Chers lecteurs,

Les chercheurs viennent de démontrer que 15% d’apports alimentaires en moins pouvaient régénérer le thymus¹.

Alors je sais que dit comme ça…ça vous fait une belle jambe, mais vous allez voir, c’est important :

Le thymus est cet organe-glande situé en avant des 2 poumons.

C’est lui qui assure un bon système immunitaire grâce à la maturation des lymphocytes T aussi appelés thymocytes.

Avec l’âge, le thymus régresse et aura perdu la moitié de sa taille à l’âge de 70 ans.

Ce qui peut expliquer que certaines personnes sont plus sensibles aux infections, aux virus, aux allergies ou aux rhumes en vieillissant.

Tout simplement parce que leur thymus étant plus petit, leur système immunitaire décline.

Mais ce qu’ont découvert les chercheurs, c’est qu’il est possible d’inverser cette tendance et de régénérer cette glande.

Non pas grâce à la qualité des aliments (bien que cela soit important), mais surtout grâce à la quantité que vous mettrez dans votre assiette.

200 volontaires ont ainsi été suivis par des chercheurs de l’université de Yale (États-Unis) durant plusieurs années : 100 d’entre eux ne devaient rien changer à leurs habitudes (groupe contrôle), tandis que les 100 autres devaient diminuer leurs apports en calories de 15% (en moyenne).

À l’aide d’une IRM, les scientifiques ont montré que le thymus de ceux ayant suivi une restriction calorique restait beaucoup plus fonctionnel et produisait plus de lymphocytes qu’au début de l’étude.

Non seulement, la diminution de 30% des apports caloriques « répare » notre système immunitaire, mais contribue aussi à une augmentation de 30% de la longévité en agissant sur l’ensemble de l’organisme :

  • Elle réduit la quantité de radicaux libres émise par les mitochondries, nos petites « centrales à énergie » qui produisent ainsi moins de déchets²;
  • Elle augmente la résistance au stress, l’endurance, et désactive l’enzyme mTOR, qui est pro-inflammatoire³.

Mais surtout, une protéine au nom un peu barbare : la « PLA2G7 » aurait un lien direct avec la régénération du thymus.

Lorsque cette protéine PLA2G7 est inactivée, l’inflammation est diminuée et la durée de vie augmente.

Donc si vous deviez changer une chose à vos habitudes alimentaires, cela serait la taille des portions ou plus facilement encore, la taille de vos assiettes.

Ça paraît idiot, mais ça change tout !

Des chercheurs ont en effet analysé des tableaux représentant la Cène (le dernier repas de Jésus-Christ) pendant mille ans.

Ils ont remarqué que la taille des assiettes et la quantité de nourriture représentées par les peintres avaient augmenté de 70 % !

Les assiettes frugales des premiers tableaux étaient devenues des plâtrées énormes⁴.

Autre chose à savoir, plus les aliments caloriques sont découpés, émincés ou hachés, plus ils prennent de volume et satisfont la faim en petites quantités (c’est d’ailleurs un élément caractéristique de la cuisine asiatique).Pour augmenter la satiété (impression d’avoir assez mangé), on peut ajouter des épices (curcuma, cardamone, cannelle, piment, etc.) ou un peu de vinaigre (acide acétique), qui diminue la glycémie dans les heures qui suivent le repas, et permet d’améliorer la réponse à l’insuline.

Votre assiette comme vous ne l’avez jamais vue

Autre aspect fondamental : ra-len-tir. Faire du repas un temps « à part ».

Savez-vous que sur la célèbre île aux centenaires d’Okinawa, par exemple, les anciens ont pour règle de ne jamais s’asseoir à table s’ils sont stressés⁵.

Ils considérèrent que cela « perturberait leur relation aux aliments ».

Ridicule ?

Pas si sûr…Ne pas arriver « stressé » devant l’assiette permet de limiter l’aspect compulsif du repas. Et donc de manger moins.

Une étude parue dans le Journal of the American Dietetic Association a ainsi montré que les personnes qui mangeaient moins vite absorbaient 66 calories de moins par repas⁶.

Et puis un repas, ce n’est pas simplement une action mécanique qui consiste à « ingérer de la calorie » nécessaire au métabolisme.

C’est aussi le temps d’une méditation centrée sur l’appréciation de ce qui existe, sur la générosité de la nature, sur la fabuleuse relation de partage qu’elle entretient avec l’homme.

Car regardez vraiment ce qu’il y a dans votre assiette.

Imaginez le travail, le talent, l’inventivité, la fabuleuse aventure qu’il a fallu pour qu’une huile d’olive arrose votre salade, qu’un navet se distingue au milieu d’une forêt de légumes, ou qu’un merveilleux vin rouge glisse le long de votre gosier.

Sachez apprécier ce moment spécial en mâchant lentement – la mastication et la salive jouent un rôle essentiel dans le processus de digestion – arrêtez-vous régulièrement, prenez de petites bouchées : une étude parue dans Clinical Nutrition a montré que les personnes qui avalent de grosses bouchées consomment 52 % de calories de plus par repas que celles qui font de petites bouchées et mâchent longtemps.

Et bon appétit !

Combris


Sources :
[1]https://www.science.org/doi/10.1126/science.abg7292

[2]Civitarese AE et al, Calorie restriction increases muscle mitochondrial biogenesis in healthy humans, Plos Med, 2007, 4 (3) : e76.

[3]https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23216249/

[4]Christophe André, Jon Kabat-Zinn, Pierre Rahbi, Matthieu Ricard, Se changer, changer le monde, J’ai Lu ;

[5]Jean-Paul Curtay, les Dossiers de Santé et Nutrition, Décembre 2015.

[6]Andrade A, Greene GW, Melanson KJ. Eating slowly led to decreases in energy intake within meals in healthy women. Journal of the American Dietetic Association, 2008; 108 (7): 1186-1191.