Bonjour à tous,

Je sais qu’une majorité de lecteurs de cette lettre Directe Santé sont des lectrices, aussi si je m’aventure sur le sujet du cancer de la prostate qui ne les concerne pas directement, c’est parce que je compte sur elles pour faire prendre conscience à leur mari des GROS, voire des TRES GROS « arrangements avec la vérité » de la médecine conventionnelle sur ce sujet.

Car honnêtement, je trouve qu’il s’agit d’un problème de santé qui est traité avec une désinvolture absolument révoltante, peut-être un des cas qui illustre le mieux le fossé qui peut exister entre un patient et son médecin.

Et tout commence avec ce mot qui fait trembler : cancer.

Quand il entend ces deux syllabes, le patient est totalement désarçonné, et on peut le comprendre, il y a des meilleures nouvelles dans la vie…

Mais dans le cas du cancer de la prostate, ces deux syllabes risquent surtout de le propulser dans un engrenage infernal pour…RIEN !

Utile dans 1 cas sur…50 !

Précisons d’abord que la Haute Autorité de Santé ne conseille PAS le dépistage systématique du cancer de la prostate.

Malgré cela, en France, 71 % des hommes de 50 à 69 ans, et 90 % des patients entre 65 et 79 ans, ont accepté de faire des tests entre 2012 et 2015…

Et bien sûr lorsqu’on « cherche » le problème à tout prix,…on finit par le trouver presque à chaque fois !

Une étude de la Cleveland Clinic sur la prostate [1] a révélé qu’on décèle un « cancer de la prostate » chez 45 % des hommes de 50 à 59 ans lorsqu’on pratique une « biopsie » [2] – un examen dont le nom ne dit pas grand chose, mais qui consiste quand même à prélever des fragments à l’aide d’une longue aiguille introduite dans le rectum…

Cette proportion passe à 68 % des hommes de 60 à 69 ans et 82 % des hommes de 70 à 79 ans.
Même si on « cherche » parmi les hommes de vingt à trente ans, on trouve déjà un « cancer de la prostate » chez 10 % d’entre eux.

Mais cela ne veut pas dire que c’est tragique, ni surtout qu’il faille faire quoi que ce soit.

C’est « simplement » que la biopsie permet de révéler l’existence de cellules cancéreuses à un stade initial, des cellules qui n’évolueront sans doute jamais vers un cancer cliniquement décelable.

On sait aujourd’hui que le cancer de la prostate est un des moins progressifs.

La plupart des hommes ne seront pas affectés par ce cancer, tant son évolution est lente sur plus de 10 ou 15 ans [3]. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si on le surnomme la « tortue des cancers » !!!

Mais une fois le doigt dans l’engrenage, une fois le cancer « décelé », il devient logique de le traiter…

Et il faut voir avec quelles conséquences.

Une étude américaine portant sur 76 000 hommes suivis durant 9 ans a conclu que le dosage du PSA (antigène spécifique de la prostate), puis la réalisation d’une biopsie, entraînait des traitements précoces sans pour autant sauver de vie [4] ; et pour qu’un seul homme en tire un bénéfice, 48 autres sont traités inutilement [5].

Le Dr Desportes, médecin généraliste à Fouesnant, a consacré une enquête sans concession au dépistage du cancer de la prostate [6]. Son constat est TERRIFIANT :

« Le point de départ est une fausse évidence qui dit que « quand on dépiste, on guérit mieux ».

« En partant de ce principe erroné, les urologues se sont engouffrés dans la faille. La Haute autorité de santé déconseille le dépistage systématique mais laisse la possibilité d’un dépistage individualisé. Le patient fait confiance à son médecin. Or, les médecins sont formés pour dépister et soigner, pas pour accompagner les patients et les aider à vivre mieux. »

A la suite du diagnostic de cancer, 50 % des hommes subissent une prostatectomie, c’est-à-dire une ablation totale de la prostate, avec des conséquences comme des fuites urinaires et fécales fréquentes…Près de 10 % des hommes restent incontinents à vie.

Et bien sûr, il y a LE risque majeur : l’impuissance.

« À la suite du traitement, écrit le Dr.Depsortes, 300 000 hommes sont devenus impuissants pour rien. »

« Vous imaginez toutes ces vies brisées. Je suis médecin généraliste et j’ai été régulateur au Samu pendant dix ans. J’en ai croisé des hommes souffrant de dépression ou d’infections à répétition après les traitements. Dans le livre, je cite le témoignage de Jacques, qui vit avec une sonde et qui n’a plus de vie sexuelle. »

Dans la moitié des cas, les hommes récupèrent plus ou moins bien leur fonction érectile, mais seuls 5 % d’entre eux considèrent que leur érection est aussi vigoureuse qu’avant l’opération [7].

Alors le médecin n’aura peut-être « rien à se reprocher », mais qui portera une sonde ? Qui regardera sa femme le soir en se disant que plus jamais il ne pourra lui faire l’amour ?

Le patient…

Ah ça oui ! On l’aura « dépisté », on aura coché une case, avant de refermer son dossier et de passer au suivant.

Mais sa vie, son bien-être, qui s’en sera soucié ?

Je vous parlais de « désinvolture » au début de cette lettre, c’est un euphémisme…

Surtout qu’il existe de très nombreuses solutions naturelles qui ont prouvé leur efficacité, en prévention autant que pour la phase de traitement.

La place me manque ici pour détailler une stratégie naturelle complète pour prévenir le cancer de la prostate, mais ce qui est sûr, c’est que c’est bien par là – et notamment par l’alimentation – qu’il faut commencer dans de très nombreux cas avant de se lancer dans une chirurgie gravement invalidante.

Soigner la prostate par l’alimentation

Une des causes de la croissance des cellules de la prostate serait liée à des taux de sucre trop élevés dans le sang [8].

Une étude récente a montré que manger des aliments à index glycémique (IG) élevé pouvait doubler ou tripler le risque du cancer de la prostate [9].

D’où la nécessité de réduire la charge glycémique avec la suppression des féculents et sucres, et d’évoluer vers une alimentation riche en légumes, qui réduit les risques d’hypertrophie de la prostate, en particulier si les légumes sont riches en antioxydants – béta-carotène, lutéine, vitamine C, etc.

Les crucifères en particulier (brocolis, choux, etc.) contiennent des glucosinolates, des substances protectrices de la prostate et manger 3 portions par semaine est associé à un risque amoindri de cancer de la prostate [10].

Les hommes qui consomment beaucoup de protéines animales, viande rouge et viande transformée (charcuterie, saucisses etc.), ont montré dans une étude fois plus de chances de décéder du cancer que les autres [11].

Même punition avec la consommation importante de laitages : l’étude EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition) sur 142 251 hommes observe, pour chaque 35 g de produits laitiers consommés par jour en plus, que le risque de cancer de la prostate augmente de 32 %.

En revanche, les graines de lin, pépins de courge ou le lycopène (qu’on trouve dans les tomates), réduisent les symptômes urinaires, avec des effets similaires aux médicaments inhibiteurs de l’enzyme 5 alpha-réductase (finastéride), utilisés dans contre le cancer de la prostate. La tomate cuite apporte davantage de lycopène que lorsqu’elle est et consommer crue ; consommer de la sauce tomate a montré dans une étude une réduction de 35 % les risques de souffrir d’un cancer de la prostate agressif [12].

Des herbes et des épices anti-inflammatoires comme le curcuma, la sariette, l’origan ou le gingembre se sont également montrés utiles pour calmer toute inflammation à bas bruit qui pourrait agir comme facteur de risque sur la prostate.

Une information ESSENTIELLE…totalement ignorée !

Combien d’hommes concernés savent que c’est la « simple » vitamine D, qui à la dose de 4000 UI par jour, a permis d’observer un ralentissement considérable, voire une disparition du cancer de la prostate chez certains patients ?

Dans une étude menée aux Etats-Unis sur le cancer de la prostate et la vitamine D, les chercheurs ont suivi 37 hommes devant subir une ablation de la prostate pour un cancer [13].

Une partie d’entre eux a reçu 4000 UI de vitamine D par jour pendant 60 jours, et l’autre partie s’est vue administrer un placebo.

Après l’intervention, les chercheurs ont constaté que les tumeurs de la majorité de ceux qui avaient pris la vitamine D avaient connu un ralentissement de la progression ou une amélioration, alors que dans le groupe placebo, les tumeurs n’avaient pas évolué ou avaient progressé.

Le responsable de l’étude, le Pr Hollis, a précisé que dans certains cas, les tumeurs des hommes supplémentés en vitamine D ont diminué, et parfois même disparu !

Ce n’est quand même pas une petite information, si ? Alors pourquoi certains continuent-ils à regarder la vitamine D comme si c’était du foin ? C’est un traitement d’élite, mais encore faut-il le dire !

Autre élément essentiel, le zinc entraîne un phénomène d’apoptose (suicide des cellules) qui permet de diminuer légèrement le volume de la prostate [14].

L’aliment le plus riche en zinc qu’on trouve dans la nature, l’huître, est aussi considérée comme «le champion des aphrodisiaques ».

En prévention, on conseille une dose de 30 – 50 mg par jour, et en traitement du cancer actif : 50 – 100 mg par jour avec un contrôle attentif du taux de cuivre (qui peut diminuer avec la supplémentation en zinc).

Un taux élevé de sélénium protège du cancer de la prostate

Des études (in vitro) ont montré qu’un traitement par le sélénium à fortes doses inhibe, voire bloque, la prolifération des cellules cancéreuses de la prostate.

Dans une étude in vivo chez l’homme, la supplémentation en sélénium à 200 µg par jour pendant 10 ans a entraîné une diminution de 49 % du développement du cancer de la prostate par rapport au placebo.

Au cours d’un suivi légèrement plus court de 4 ans et demi à 6 ans et demi, les patients avec un PSA sérique initial normal (inférieur à 4 ng par millilitre) ont présenté une réduction encore plus grande de l’incidence du cancer de la prostate, qui a été divisée par quatre.

En prévention, la posologie est de 200 µg par jour, en traitement du cancer actif : 200 à 1 000 µg par jour. Les noix du Brésil sont aussi une excellente source de sélénium.

Il y aurait encore beaucoup à dire, et nous reviendrons dans de prochaines lettres sur d’autres études également prometteuses, mais il faut vraiment en finir avec cette « spirale de la crainte » décrite par le Dr Desportes au sujet du cancer de la prostate.

Pour cela, une information sincère et non prisonnière des dogmes est absolument indispensable.

Cette lettre essaie (modestement) d’y prendre sa part, et si vous l’avez trouvée intéressante, n’hésitez pas à la faire circuler dans votre entourage.

Qui sait si elle peut éviter des décisions aux conséquences tragiques, et hélas sans possibilité de retour en arrière.

A bientôt,

Gabriel Combris

[1] W. A. Sakr, D. J. Grignon, G. P. Hass et collab., « Age and Racial Distribution of Prostatic Intraepithelial Neoplasia », European Urology, 30 (1996) : 138-144.

[2] https://www.urofrance.org/nc/science-et-recherche/base-bibliographique/article/html/la-biopsie-de-prostate.html

[3] Détection précoce du cancer de la prostate – HAS Santé 2013

[4] Gerald L. Andriole, M.D., E. David Crawford, M.D., Robert L. Grubb, III, M.D., Saundra S. Buys, M.D., David Chia, Ph.D., Timothy R. Church, Ph.D., Mona N. Fouad, M.D., Edward P. Gelmann, M.D., Paul A. Kvale, M.D., Douglas J. Reding, M.D., Joel L. Weissfeld, M.D., Lance A. Yokochi, M.D., Barbara O’Brien, M.P.H., Jonathan D. Clapp, B.S., Joshua M. Rathmell, M.S., Thomas L. Riley, B.S., Richard B. Hayes, Ph.D., Barnett S. Kramer, M.D., Grant Izmirlian, Ph.D., Anthony B. Miller, M.B., Paul F. Pinsky, Ph.D., Philip C. Prorok, Ph.D., John K. Gohagan, Ph.D., and Christine D. Berg, M.D., for the PLCO Project Team – Mortality Results from a Randomized Prostate-Cancer Screening Trial – N Engl J Med 2009; 360:1310-1319March 26, 2009DOI: 10.1056/NEJMoa0810696

[5] Fritz H. Schröder, M.D., Jonas Hugosson, M.D., Monique J. Roobol, Ph.D., Teuvo L.J. Tammela, M.D., Stefano Ciatto, M.D., Vera Nelen, M.D., Maciej Kwiatkowski, M.D., Marcos Lujan, M.D., Hans Lilja, M.D., Marco Zappa, Ph.D., Louis J. Denis, M.D., Franz Recker, M.D., Antonio Berenguer, M.D., Liisa Määttänen, Ph.D., Chris H. Bangma, M.D., Gunnar Aus, M.D., Arnauld Villers, M.D., Xavier Rebillard, M.D., Theodorus van der Kwast, M.D., Bert G. Blijenberg, Ph.D., Sue M. Moss, Ph.D., Harry J. de Koning, M.D., and Anssi Auvinen, M.D., for the ERSPC Investigators – Screening and Prostate-Cancer Mortality in a Randomized European Study – N Engl J Med 2009; 360:1320-1328March 26, 2009DOI: 10.1056/NEJMoa0810084

[6] C.Desportes « Le scandale du dépistage du cancer de la prostate », éditions Pascal

[7] Padma-Nathan H et al., “Postoperative nightly administration of sildenafil citrate significantly improves the return of normal spontaneous erectile function after bilateral nerve-sparing radical prostatectomy”, J Urol (2003) suppl 169;375; abstr 1,402.

[8] Vikram A, Jena G, Ramarao P. Insulin-resistance and benign prostatic

hyperplasia: the connection. Eur J Pharmacol. 2010 Sep 1;641(2-3):75-81.

[9] Federation of American Societies for Experimental Biology (FASEB) news release, accessed 5 April 2016 via Newswise.

[10] Kristal AR et al., Brassica vegetables and prostate cancer risk: a review of the epidemiological evidence. Nutr Cancer. 2002 ; 42:1–9.

[11] Levine ME et coll. Low protein intake is associated with a major reduction in IGF-1, cancer, and overall mortality in the 65 and younger but not older population. Cell Metabolism, 2014; 19: 407-17.

[12] Edward Giovannucci, A prospective study of tomato products, lycopene and prostate cancer risk. Journal of the National Cancer Institute, Mars 2002.

[13] https://www.lanutrition.fr/les-news/cancer-de-la-prostate-la-vitamine-d-peut-arreter-la-progression-des-tumeurs-

[14] Chiao JW et al., Ingestion of an isothiocyanate metabolite from cruciferous vegetables inhibits growth of human prostate cancer cell xenografts by apoptosis and cell cycle arrest. Carcinogenesis. 2004 ; 25:1403–1408