Chère lectrice, cher lecteur,

Il y a des familles qui ont le talent dans les veines.

Chez les artistes, les acteurs, chez certains artisans, il n’est pas rare de voir des fils ou des petites-filles reproduire et même amplifier le succès de la génération précédente.

Eh bien c’est la même chose…chez les plantes !

Et en particulier dans la merveilleuse famille des « labiées », qui dévoile l’étendue de son talent dans le renforcement immunitaire.

Après nous avoir donné la sauge, la mélisse, le romarin, la menthe, la sarriette, le lamier, et dix autres herbes de santé, il fallait encore qu’elle nous offre le thym et son jumeau le serpolet !

Le thym, ça se travaille !

Le thym est un puissant antiseptique et anti-infectieux.

Tisanes et macérat huileux de thym sont les premiers remèdes à prendre en cas d’infection respiratoire, de mal de gorge, de rhume ou d’angine.

Il permet aussi de renforcer et nettoyer le système immunitaire et soutient la fonction hépatique (foie).

J’aime particulièrement ce conseil de l’herboriste Mésségué, qui revendiquait de « pratiquer le thym » comme une hygiène », presque un exercice :

« En période d’épidémies diverses, de grippe par exemple, on remarque que certaines personnes succombent et d’autres pas, alors que, dans le même entourage familial ou professionnel elles ont été soumises aux mêmes microbes. »

« Dans les hôpitaux, médecins et infirmières vivant dans un bouillon de culture de virus, passent souvent à travers des maladies qu’ils côtoient chaque jour. Pourquoi ? Le terrain, dit-on. Certains sont prédisposés, d’autres pas.

« En fait cette endurance s’acquiert. Elle ne consiste pas seulement à être en bonne santé, mais à créer en soi-même un terrain qui déplaît aux virus. » 1

Travailler le terrain, bien sûr, ne pas attendre la maladie pour agir…

C’est d’ailleurs ce que faisaient nos ancêtres, allant jusqu’à se badigeonner le corps d’aromates en cas d’épidémies !

Pour l’herboriste, on peut préparer son organisme à résister par une consommation régulière d’herbes antiseptiques :

« Après une longue carrière de phytothérapeute, je tiens à remercier le thym et le serpolet pour leur pouvoir antiseptique : comme ils éliminent les virus et les bactéries dans l’atmosphère par leur arôme (dû au thymol qu’ils contiennent), ils détruisent ces germes infectieux dans l’organisme. Ainsi, du furoncle à la fièvre typhoïde et du panaris à la tuberculose, je ne connais pas de maladie à microbes qui ne puisse être soulagées par mes deux chères petites plantes. »

Le thym à l’action !

En prévention, c’est très simple vous pouvez boire une infusion de thym le matin et le soir, tous les jours pendant les périodes à risque. Préférez les jeunes pousses, celles de janvier ou février, qui contiennent peu de composants amers.

Les bains de thym sont stimulants et fortifiants, et soulagent les rhumatisants et les personnes affaiblies. Il suffit d’ajouter à l’eau du bain une décoction d’une livre de thym dans quelques litres d’eau.

Sous forme d’huile essentielle, là c’est un peu plus « technique », mais cela montre à quel point la nature est parfois d’une subtilité remarquable.

Un peu comme un peintre peut produire des nuances de la même couleur, dont chacune exprimer une émotion différente, l’huile essentielle de thym présente de nombreuses propriétés liées à ses différents « chémotypes ».

Le « chémotype » désigne le composé actif qui est majoritaire dans l’huile, et qui va lui donner ses propriétés spécifiques liées à la région d’origine de la plante, l’altitude, l’exposition ou encore le climat dans lequel elle a poussé.

Comme le souligne l’ingénieure agronome et spécialiste des huiles essentielles Cécile Mahé, « c’est très important, car pour deux thyms qui semblent identiques, vous pouvez en avoir deux qui n’ont pas le même chémotype et donc pas les mêmes propriétés. En effet, il y a le thym vulgaire à thymol (le plus courant), le thym vulgaire à linalol, à thujanol, à carvacrol, à alpha-terpinéol, à géraniol

D’ailleurs, lorsque vous achetez une huile, s’il est simplement indiqué « Thymus vulgaris » sans autre précision, vous pouvez déjà vous dire que le producteur n’est pas fiable.

La référence pour les infections, c’est donc le thymus vulgaris à linalol (3 à 5 gouttes appliquées sur la zone concernée – thorax et dos en cas d’infection respiratoire), deux à trois fois par jour.

Même huile pour le soutien immunitaire, en cas notamment de fatigue, accompagnée d’une faiblesse du système de défense de l’organisme : apparition de boutons de fièvre, zona, herpès, etc. ; 2 gouttes d’huile essentielle de thym à linalol sur le thorax, 2 fois par jour pendant 8 à 10 jours.

En cas d’angine, de mal de gorge ou d’extinction de voix, on choisira cette fois l’huile essentielle de thym vulgaire à thujanol : 2 gouttes mélangées dans 1 cuillère à café de miel, jusqu’à 4 fois par jour pour un adulte

L’huile essentielle de thym vulgaire à carvacrol ou à thymol nécessite, elle, l’avis d’un aromathérapeute, qui vous donnera la marche à suivre pour traiter des infections plus sévères. C’est une huile plus agressive, qui doit impérativement être diluée. Pour être tolérée par la peau, sa présence dans une huile végétale ne doit pas dépasser 5 %.

Sortez les banderoles pour le thym !

Enfin, bien sûr, le thym, c’est aussi avec le laurier et le persil, un des bons génies du bouquet garni.

Seul, il convient aussi bien aux viandes qu’aux légumes, et il est un peu l’esprit même de la cuisine méridionale, sa signature, tant il en parfume les poissons, les volailles, les fromages aussi bien que les gratins.

Le chirurgien Bernard Peyrilhe eut d’ailleurs ce regret au soir de sa vie, en 1804 : « le thym est une plante très active, moins usitée qu’elle devrait l’être ; sans doute parce que l’idée de condiment semble exclure celle de médicament »…

Mais le thym n’est pas plante à se laisser mettre dans une case.

Et qu’on l’utilise en boisson, en huile ou en condiment, il apporte sa chaleureuse influence sur la digestion, la circulation et le système nerveux, tout en favorisant le travail intellectuel, le bien-être général et un sommeil paisible.

Franchement on a envie de déployer des banderoles à 20 heures et d’applaudir aussi cette merveilleuse dynastie de soignants en leur disant : « Merci, le thym. Merci famille des labiées».

Santé !

Gabriel Combris

PS. Je rappelle à ceux qui s’intéressent aux plantes médicinales que j’ai publié récemment un livre, « Les 65 fantastiques », qui présente en plus du thym, les 65 plantes qui font mieux que les médicaments pour soigner les pathologies les plus graves.

Compte tenu de la situation, et de l’utilité immense de la pharmacie de la nature dans la période que nous traversons, j’ai décidé de l’offrir en cadeau aux personnes qui en feraient la demande aujourd’hui (tous les détails de cette offre ici).