Chère lectrice, cher lecteur,

Je radote peut-être, mais tant pis, le sujet est trop important !

Car voici une nouvelle preuve du rôle catastrophique d’une mauvaise alimentation sur la santé de nos artères.

Une étude parue dans l’European Heart Journal a suivi pendant plus de 10 ans 1 171 personnes qui souffraient d’une maladie cardiovasculaire [1].

    • Les scientifiques ont notamment passé au crible la consommation d’aliments « ultra-transformés » des participants, c’est-à-dire de la nourriture qui contient divers additifs, tels que des colorants, des conservateurs, des antioxydants, des agents antiagglomérants, des rehausseurs de goût et des édulcorants
    • Les sodas et les plats préparés font partie de cette catégorie, tout comme les pâtes à tartiner, les céréales et les yaourts aux fruits.

70% plus de risque d’une deuxième crise cardiaque

Les résultats montrent que les personnes qui consomment plus d’aliments ultra-transformés ont un risque accru de près de 70 % d’une deuxième crise cardiaque ou d’un accident vasculaire cérébral “fatal”.

Également, le risque de décès est augmenté de 40 % comparé à ceux qui consomment des aliments frais.

…Vous voyez le topo : des mauvais choix dans l’alimentation du quotidien, des « broutilles » qu’on répète à chaque fois qu’on ouvre le placard ou le frigo…et les conséquences sont RADICALES.

Important : vous ne devez surtout pas TOUT changer

Maintenant, lorsqu’on sait la place qu’occupe aujourd’hui l’alimentation industrielle dans les modes de vie occidentaux, il est illusoire de penser tout changer en deux semaines.

Bien sûr, chacun doit chercher à limiter au maximum la consommation des aliments ultra-transformés, et revenir au « manger vrai », mais il faut aussi reconnaître que tous les produits industriels ne sont pas désastreux :

Certains produits peuvent être achetés sans risque au supermarché, car ils ne sont que très peu transformés et proches d’une recette maison.

Ils peuvent vous faire gagner du temps, comme par exemple les légumes nature congelés bios (juste blanchis avant congélation).

Les experts du site lanutrition.fr publient régulièrement un guide intitulé « Bon et sain au supermarché », utile pour identifier les produits industriels qu’on peut acheter sans crainte. Comme par exemple :

  • Le jambon de Parme, une appellation protégée (AOP) qui garantit qu’il n’y a que deux ingrédients : jambon et sel.
  • La crème fraîche entière épaisse
  • Les œufs bio bleu-blanc-cœur
  • Le pain de seigle complet bio
  • Les haricots blancs ou rouges cuits,
  • Les pois chiches cuits en bocal, bio

Plus généralement pour repérer les produits sains au supermarché, il faut prendre en compte plusieurs critères. Si les deux premiers sont respectés, vous êtes sur la bonne voie :

  • Choisissez des produits fabriqués avec des ingrédients naturels – ceux que votre grand-mère reconnaîtraient ou dont elle connaitrait au moins le nom
  • Ceux dont la composition comporte moins de 5 ingrédients. En général, plus un produit contient d’ingrédients et plus il est transformé.
  • Ceux qui contiennent le moins de sucre ajouté.
  • Ceux dont les graisses sont de meilleure qualité : huiles de colza ou olive par exemple, beurre plutôt que margarine.
  • Ceux qui contiennent le moins d’additifs.

Ensuite, il faut aussi « enclencher la seconde » et viser sur le moyen terme d’adopter une alimentation qui fait vraiment du bien à nos artères : la diète méditerranéenne.

Il faut vraiment garder en tête la célèbre étude dite « de Lyon » supervisée par le Dr Michel de Lorgeril, qui a montré une réduction de 70% du risque cardio-vasculaire uniquement en agissant sur le facteur alimentaire !

Et devinez quoi : c’est bon, c’est sain, c’est vivant, et cela repose sur 6 critères simples.

6 critères pour revenir aux BONNES BASES

1 – Légumes et fruits en quantité, s’ils sont de qualité, crus ou cuits selon vos envies et les saisons !

Vous connaissez aussi l’adage selon lequel il faut varier les couleurs, pour diversifier les antioxydants.

Par ailleurs, n’hésitez pas à privilégier les légumes aux fruits : la sucrosité de ces derniers invitent à en consommer avec plus de modération que les légumes.

 2 – pour les protéines, favoriser surtout l’apport végétal. Il y a l’embarras du choix :

  • Des légumineuses qu’on appelle aussi parfois « légumes secs ». Elles sont indispensables pour l’apport de protéines, de fibres, et de minéraux. Lentilles (de toutes les couleurs), pois, haricots (rouges, blancs, mangetouts, flageolets…), pois chiches, fèves ou encore le lupin dont les graines sont composées de 35 à 45% de protéines. Pensez également aux algues, qu’on trouve de plus en plus dans les magasins.
  • Des céréales complètes : un apport de 90 g [2] par jour de céréales complètes diminue le risque de maladies cardiovasculaires (de 16 %), d’AVC (de 20 %), de cancer (de 14 %), de diabète (de 36 %) ou encore de maladies respiratoires (de 19 %) et infectieuses (de 20 %) par rapport à une consommation limitée de céréales complètes. La corrélation est maintenue entre effets bénéfiques et consommation de céréales pour des doses allant de 150 à 200 g par jour.

Autres bénéfices des céréales complètes : elles améliorent le transit intestinal, contrairement aux céréales raffinées (qu’on voit très souvent dans nos assiettes) car elles conservent leurs enveloppes riches en fibres.

La sensation de satiété est plus vite atteinte avec les céréales complètes et leur indice glycémique est nettement moins élevé que celui des céréales raffinées : cela veut dire que ces céréales complètes ont moins la propension à élever le taux de sucre dans le sang.

  • Des fruits à coque: amandes, noix (tout type), noisettes, châtaignes, pignons, pistaches, glands… ces fruits à coque apportent des protéines mais est également une source de bons acides gras essentiels (oméga-3).

3 – autre source d’acides gras essentiels et élément central de la diète méditerranéenne : l’huile d’olive. Mais il n’y a pas qu’elle : l’huile de colza est intéressante pour son taux d’oméga-3.

Comment bien choisir son huile ?

Comme premier critère de sélection, vous devez être attentif à sa teneur en acides gras en privilégiant un bon rapport oméga-3 et oméga-6.

Sans oublier les huiles riches en oméga-9 présents en particulier dans l’huile d’olive, de macadamia, ou d’avocat. La teneur en acides gras est la plupart du temps indiquée sur l’étiquette.

Deuxième critère : le procédé d’extraction. Les huiles végétales vierges et vierges extra sont extraites de la graine ou du fruit par pressage mécanique et ne sont pas raffinées.

Toutes leurs propriétés nutritionnelles sont ainsi préservées. Bannir les huiles raffinées obtenues par traitement chimique et assemblage : après ces traitements, l’huile se garde plus longtemps mais perd de son goût et ses molécules bienfaitrices (vitamines, polyphénols) et le raffinage peut générer des acides gras trans, cancérogène.

Choisissez votre huile dans une bouteille en verre, de préférable teinté dans une couleur sombre pour empêcher la lumière d’altérer l’huile.

Et de provenance française ou européenne. Pour s’assurer de l’origine du produit, vous devez repérer le logo « AB Européen » sur l’étiquette et vérifier l’inscription en dessous.

4 – pour les protéines animales : petits poissons, fruits de mer, œufs, viande blanche, en quantité raisonnable.

On limitera la consommation de viande rouge et de charcuterie : dans l’étude de 2021, les petits mangeurs de viande rouge présentaient les meilleurs scores cognitifs ! A titre indicatif, on peut se fixer une consommation de 500 g de viande rouge par semaine [3].

5 – les produits laitiers :  avé modération, comme on dit dans le midi. Dans le bassin méditerranéen on trouve surtout des produits laitiers de chèvre ou brebis, sous forme de fromages frais ou yaourt, consommés en quantité modérée. »

6 – de temps en temps un bon verre de rouge, on n’est pas là non plus pour être puni…

Et une dernière chose, mon conseil 6bis, le plus important de tous si vous n’en avez pas entendu parler du dynaméis, je vous conseille d’aller jeter un œil à cet outil alimentaire génial qui vient d’être redécouvert par des passionnés de nutrition, qui l’utilisent avec des résultats spectaculaires sur la santé (arthrose et hypertension notamment)

Santé !

Gabriel Combris

[1] http://fdslive.oup.com/www.oup.com/pdf/production_in_progress.pdf

[2] https://doi.org/10.1136/bmj.i2716

[3] https://www.lanutrition.fr/le-regime-mediterraneen-en-pratique