Chère lectrice, cher lecteur,
 
Une façon intéressante d’appréhender la maladie est de la voir arriver dans nos vies comme une « langue étrangère », c’est-à-dire un langage au début incompréhensible, mais qui va progressivement s’éclairer si on prend la peine…de l’apprendre.
 
Dans son livre « Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi », le psycho-énergéticien Michel Odoul raconte l’histoire d’une patiente atteinte de douleurs articulaires.

« Anne-Marie, expert-comptable, est venue me voir parce qu’elle avait des récurrences de douleurs articulaires. À travers les pathologies qu’elle manifestait, nous en sommes arrivés à donner un sens particulier à sa maladie. Il semblait qu’Anne-Marie s’interdisait de réaliser quelque chose avec ses mains, ses bras, son cœur et sa tête ».

 
De leurs échanges est ressortie une vérité enfouie au fond du vécu d’Anne-Marie : un tabou familial autour des métiers manuels, jugés inférieurs, alors qu’elle ne rêvait que d’une chose, devenir sculptrice.
 
La compréhension de ce « sous-jacent intime » a permis à Anne-Marie de s’engager sur la route professionnelle de ses rêves…et aux douleurs articulaires de progressivement régresser.
 
Caricaturale, cette symbolique de la maladie ?
 
Pas si on considère qu’il s’agit d’une attention portée à un champ laissé absolument vide par la médecine traditionnelle, obsédée du corps et oublieuse de l’esprit, de la médecine du sens.
 
Michel Odoul, dont l’expérience repose sur plus de 6000 consultations résume ainsi ce que pourrait être une approche raisonnable de cette médecine :  

« Vous avez quelqu’un qui souffre d’une très forte migraine, c’est très bien de le pousser à réfléchir à ce qui lui prend autant la tête, mais si on veut réfléchir à cela c’est mieux de soigner son mal avant ! L’idée de donner du sens ne signifie à aucun moment que l’on doive mépriser ou sous-estimer le symptôme ».

 
Si vous vous êtes déplacé une vertèbre, ce n’est pas le fait de savoir pourquoi qui va vous la remettre en place.
 
Mais en revanche, comprendre les raisons pour lesquelles l’incident est arrivé est peut-être un bon moyen d’éviter qu’il ne se reproduise.

Remercier…la maladie !?  

 
Pour le docteur Philippe Dransart, médecin homéopathe, « les lésions dans notre corps sont une métaphore de nos douleurs morales ».
 
Apprendre à parler leur langue, à ces douleurs, c’est la meilleure façon de comprendre le message qu’elles nous adressent.  
 
Et c’est en faisant ce travail que le retournement peut être spectaculaire.
 
Le Dr. Dransart a raconté dans un numéro récent de Révolution Santé sur le cancer (à retrouver en cliquant ici) comment une de ses patientes a transformé une mutilation liée à sa maladie en …révélation :

« Cette femme avait perdu un sein, ce qui n’est pas rien, mais elle avait découvert une liberté d’être dont elle n’avait pas la moindre idée auparavant. « Ce cancer m’a permis de découvrir qui j’étais » m’a-t-elle avoué.
 
Nombreuses sont les personnes qui m’ont dit combien cette épreuve leur a permis – c’est leur propre terme – de s’affranchir d’un rôle où elles se sentaient confinées pour devenir enfin « elles-mêmes ».
 
Touchés dans notre ADN nous le sommes aussi dans nos références et c’est comme une crise existentielle, un danger vital certes, mais aussi pour nombre d’entre nous l’opportunité de découvrir un chemin intérieur qui nous mène à la profondeur de notre être.
 
Pour avancer sur ce chemin, nos deux jambes ne seront pas de trop.
 
L’une d’elles va prendre appui sur « les solutions extérieures » que sont la médecine, l’hygiène de vie, l’alimentation, etc. tandis que l’autre va s’appuyer sur « la solution intérieure ».

 
Pour le Dr Medynski, qui a travaillé près de dix ans dans un service de cancérologie, « certains patients remercient le ciel d’être tombés malades ».
 
Pas à l’annonce de leur cancer, évidemment…Mais par la suite.

« Par la compréhension de certaines problématiques, la mise en cause de traumatismes, la sortie de l’état dépressif : c’est cet ensemble qui va leur faire prendre conscience que la maladie les a, contre toute attente, aidés. Elle leur a permis de mettre au jour ce qui était jusqu’à présent tapi dans l’ombre ».  

 

Médecine du bon sens

 
Sous couvert de rationalité et d’obsession de la démonstration scientifique, notre médecine occidentale a inversement écarté des approches qui pourraient s’avérer particulièrement utiles pour guérir la maladie.
 
Est-ce un hasard si la médecine chinoise, au contraire, attribue un sens à chaque organe ? Elle associe la colère au foie, la peur aux reins, la rancune à l’estomac, la mélancolie aux poumons ou encore la joie au cœur.
 
Par ces associations, elle nous dit que les maux du corps et ceux de l’esprit sont indissociablement liés, et qu’espérer traiter l’un sans l’autre est une illusion.
 
En définitive, c’est surtout de bon sens, dont nous parle la médecine du sens.
 
Bon sens qui consiste à travailler à se connaître, à oser écouter son corps, à ne pas attendre le miracle d’une pilule chimique (ou d’une plante, d’ailleurs) mais à (ré)agir lorsqu’on constate la récurrence d’un trouble ou d’une douleur.
 
Parce que lorsqu’il y a maladie ou douleur, c’est qu’il y a quelque chose à comprendre, c’est qu’il y a quelque chose à faire.
 
C’est le signe qu’un changement est nécessaire, et que nous sommes au début d’un chemin de renouveau.
 
Le psychiatre suisse Gustav Jung, lui, écrivait que « ce sont nos maladies qui nous guérissent ». Je ne crois pas que ce soit toujours vrai, mais cette idée un peu provocatrice a au moins un mérite : elle nous rappelle que l’annonce de la maladie ne doit jamais être interprété comme le mot « fin ».
 
Et vous, qu’en pensez-vous ? Je vous remercie de me laisser votre commentaire ci-dessous.
 
Santé !
 
Gabriel Combris