Chère lectrice, cher lecteur,

En matière de tension artérielle, on le dit, on le répète : il est parfois indispensable de prendre des médicaments pour la faire baisser.

…Mais ATTENTION !!!

Cela ne va PAS résoudre le problème qui a déclenché l’hypertension. Cela peut même l’aggraver, car ces médicaments entraînent de sérieuses turbulences pour le métabolisme :

  • Les béta-bloquants, par exemple peuvent entraîner une profonde fatigue, ils augmentent votre risque de dégénérescence maculaire[1], et même de diabète[2] ou de dépression (deux fois plus de risques) !
  • La plupart des diurétiques éliminent le magnésium, alors que ce minéral est indispensable dans la lutte contre l’hypertension.
  • Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion ont des effets anti-zinc qu’il faut compenser, au risque de subir un déclin accéléré de ses défenses immunitaires, des muscles et des os…[3].

Et puis, il y a autre chose, que viennent de découvrir des chercheurs espagnols dans une étude qui, à mon avis, pourrait faire date.

En s’intéressant aux microbiotes intestinaux de rats hypertendus, les scientifiques ont remarqué qu’une bactérie, nommée Coprococcus, pourrait être à l’origine de la résistance aux inhibiteurs de l’enzyme de conversion.

Cela pourrait expliquer notamment pourquoi certains patients ne réussiraient pas à faire baisser leur tension, malgré la prise de ces médicaments.

C’est ce qu’on appelle une « hypertension résistante »[4], qui pourrait concerner jusqu’à 20 % des malades !

Le problème est que face à l’échec du traitement, les médecins ont tendance…à rajouter des médicaments plutôt qu’à s’intéresser au microbiote du patient.

« Aujourd’hui, les médecins traitent l’hypertension résistante en ajoutant ou en substituant des médicaments, ce qui peut contribuer à des surdoses » résume Tao Yang, professeur en pharmacologie et physiologie de l’Université de Tolède.

Difficile de donner un plus bel exemple de cercle…vicieux.

Heureusement, la science évolue !

Maintenant, je vous disais que l’étude des chercheurs espagnols était importante, car elle souligne une fois de plus le rôle fondamental du microbiote dans les maladies liées au métabolisme (diabète, hypertension, obésité).

Il y a beaucoup, beaucoup à faire, pour prendre soin de ce jardin intérieur, mais j’aimerais aborder aujourd’hui un point très simple, et pourtant essentiel sur lequel vous pouvez agir tout de suite, c’est votre consommation de sel. 

Dans une étude britannique, les chercheurs ont en effet montré que la réduction de la consommation de sel avait un impact direct sur la qualité des bactéries présentes dans le micriobiote[5] :

le microbiote produit alors davantage d’acides gras à chaine courte[6](AGCC), des molécules qui vont agir auprès de certains récepteurs pour réguler la pression artérielle[7].  

Moins de sel, moins de tension artérielle ! 

Car si le sucre, les huiles trans, les additifs en tout genre… tous ces « malnutriments » ont été « rattrapés par la patrouille … » – même les grands médias aujourd’hui soulignent leur rôle désastreux pour la santé – curieusement le sel, lui a réussi à se faire plus discret. Et le résultat est qu’il est partout.

Le régime ancestral ou « paléo » à base de fruits, baies, légumes, racines, tubercules, noix et graines, gibier, poisson apportait jusqu’à 10 fois plus de potassium que de sodium.

Aujourd’hui ce rapport est totalement bouleversé : nous consommons 2 à 4 fois plus de sodium que de potassium avec des répercussions graves sur notre santé.

L’hypertension[8], nous l’avons vu, est la première d’entre elles, mais ce n’est pas la seule.

L’excès de sel fragilise aussi le squelette puisqu’il fait éliminer du calcium osseux, en modifiant l’équilibre acide-base » , et il serait aussi impliqué dans le risque de cancer de l’estomac.

Tout pour plaire, vraiment…

Maintenant, concrètement, voici quelques trucs très simples pour dépister le sel caché dans vos plats :

Éviter les produits industriels, les plats préparés

En moyenne, il faudrait limiter sa consommation de sel à 5 grammes par jour. C’est le chiffre officiel de l’OMS, mais par comparaison, sachez que nos ancêtres chasseurs-cueilleurs se limitaient à 1,5 g[9].

Pour vous donner une idée de ce qui contient 1 gramme de sel dans nos aliments de tous les jours :

  • Une tranche de jambon blanc, une rondelle de saucisson ;
  • Une part de pizza, un tiers de sandwich ;
  • Un bol de soupe ;
  • Une poignée d’apéritifs (chips), ou 5 olives
  • 30 grammes de céréales pour le petit-déjeuner, le tiers d’une baguette

Apprendre à lire les étiquettes

Voici quelques indications concernant la teneur en sel[10] :

  • A consommer préférentiellement : 0,3 g ou moins pour 100 g d’aliments
  • A consommer avec modération : de 0,3 à 1,5 g pour 100 g d’aliments
  • A éviter : 1,5 g ou plus pour 100 g d’aliments

Certaines étiquettes mentionnent seulement la teneur en sodium (chlorure de sodium), qui est un constituant chimique du sel (1 g de sodium équivaut à 2,5 g de sel)[11] :

  • A consommer préférentiellement : 0,1 g ou moins pour 100 g d’aliments
  • A consommer avec modération : de 0,1 à 0,6 g pour 100 g d’aliments
  • A éviter : 0,6 g ou plus pour 100 g d’aliments

Enfin, pour rendre vos plats plus goûteux, utilisez des herbes, des condiments, des épices, du gingembre ou du jus de citron.

Santé !

Gabriel Combris


Sources :

[1] https://www.sciencedaily.com/releases/2014/05/140528145815.htm

[2] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19702791

[3] http://michel.delorgeril.info/hypertension-arterielle/pourquoi-les-traitements-de-lhypertension-provoquent-des-cancers

[4] https://www.sciencedaily.com/releases/2022/05/220526095603.htm

[5] https://www.biocodexmicrobiotainstitute.com/fr/hypertension-quand-le-microbiote-met-son-grain-de-sel

[6] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8160125/

[7] https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/multimedia/figure/r%C3%A9gulation-de-la-pression-art%C3%A9rielle-le-syst%C3%A8me-r%C3%A9nine-angiotensine-aldost%C3%A9rone

[8] https://www.lanutrition.fr/les-news/lexces-de-sel-serait-responsable-de-23-millions-de-deces

[9] https://www.lanutrition.fr/bien-dans-son-assiette/aliments/epices-et-condiments/sel/pourquoi-on-avale-toujours-trop-de-sel

[10] https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/hypertension-arterielle-hta/alimentation-et-hta

[11] https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/hypertension-arterielle-hta/alimentation-et-hta