Chère lectrice, cher lecteur,

Vous avez mal à la tête, et pour apaiser la douleur, vous prenez des antalgiques.

Une fois, deux fois, dix fois, cinquante fois.

Et là, c’est « bienvenue dans la double peine ! »

Car la consommation prolongée d’antidouleurs peut transformer le mal de tête en un état PERMANENT (sans parler de leurs effets secondaires).

Dans une étude sur des patients qui consommaient des analgésiques très régulièrement pour soulager leur douleur, l’arrêt du traitement a ainsi stoppé l’apparition des céphalées ou le réduisait de plus de 50% dans deux tiers des cas1.

Parmi les médicaments incriminés, on trouve notamment le Florinal, simple ou avec codéine, les triptans ou encore les AINS (anti-inflammatoires non stéroidiens).

Avant d’en arriver là, on ne peut donc que conseiller d’aller faire un tour du côté de la phytothérapie, qui propose un arsenal thérapeutique vaste et particulièrement efficace en cas de maux de tête.

On y trouve notamment des plantes contenant des dérivés salicylés (saule blanc, ulmaire ou reine des prés…) associées à des plantes à caféine (thé, maté, guarana, Kola…), mais aussi des huiles essentielles comme la lavande, la marjolaine à coquilles, la camomille romaine, ou l’ylang ylang

En cas de migraine, la partenelle, alias la grande camomille a quant à elle montré des résultats assez impressionnants.

partenelle maux de tête

 

Un traitement sur 3 mois permet de diminuer nettement la fréquence et l’intensité des migraines.

Posologie : 2 gélules de partenelle ou 5 ml (1 cuillerée à café) d’EPS (extrait phytostandardisé) dans une tisane de sauge tous les matins pendant 3 mois (contre-indication chez les femmes enceintes et allaitantes)

Maintenant, la consommation trop fréquente d’antidouleurs n’est pas, loin de là, la seule cause méconnue des maux de tête. Je vous propose d’en découvrir certaines qui pourront peut-être vous aider à identifier l’origine de vos douleurs si vous êtes sujet à de fréquents maux de tête.

2 Mal de tête du à l’intolérance ou la sensibilité au gluten (et au lactose)

Une étude menée à l’hôpital de Sheffield, au Royaume-Uni, sur un petit nombre de personnes sensibles au gluten a montré que la plupart souffraient depuis longtemps de maux de tête.

En mettant en place un régime sans gluten chez 9 de ces patients, les maux de tête ont intégralement cessé chez 7 de ces patients et les 2 autres ont dit ressentir des améliorations2.

On peut suivre un régime sans gluten en excluant simplement de son alimentation tous les dérivés du blé, du seigle, de l’orge, de l’épeautre et du kamut à remplacer par du riz, du millet, du sarrasin, des lentilles, des haricots rouges ou blancs, des patates douces, etc.

D’autres chercheurs, à l’université de Cardiff ont relevé pendant 48 heures les symptômes de l’intolérance au lactose chez 133 patients après que chacun d’eux a reçu 50 g de lactose, soit l’équivalent de ce que contient un litre de lait.

Résultat : près de 90 % d’entre eux évoquaient des maux de tête !

Vous pouvez remplacer le lait de vache – par des laits végétaux, les yaourts classiques – par des yaourts au soja par exemple ; le beurre des tartes ou pâtisseries – par des huiles (coco, olive) ou purées d’oléagineux (amande, noisette, etc.).

3 L’excès de calcium

En France, les recommandations de consommation de calcium (avec l’argument erroné que « c’est bon pour les os ») dépassent le double de celles de l’OMS (environ 500 mg de calcium par jour pour un adulte).

Pourtant, les dernières synthèses d’études publiées montrent que le calcium de l’alimentation ne réduit pas le risque de fracture.

En 2013, des chercheurs américains de Harvard ont également montré que le calcium en excès diminuait l’absorption des autres minéraux, et notamment le magnésium.

A l’intérieur de la cellule, le calcium génère la contraction et le magnésium la décontraction. S’il y a excès de calcium, la cellule se contracte et la douleur apparait. Beaucoup de médicaments contre les céphalées agissent d’ailleurs en bloquant l’entrée du calcium dans la cellule pour permettre leur décontraction.

Donc attention à limiter les sources trop importantes de calcium (produits laitiers, compléments alimentaires de calcium), mais aussi les apports en protéines et en sel qui acidifient l’organisme. Car plus on mange de protéines et de sel, plus il faut de calcium pour neutraliser l’acidité.

4 Mal de tête du au manque de magnésium

Je vous ai déjà raconté dans une lettre précédente l’histoire du Dr. Jay Cohen, qui a résolu ses épouvantables maux de tête avec la simple prise de magnésium :

« Il est vrai que le magnésium m’a guéri de mes maux de tête, mais il n’est pas exagéré de dire que le magnésium m’a aussi sauvé la vie. »

« Il est ironique que je sois celui qui dise cela, car mon expertise de médecin a toujours été de prescrire des médicaments et non des compléments alimentaires… Jusqu’à ce que je sois gravement touché par des problèmes de santé »3.

La carence en magnésium est extrêmement répandue aujourd’hui, en particulier chez les personnes âgées.

Selon les estimations, c’est près de 80 % des Français dont la consommation moyenne de magnésium est inférieure à celle recommandée (entre 300 et 400 mg par jour chez l’adulte).

La première chose à faire est donc de (re)mettre du magnésium dans son alimentation :un régime riche en fruits et légumes frais est riche en magnésium. En particulier les légumes verts, car la chlorophylle dont ils tirent leur couleur concentre un atome de magnésium en son centre.

Viennent ensuite les noix et les noisettes, les amandes, le sarrasin. La spiruline (algue) est aussi une excellente source de magnésium, (200 mg pour 100g).

Certaines eaux minérales sont reconnues pour leur haute teneur en magnésium (Contrex, Hépar, etc.) avec le problème que le magnésium y est présent sous forme de sulfate de magnésium, souvent mal absorbé.
D’autre part, l’alimentation ne suffit pas toujours pour fournir assez de magnésium :

Une cure de magnésium peut donc être bénéfique si vous souffrez de maux de tête, de difficultés d’endormissement ou d’un sommeil peu réparateur, de crampes, si vous êtes facilement irritable ou sensible au stress.

5 Les ondes électromagnétiques

3G, 4G, 5G, compteurs Gazpar ou Linky, etc. ont littéralement envahi nos existences, qui baignent aujourd’hui dans les ondes, avec des conséquences sur la santé.

Une étude menée en Turquie4 sur 350 personnes a montré que le temps d’utilisation des portables et des ordinateurs était associé à des céphalées, des douleurs articulaires, à la chute de cheveux, des vertiges et des états d’anxiété, avec une sensibilité accrue chez les femmes.

Pour se protéger des ondes, il faut s’écarter de tous les appareils électriques d’au moins 2 mètres. La nuit, vous pouvez par exemple, couper le wifi et votre téléphone portable.

6 Le glutamate monosodique (MSG)

Le glutamate5 est un « exhausteur de gout », c’est-à-dire une substance qui n’a pas de saveur propre, mais dont le rôle est de rendre plus intense la perception gustative d’un autre aliment.

On le retrouve dans les chips, les gâteaux apéritifs, les bouillons en cube, les surimis et d’une manière générale, dans tous les aliments aromatisés, souvent caché sous les codes  E 621 à E 625 dans les listes d’ingrédients.

De nombreuses personnes y sont sensibles et développent des céphalées6 mais aussi des nausées, des démangeaisons, des crampes, des engourdissements, des bouffées de chaleur ainsi qu’une faiblesse générale7.

7 Le déficit en vitamine D

Dans une étude d’observation conduite sur plus de 11 000 personnes, des chercheurs norvégiens ont montré que les personnes qui souffraient de maux de tête étaient ceux qui présentaient les taux de vitamine D les plus bas. L’explication serait liée au rôle de la vitamine D dans les mouvements de calcium et les contractions musculaires.

Les chercheurs estiment que les besoins sont en moyenne de 1000 UI par tranche de 15 kilos de poids.

8 Mal de tête du au déficit en fer

Les maux de tête sont l’un des premiers symptômes d’un déficit en fer. Mais attention, comme le souligne le nutritionniste Julien Venesson « il vaut mieux faciliter son absorption plutôt qu’augmenter ses apports car l’excès de fer est toxique pour l’organisme : il a un pouvoir oxydant qui favorise l’apparition de cancers  et de maladies cardio-vasculaires9».

Le calcium, le thé ou le café contribuent à bloquer l’absorption du fer. En revanche, la vitamine C et les fibres solubles que l’on retrouve dans les fruits et légumes vont faciliter son absorption.

Les apports nutritionnels conseillés sont de 9 mg de fer par jour pour les hommes et les femmes ménopausées, 16 mg pour les femmes non ménopausées, de 7 à 14 mg/jour pour les adolescents de 10 à 17 ans et de 30 mg pour les femmes enceintes.

Et pour finir : l’astuce d’un médecin genevois pour débusquer le coupable

Vous le voyez, les maux de tête ont de nombreuses causes (et il y en a encore d’autres), qui ne rendent pas toujours facile l’identification du coupable.

Pour y parvenir, le docteur Antonello d’Oro, rhumatologue genevois et spécialiste en médecine nutritionnelle et fonctionnelle, suggère une idée intéressante : tenir son journal d’enquête, en recensant le plus précisément possible les événements, les nutriments avalés, les émotions, même, qui ont précédé l’arrivée des maux de tête.

Au fur et à mesure de vos recherches, l’étau va se resserer sur le coupable…et se desserrer de votre crâne.

En tout cas ça ne coûte rien d’essayer !

Santé !

Gabriel Combris