.

– Homme ! Ne crains rien !

La nature Sait le grand secret, et sourit.

 

Voilà le « grand secret », celui du printemps qui renaît, du rajeunissement, que la nature partage avec nous tous les ans.

Santé !

Gabriel Combris

 

Sources :

(1) Fitzpatrick AL, Kronmal RA, Gardner JP, Psaty BM, Jenny NS, Tracy RP, Walston J, Kimura M, Aviv A. Leukocyte telomere length and cardiovascular disease in the cardiovascular health study. Am J Epidemiol. 2007

(2) Willeit P, Willeit J, Mayr A, Weger S, Oberhollenzer F, Brandstätter A, Kronenberg F, Kiechl S. Telomere length and risk of incident cancer and cancer mortality. JAMA. 2010;304:69–75.

(3) Panossian LA, Porter VR, Valenzuela HF, Zhu X, Reback E, Masterman D, Cummings JL, Effros RB. Telomere shortening in T cells correlates with Alzheimer’s disease status. Neurobiol Aging. 2003.

(4) Watfa G, Dragonas C, Brosche T, Dittrich R, Sieber CC, Alecu C, Benetos A, Nzietchueng R. Study of telomere length and different markers of oxidative stress in patients with Parkinson’s disease. J Nutr Health Aging. 2011

(5) Cawthon RM et al. Association between telomere length in blood and mortality in people aged 60 years or older.  Lancet. 2003 Feb 1;361(9355):393-5.

(6) Brouilette S et al. White cell telomere length and risk of premature myocardial infarction. Arterioscler Thromb Vasc Biol. 2003 May 1; 23(5):842-6.

(7) https://www.lanutrition.fr/bien-dans-son-assiette/le-potentiel-sante-des-aliments/bonnes-et-mauvaises-graisses/le-ratio-omega-6omega-3

(8) Puterman E, Lin J, Krauss J, Blackburn EH, Epel ES. Determinants of telomere attrition over 1 year in healthy older women: stress and health behaviors matter. Mol Psychiatry. 2014 Jul 29. doi: 10.1038/mp.2014.70

(9) https://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2013/09/17/le-mode-de-vie-peut-allonger-les-telomeres_671836

(10) Dr Thierry Hertoghe, Préserver ses télomères et reculer ou ralentir le vieillissement,

(11) https://www.altheaprovence.com/blog/astragale-de-chine-protecteur-supreme/

(12) Lei Li et al., ”Research review on the pharmacological effects of astragaloside IV”, Fundamental & clinical pharmacology 31, no 1 (2017): 17–36

(13) Lettre Nutri-Santé de Benoît Dauriac, Astragaloside : le nouveau « curcuma chinois » ?