Bonjour à tous,

Avant de vous parler d’un remarquable remède naturel contre la dépression, je voudrais dédier cette lettre au guillemot de Troïl, au pingouin torda, au marsouin et au dauphin commun.

Ces oiseaux et mammifères ne le savent pas, mais ils sont les « 4 mousquetaires de la Nature », la dernière ligne de défense d’un environnement que l’homme contemporain n’a décidément pas fini de massacrer, en dépit de la ligne « on lave plus vert que vert » qu’adoptent aujourd’hui nos industriels et responsables politiques.

Mais examinons les faits.

L’histoire se passe au large des côtes vendéennes, où promoteurs et énergéticiens essaient depuis des mois de forcer l’installation d’un parc de 62 éoliennes en pleine mer, entre l’île de Noirmoutier et l’île d’Yeu.

C’est un endroit splendide, où le soir, comme dit le poète :

La mer fauve, la mer vierge, la mer sauvage,
Au profond de son lit de nacre inviolé 

Redescend, pour dormir, loin, bien loin du rivage,
Sous le seul regard pur du doux ciel étoilé [1].

Mais bon, la poésie, ça va deux minutes pour nos amis les développeurs. Eux, ils pensent « sérieux », « progrès », « économie ». Et puis ils ne vont quand même pas s’emm…parce que c’est joli de regarder les mouettes passer au-dessus des bateaux de pêche.

Alors le poète, il va aller se rhabiller, et eux ils vont construire un gigantesque parc tout d’acier et de béton, avec des mâts de 89 mètres de hauteur et des rotors de 167 mètres de diamètre, sorte de moches pissenlits géants plantés en pleine mer et visibles de partout. Surtout qu’ils clignotent, au cas où quelqu’un les aurait manqués…

Le préfet de la région, lui, est ravi, « c’est écologique, les éoliennes », et s’apprête à signer toutes les autorisations possibles : « Pas de vague », c’est le cas de le dire, et en avant le béton !

Son stylo est interrompu en plein vol ! 

Tsss…tsss. Tout doux, monsieur le préfet. On calme son stylo, et on recapuchonne.

C’est que dans cette belle mécanique du progrès et de la prospérité, s’est glissé un petit grain de sable.

Et même plusieurs : nos fameux guillemot de Troïl, pingouin torda, marsouin et dauphin commun,… quatre espèces protégées pour lesquelles des dérogations doivent être demandées, et obtenues, avant de construire quoi que ce soit [2]. Histoire d’éviter les collisions d’oiseaux dans les pales et autres effets désastreux sur la faune sous-marine (liés, entre autres, à la présence d’alumium dans les structures destinées à porter les mâts…) [3][4].

Et ces dérogations, les bétonneurs des mers ont simplement « oublié » de les demander.
Voilà comment nos quatre mousquetaires malgré eux ont obtenu, momentanément, que le préfet suspende son autorisation.  Avec eux, c’est « no passaran !», mais décontracté, sans violence !

Et qui sait si la petite victoire de notre quarteron animalier n’aura pas fait couler une larme au brave représentant de l’Etat. Et que la voix du poète ne viendra pas murmurer à son oreille :

Ô préfet, oublie ton stylo, et lève les yeux vers le ciel,
Tu les vois vivre heureux, torda, troïl et marsouin…

Heureux comme l’oiseau qui vole et qui sait l’essentiel,
Que lorsqu’on regarde la mer, c’est pour se perdre au lointain !

Et pas pour s’écraser l’oeil
Dans tes vilaines éoliennes.

Le beau, le vrai, le profond ne sont-ils déjà pas si rares pour que lorsqu’on les a là, sous les yeux, nous mettions toute notre énergie pour les protéger ?!

Merci en tout cas à notre petit gang d’avoir répondu à la place des humains !

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Pardon pour cette histoire d’introduction un peu longue, mais la préservation de la Nature est d’autant plus essentielle qu’elle offre des trésors absolument inestimables pour notre santé physique ET mentale.

Je veux prendre un exemple concret avec la dépression. Et la découverte étonnante que le Dr Lemoine, médecin à l’Hôpital Psychiatrique du Vinatier à Lyon, a faite au début des années 80 pour traiter et guérir naturellement la dépression.  

Vous avez normalement reçu ce témoignage dans votre dossier cadeau « 9 remèdes totalement révolutionnaires », avec votre inscription à la lettre Directe Santé, mais je préfère m’assurer qu’il ne vous a pas échappé. Pour les personnes qui souffrent de cette terrible « maladie noire » qu’est la dépression, ce que raconte le Dr. Lemoine peut vraiment faire la différence.

Guérir la dépression…par hasard et en moins d’une semaine !

Dr. Lemoine : « La situation était inédite : plusieurs patients déprimés hospitalisés et résistants à plusieurs traitements antidépresseurs présentaient les caractéristiques de maladie de Parkinson. Classiquement, on rattache la dépression à un dysfonctionnement au niveau de la sérotonine ou de la noradrénaline. Or, la maladie de Parkinson est de manière certaine liée à un déficit en dopamine par destruction progressive des neurones dopaminergiques d’un certain nombre de noyaux gris centraux car il s’agit d’une maladie neuro-dégénérative.

Notre raisonnement a donc été simple : puisque rien ne marche avec ces patients, que leur seul déficit objectif concernait la dopamine, proposons leur de les traiter avec un « stimulant » de ladite dopamine, c’est-à-dire un médicament ant-parkinsonien (piribédil, bromocryptine) ; les résultats ne se firent pas attendre puisque tous ceux qui présentaient les caractéristiques de la maladie de Parkinson furent très améliorés en quelques jours.  

Le problème est que le plus souvent ces médicaments perdent leur efficacité au bout de quelques mois, en général un semestre par désensibilisation des récepteurs à la dopamine… et c’est ce qui se produisit.

Nous avons donc décidé de substituer le médicament de synthèse par un précurseur de la dopamine : la L-Tyrosine. Cet acide aminé est une substance naturelle que nous absorbons tous les jours dans le fromage, les noisettes, les œufs, la viande, etc.

Et là encore, nous ne fûmes pas déçus puisque comme avec les antiparkinsoniens, les patients étaient améliorés, pour ne pas dire guéris en moins d’une semaine ! » [5]

Aujourd’hui l’acide aminé L-Tyrosine est devenu un élément clé du traitement des dépressions, mais il reste encore souvent méconnu du grand public.

Son mode de fonctionnement et son efficacité démontrée par des études méritent d’être pourtant largement diffusés.

Pour activer notre motivation, le cerveau a besoin de produire deux neuromédiateurs : la dopamine et la noradrénaline.

La dopamine donne de l’intérêt aux choses, fait anticiper des plaisirs, motive, donne des émotions et stimule la sécrétion des endorphines responsables de notre état de bien-être.

Or la dopamine est fabriquée à partir de tyrosine, et la noradrénaline à partir de dopamine.

Si vous manquez de dopamine, vous perdez votre entrain, vos envies s’altèrent (y compris votre libido), une fatigue physique et mentale prend le contrôle de votre vie.

Cette situation peut être liée à un épuisement neuronal des circuits de l’attention du fait de l’accumulation d’événements éprouvants : stress professionnel, familial, deuil, accident, etc.

À force de devoir soutenir l’organisme en produisant de grandes quantités de noradrénaline pour répondre à ces sollicitations, les neurones finissent par s’épuiser [6]. Les sécrétions de noradrénaline et de dopamine s’amenuisent. Le déficit s’installe et l’administration de Tyrosine permet de réduire les effets dépresseurs de cet épuisement.

Par ailleurs, comme tous les antidépresseurs, la tyrosine est un puissant antalgique. En remontant la dopamine, elle permet de sécréter plus d’endorphines ce qui contribue à retrouver un état de bien-être.

En pratique, pour remonter les neurones en Tyrosine :

  • il faut réduire la consommation des acides aminés qui entrent en compétition avec lui pour le passage dans le cerveau à travers la barrière hémato-méningée, en particulier leucine, isoleucine et valine, ce qui revient à diminuer la place de la viande, des produits laitiers et du maïs qui en sont leur sources principales
  • consommer des glucides lents qui via l’insuline font entrer ces acides aminés compétiteurs dans les muscles ;
  • prendre de la Tyrosine en complément : l’efficacité de la tyrosine dépend beaucoup de la quantité absorbée, il s’agit d’un effet dose-dépendant. Les apports optimaux se situent à 14 mg/kg de poids corporel (entre 500 et 2 000 mg/jour).

Le traitement peut être interrompu lorsque la personne retrouve un meilleur état, quitte à être repris de manière ponctuelle en cas de stress aigu, de surmobilisation, de surmenage ou de fléchissement de l’humeur.

Au niveau des contre-indications, il faut signaler la grossesse, le mélanome malin, l’hyperthyroïdie ou la survenue récente d’un infarctus.

Pour améliorer l’effet de la tyrosine et limiter les risques de compétition d’assimilation avec les autres acides aminés, il est recommandé de l’absorber l’estomac vide, le matin avant le petit-déjeuner ou le déjeuner.

Pour éviter certains effets secondaires (agressivité, fébrilité, insomnie), on commence par une cure de 8 à 10 j de magnésium avant l’administration de Tyrosine, les effets secondaires étant liés à l’hyper réactivité à la noradrénaline, qui est modulée par le magnésium.

Un dernier point : une étude récente a montré que la Tyrosine prise par une femme allaitante ne passe pas dans le lait maternel, ce qui permet donc de l’utiliser dans le cas particulier de la dépression du post-partum [7].

Eléments pour choisir le bon complément

Le principal critère est évidemment la nature et la quantité de tyrosine. La plupart des compléments proposent directement de la L-tyrosine ; certains contiennent une forme dite N-acétyl-L-tyrosine, qui n’a pas démontré d’intérêt supérieur [8].

La présence de cofacteurs constitue un autre critère de choix : ils sont nombreux du fait que l’objectif recherché est d’optimiser la synthèse des neuromédiateurs : zinc,  vitamines B6, B12 et les folates (vitamine B9), essentiels à la synthèse de tyrosine à partir de la phénylalanine.

La vitamine C intervient également en tant que cofacteur dans la synthèse de L-Dopa et de noradrénaline. De même que le fer et le cuivre, mais une supplémentation en ces deux éléments n’est justifiée que lorsqu’il y a déficit avéré, ceux-ci étant pro-oxydatifs en cas d’excédent.

L’association de nombreux cofacteurs peut sembler intéressante, mais elle s’effectue souvent au détriment de la quantité : les quantités deviennent alors trop faibles pour avoir une action significative spécifique.

Voilà. J’en ai fini pour aujourd’hui. Et je me dis qu’entre des petits animaux qui font plier des promoteurs et un acide aminé qui fait mieux que tous les antidépresseurs, on peut dire que de très loin, la nature dépasse la fiction !!!

A bientôt,

Gabriel Combris

Sources :

[1] Charles-Nérée Beauchemin, écrivain et médecin canadien, « La mer », Les floraisons matutinales, Trois-Rivières, Victor Ayotte, 1897.

[2] https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/guide_etude_impact_eolien_mer_2017_complet.pdf

[3] http://www.conservation-nature.fr/article2.php?id=101

[4] http://www.economiematin.fr/news-eolienne-scandale-sanitaire-contamination-eau-aluminium-marin

[5] Dr Patrick Lemoine, Dépression.

[6] Lehnert, Beyer, Reinstein, Richardson, Wurtman. « Relationship between pituitary ACTH content and hypothalamic catecholamines in the rat ». Research in Experimental Medicine, 189 : 289-293, 1989.

[7] Dowlati Y et al, No effect of oral tyrosine on total tyrosine levels in breast milk : implications for dietary supplementation in early postpartum, Arch Womens Ment Health, 2014, 17 (6) : 541-8

[8] Topall G, Laborit H. « Brain tyrosine increases after treating with prodrugs : comparison with tyrosine ». J. Pharm. Pharmacol., 1989 Nov., 41 (11) : 789-791.