Chère lectrice, cher lecteur,

Je me suis fait remonter les bretelles par une lectrice, parce que j’avais écrit qu’avec la ménopause s’achevait « la plus belle mission d’une femme : donner la vie » 

A vrai dire, je la comprends : toutes les femmes qui l’ont vécue ne décrivent pas la maternité avec le même enthousiasme…

Mais derrières les perceptions individuelles, forcément nuancées et différentes, une question demeure : quelle mission est plus mystérieuse, plus intense que de transmettre la Vie ?

Répondre à l’incertitude du monde, à l’angoisse, à la peur du lendemain, au manque de sens, par cet acte de confiance dans l’avenir…quel défi !

Alors, lorsque cet horizon disparaît avec la ménopause, cela ajoute parfois au bouleversement qui se produit à l’intérieur du corps.

Voilà pourquoi la ménopause est un tourbillon, un abîme, que la médecine doit accompagner en prenant en compte ses multiples dimensions.

Ainsi, la gynécologue Danièle Flaumenbaum prescrit-elle aux femmes des conseils sur la « nourriture » alimentaire, mais aussi affective, sexuelle, intellectuelle et spirituelle dont elles ont besoin « pour se recharger et se fabriquer une nouvelle vie1

…Cela souligne à quel point la ménopause réclame un accompagnement global.

Évidemment, il y a d’abord la question du corps qui change et du regard sur soi qui peut devenir délicat, puisque la moitié des femmes prennent 5 kg en moyenne.

Précision importante, ce n’est pas la carence hormonale qui fait grossir2, mais l’excès d’apport énergétique.

Non seulement la nourriture peut servir de « réconfort », mais surtout à la ménopause, le surpoids va se loger plus facilement autour de l’abdomen en raison de la baisse des oestrogènes.

D’où l’intérêt d’éviter les aliments industriels ou trop caloriques (pain, céréale, pommes de terre, boissons sucrées, etc.), de respecter l’équilibre des acides gras, d’éviter l’excès d’alcool, privilégier les aliments non transformés et les végétaux: légumes et fruits frais, légumineuses, etc.

La pratique d’un exercice physique est évidemment bénéfique, non seulement pour réduire la prise de poids, mais aussi parce qu’elle offre un défouloir précieux !

Essayez la marche nordique, la randonnée, la natation, l’aquagym, le vélo, le yoga, la danse, les pilates, etc.

L’important, c’est la régularité, et une intensité adaptée.

Contre les bouffées de chaleur

L’autre grand problème, ce sont bien sûr les bouffées de chaleur. Pour les limiter, on peut commencer par porter des vêtements amples en matières naturelles comme le lin, le coton ou la soie.

Il faut aussi éviter le plus possible les variations brusques de température (et donc de ne pas surchauffer son habitation par exemple), l’alcool, les épices et les boissons trop chaudes qui agissent directement sur la dilatation des vaisseaux sanguins.

Depuis des générations, les femmes utilisent la sauge pour soulager les bouffées de chaleur, ce que confirme une étude qui montre une diminution de la fréquence et de l’ intensité des bouffées en huit semaines3.

En herboristerie, on utilise la sauge officinale sous forme d’infusion en comptant 1 cuillère à café de feuilles sèches par tasse, 3 tasses par jour est idéal.

L’huile essentielle de sauge sclarée salvia sclarea a des qualités œstrogène-like.

Elle est connue pour réduire l’intensité et la sévérité des bouffées de chaleur, mais attention elle est contre-indiquée en cas de mastose ou d’antécédent de cancer hormono-dépendant.

Elle est aussi calmante et anxyiolitique. Elle peut s’employer de deux façons, au choix :

  • diluez 3 gouttes dans une cuillère à café d’huile végétale et massez le mélange sur le bas ventre matin et soir pendant 20 jours.
  • ou déposez 2 gouttes sur un comprimé neutre à faire fondre sous la langue matin, midi et soir pendant une semaine.

L’actée à grappes noires est l’autre plante souvent utilisée pendant la ménopause car elle permet de réduire les bouffées de chaleur et de diminuer la transpiration excessive4

Mais elle a aussi l’avantage d’agir contre d’autres troubles liés à cette période : insomnie et troubles de l’humeur, anxiété et déprime5.

Elle est aussi efficace que la tibolone (traitement médicamenteux classique de la ménopause6) et les autres traitements hormonaux7.

Elle est plus efficace que la fluoxétine, un médicament anti-dépresseur8 !

Comme elle n’a aucune action oestrogénique, elle ne présente aucun danger pour les femmes ayant eu un cancer du sein.

Il faut prendre 2 gélules 2 fois par jour et compter 4 à 6 semaines pour qu’elle fasse pleinement effet.

Pour se prémunir contre l’anxiété et accompagner cette étape sensible de la vie, on peut aussi essayer l’huile essentielle de néroli, extraite des fleurs de l’oranger amer.

Sa senteur délicate apaise et réconforte.

C’est l’huile essentielle qui aide à ne pas se laisser submergée par le stress et les tensions dans les moments difficiles, et cerise sur le gâteau, elle stimule le désir sexuel.

Pour l’employer : déposez 2 gouttes sur la face interne du poignet, frottez les poignets l’un contre l’autre. Joignez-les ensemble et faites trois respirations profondes le nez entre les poignets. A renouveler aussi souvent que nécessaire.

La tisane des 39 femmes

Le Dr Floriane Chariot-Veissière nous a raconté, lors d’une conférence du Cercle des Docteurs Libres qu’elle avait mené une petite étude sur 39 patientes souffrant de bouffées de chaleur qui ont accepté de tester un mélange de passiflore, d’aubépine, d’achillée millefeuille, d’alchémille et d’hamamélis, puis d’effectuer un suivi régulier pour faire part de l’évolution de leurs symptômes.

Au terme de cette étude, il est apparu que pour une patiente sur deux, le mélange proposé avait été plutôt efficace voire très efficace pour limiter le nombre et l’intensité des bouffées de chaleur, aussi bien diurnes que nocturnes.

Essayez-là, vous nous direz si cela a été efficace pour vous.

Et les granules ?

En homéopathie, plusieurs souches intéressantes peuvent être conseillées contre les bouffées de chaleur :

Autre problème souvent rencontré après la ménopause, de nombreuses femmes souffrent d’ostéoporose.

Pour ralentir ce phénomène et éviter les fractures, on peut conseiller une algue comme le lithothamne par exemple ou la prêle, toutes deux reminéralisante et qui permettent, de ce fait de consolider le tissu osseux. (Attention cependant au risque associé à la prise d’algue en cas de pathologie thyroïdienne en raison de son apport en iode).

Enfin, en cas d’une sécheresse de la peau et des muqueuses, on peut conseiller l’huile de bourrache par voie orale, car c’est une huile très nourrissante.

Enfin, un dernier conseil, celui qu’on oublie trop souvent dans les ordonnances, même naturelles : la ménopause est une transition où il est important de se faire…du bien.

Comment ? Une huile, un bain, un massage, un vêtement agréable…aller respirer les embruns, lire un poème, marcher, courir, dessiner, danser, lever les bras vers le ciel, tout ce que vous voulez qui vous fera ressentir la plénitude et le bonheur d’être là, dans cette vie qui change et qui tourne, mais qui reste si belle quand on la sent qui nous irrigue de l’intérieur !

Et puis bien sûr, je fais appel à la communauté des lectrices de Secrets de Plantes pour nous dire quelles ont été les approches qui ont marché (ou pas) pour elles.

Je suis sûr que les témoignages que vous voudrez bien laisser résonneront avec beaucoup d’écho pour toutes les femmes qui vivent en ce moment même ce bouleversement de vie.

Santé !


Sources :

[1] https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees/20160910.RUE2812/moche-et-insupportable-bienvenue-dans-menopause-cafard.html

[2] Kim Sutton-TyrrellXinhua ZhaoNanette SantoroBill LasleyMaryFran SowersJanet JohnstonRachel Mackey, and Karen Matthews – Reproductive Hormones and Obesity: 9 Years of Observation From the Study of Women’s Health Across the Nation – Am J Epidemiol. 2010 Jun 1; 171(11): 1203–1213. Published online 2010 Apr 27. doi:  10.1093/aje/kwq049

[3] Bommer SKlein PSuter A. First time proof of sage’s tolerability and efficacy in menopausal women with hot flushes. Adv Ther. 2011 Jun;28(6):490-500. doi: 10.1007/s12325-011-0027-z. Epub 2011 May 16.

[4] Sakineh Mohammad-Alizadeh-CharandabiMahnaz ShahnaziJila Nahaee, and Somaei Bayatipayan – Efficacy of black cohosh (Cimicifuga racemosa L.) in treating early symptoms of menopause: a randomized clinical trial – Chin Med. 2013; 8: 20.

Published online 2013 Nov 1. doi:  10.1186/1749-8546-8-20

[5] Organisation mondiale de la Santé. WHO monographs on selected medicinal plants, vol. 2, pp 55 à 65, Suisse, 2002

[6] Bai W, Henneicke-von Zepelin HH, et al. Efficacy and tolerability of a medicinal product containing an isopropanolic black cohosh extract in Chinese women with menopausal symptoms: a randomized, double blind, parallel-controlled study versus tibolone. Maturitas. 2007 Sep 20;58(1):31-41

[7] Efficacy of Cimicifuga racemosa on climacteric complaints: a randomized study versus low-dose transdermal estradiol. Nappi RE, Malavasi B, Brundu B, Facchinetti F. Gynecol Endocrinol. 2005 Jan;20(1):30-5.

[8] Oktem M, Eroglu D, et al. Black cohosh and fluoxetine in the treatm