Chère lectrice, cher lecteur,

Question importante : combien avez-vous de dents ?

Si votre réponse n’est pas « 32 », la suite va vous intéresser car des chercheurs ont établi un lien entre le nombre de dents et la performance cognitive.

Des scientifiques de l’université de Caroline du Nord, aux États-Unis, ont en effet compté le nombre de dents patients âgés de 45 à 64 ans et en ont tiré un double constat : [1]

  • Les personnes qui avaient les scores les plus faibles à tous les tests cognitifs étaient celles qui avaient le moins de dents.
  • Au sein du groupe ayant encore une bonne dentition, les tests de cognition (mémoire, association chiffre-symbole et fluidité verbale) étaient moins bons chez les personnes avec le moins de dents.

Ces résultats concordent d’ailleurs avec ceux d’une étude publiée en juillet 2021 et dont on peut résumer la conclusion ainsi : à chaque dent perdue, le risque de démence augmente. [2]

Portez la fourchette à la bouche et puis…?

Bien sûr, on peut se dire que ce lien est évident : les personnes qui prennent soin de leur santé, de leur alimentation, auront tendance à prendre soin aussi de leurs dents.

Certes.

Mais il y autre chose, qui nous concerne tous.

D’autres études ont permis de mettre en évidence que c’était probablement la mastication qui entrait en compte dans la préservation de nos fonctions cognitives.

Chez les animaux, on a observé qu’un déclin de l’activité masticatoire pouvait engendrer des pertes de mémoire et être à l’origine de dégradation neuronale. [3]

Avec l’âge, de nombreuses raisons peuvent pousser à moins mastiquer, voire à ne plus mastiquer :  la perte musculaire et la perte de densité osseuse dues à l’âge, la mauvaise prise en charge dentaire (et le recours trop fréquent à l’extraction de dents), les douleurs non prises en charge (caries, saignements gingivales, infections dentaires, mâchoires douloureuses…).

Or la mastication influence le développement du système nerveux central.

Et ne plus manger solide, peu ou pas mâcher sa nourriture peu affecter :

  • la neurogénèse (donc la formation de neurones),
  • l’activité neuronale au niveau de l’hippocampe, siège de la mémoire et de la navigation spatiale
  • les fonctions d’apprentissage. [4]

Des repas liquides « tout fait »…

Que vous ayez du mal à manger une croûte de pain grillé ou venir à bout d’un morceau de viande coriace, soit…mais de là à se priver de solide : vraiment il faut éviter tant que possible !

Quand je pense que certaines marques proposent des « repas » liquides, avec soi-disant le nombre de calories et nutriments nécessaires à notre « santé », je saute au plafond !

info

C’est une hérésie ! [5]

Alors voici 6 conseils concrets pour bien (re)mâcher :

  • Mâchez, mais allez-y progressivement : coupez en morceaux (pas en soupe ou compote !) vos pommes, poires, carottes ou viandes… Reprenez l’habitude à votre rythme.
  • Ne vous habituez pas à ne plus mastiquer : si vous rencontrer des difficultés à mastiquer, que ce soit à cause de douleurs dentaires, gingivales, articulaires ou parce que vos dents du haut et du bas ne sont pas alignées… Ce n’est pas à prendre à la légère. C’est un motif de rendez-vous « urgent » chez votre dentiste.
  • Si vous devez vous faire retirer certaines dents, il est préférable de les faire remplacer. « Même une dent du fond que vous avez l’impression de ne pas utiliser » !
  • Mâchez même si vous avez une prothèse (dentier) : la mastication avec une prothèse totale ou partielle profite aux fonctions cognitives.
  • Pourquoi ne pas faire une cure de vitamine D3 et K2 pour favoriser l’absorption de calcium et renforcer vos dents ?
  • Vous pouvez également vous complémenter en oligoéléments (essentiels à l’état de trace dans l’organisme) pour renforcer vos dents et remettre la mastication au cœur du repas :
    • le bore conserve la solidité des os en améliorant l’absorption du calcium et en réduisant son élimination par l’urine. Il fixe la vitamine D et le magnésium, ce qui consolide l’os autour des racines dentaires et diminue la tendance arthritique.
    • Le cuivre intervient dans le métabolisme du calcium et du phosphore contenu dans les dents et est nécessaire à la production de l’élastine et du collagène des os autour des dents,
    • Le phosphore intervient avec le calcium dans la consolidation des dents et des os.

 

Dernière chose, et pas des moindre : des études très récentes ont montré que le fait de bien mastiquer permet aussi d’activer une zone spéciale du cerveau responsable de la satiété (le fait de ne plus avoir faim).

C’est une découverte majeure pour les personnes en surpoids, et aussi pour ceux qui en ont marre de reprendre des kilos après un régime. En activant cette zone du cerveau, les chercheurs ont prouvé qu’on pouvait perdre du poids pour de bon.

Santé !

Gabriel Combris


Sources :

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