Chère lectrice, cher lecteur,

Ce matin je vais sans doute vous surprendre, mais je voudrais évoquer avec vous une arme qui ne paie pas de mine dans la situation sanitaire alarmante que nous traversons.

Une tisane.

Un mélange de plantes qui permet d’appréhender avec calme, sérénité et détachement les situations les plus stressantes.

Car le stress et l’anxiété qui peuvent logiquement découler de « l’épisode coronavirus » peuvent affecter lourdement vos défenses immunitaires.

Voici donc la préparation que j’aimerais vous présenter en détail, car je trouve qu’il y a une vraie magie à comprendre comment les plantes s’unissent et se complètent pour parvenir à agir concrètement sur notre santé.

Contre le stress, nous choisissons quatre plantes : 20 g d’éleuthérocoque (racine), 20 g de passiflore (partie aérienne), 20 g de coqueliquot (pétales) et 20 g d’angélique (racine).

Et la première d’entre elle nous emmène loin de nos soucis « terrestres » :

Une plante qui voyage dans l’espace !

L’éleuthérocoque a été « révélée » au grand public par les travaux d’un médecin russe, le Dr Nikolaï Lazarev, qui ont permis de souligner son effet majeur contre le stress.

Dans les années 1950, Lazarev l’utilisa sur des conducteurs de camions et des mineurs de Sibérie travaillant dans des conditions particulièrement éprouvantes, et fit la preuve scientifique qu’elle augmentait leur résistance face au stress émotionnel et physique, sans effets secondaires, contrairement aux stimulants psychotropes qu’il avait essayé auparavant.

Plus tard, l’éleuthérocoque sera aussi employée avec succès par les astronautes de la station Mir. Lazarev est le premier à avoir utilisé le qualificatif « d’adaptogène » pour décrire une plante qui :

• est sans danger pour les animaux et les humains (pas de toxicité) ;
• augmente la résistance de l’organisme au stress ;
• est « normalisante » : c’est à dire qu’elle ramène l’organisme à l’homéostasie (équilibre), que le dysfonctionnement produise une hypo-réaction ou une hyper-réaction.

Des études récentes ont montré que l’éleuthérocoque procure une sensation de bien-être général, probablement lié à un effet relaxant sur les tissus du système sanguin , et qu’elle est aussi très utile pour des personnes en situation de burn-out (épuisement professionnel), avec une amélioration qui est vraiment très nette .

L’éleuthérocoque, vous l’avez compris, c’est la plante maîtresse de notre tisane. (Je précise aussi que vous pouvez aussi la consommer seule, en teinture hydroalcoolique à raison de 80 gouttes le matin – ou 50 gouttes le midi – ou en gélules de poudre de racine à raison de 500 à 1500 mg par jour. Faites une cure de deux mois).

La splendeur du jardin

A côté de notre adaptogène, donc, nous ajoutons maintenant la splendide passiflore, ici photographiée avec sa fleur violette éclose :

Dans une étude randomisée, des chercheurs ont analysé l’effet de la passiflore sur 60 patients avec des antécédents importants d’anxiété .
La moitié d’entre eux a reçu un traitement à base de passiflore officinale, l’autre moitié un placebo.
Les scientifiques ont ensuite relevé le niveau d’anxiété des patients traités, à deux intervalles : 30 et 90 minutes après le traitement.
Ils ont constaté que le niveau d’anxiété des patients ayant reçu le traitement à la passiflore était bien inférieur au groupe témoin, et cela sans le moindre effet secondaire. Elégance, efficacité et délicatesse sous une seule et même bannière…la passiflore pourrait en inspirer plus d’un…
Et pour finir notre préparation, ajoutons nos deux autres plantes :

Le coquelicot, qui appartient à la famille des pavots, contient des alcaloïdes aux propriétés sédatives et anxiolytiques. Son action à la fois douce et efficace apaise autant les muqueuses enflammées que le système nerveux.

Et enfin l’angélique, que vous connaissez certainement pour son rôle important dans la tisane « carminative », qui réchauffe et apaise le système digestif, sévèrement éprouvé en cas de stress chronique.

Elle est la bienvenue dans la tisane antistress également. Comme l’écrivait à son sujet l’agronome Olivier de Serres, l’angélique « sert à tenir la personne joyeusement ».

Maintenant en pratique, on place le soir une cuillère à soupe de nos quatre plantes dans ¾ de litre d’eau froide. Vous pouvez ensuite aller vous coucher, la Nature travaille pour vous.

Le lendemain matin, il n’y a plus qu’à porter jusqu’au frémissement votre préparation de la veille, puis couvrir 10 à 15 minutes.

Filtrez, buvez 1 tasse le matin, et encore 1 ou 2 tasses dans la journée.

Suivez une cure de 3 semaines par mois pour un effet satisfaisant.

Voilà pour la tisane.

Un problème très sérieux…

…qui est pris à l’envers !

Le stress est d’autant plus problématique qu’il est aujourd’hui traité…totalement à l’envers ! Avec un recours beaucoup trop immédiat aux médicaments chimiques, dont les effets négatifs, en particulier sur le cerveau et l’augmentation du risque d’Alzheimer, sont pourtant bien documentés .

Voilà pourquoi les médecines naturelles sont, une fois de plus, les outils les plus adaptés à explorer en première intention.

Et ce n’est pas comme s’il en manquait :

Méditation, Qi qong, plantes (matricaire en cas de stress avec troubles digestifs, agripaume pour les stress avec crises d’angoisse, millepertuis lorsque le stress s’accompagne de dépression etc.) respiration, Emotionnal Freedom Technique (EFT), huiles essentielles (lavande, ravintsara, camomille romaine notamment), sophrologie, musicothérapie, marche afghane, cohérence cardiaque, etc. l’arsenal naturel est IMMENSE, et propose à chacun des pistes extrêmement variées.

Ne donnez plus au stress son carburant

J’ajoute juste pour conclure qu’au niveau alimentaire, il faut considérer les sucres comme un excellent carburant alimentant le processus physiologique du stress.

Une alimentation trop riche en sucres et féculents fait augmenter la glycémie sanguine d’une manière rapide.

Le pancréas va compenser par un pic d’insuline qui fait souvent redescendre la glycémie à un niveau trop bas. Cette hypoglycémie réactionnelle place votre corps en situation de stress – elle est suivie d’une relâche d’adrénaline et de cortisol. Ceci provoque une fringale sucrée et si vous cédez, c’est parti pour relancer ce cercle vicieux.

Pour les repas, prendre de belles portions de légumes de saison et une petite portion de protéines, parfois accompagnés d’un peu de féculents.

Le soir, on dînera tôt et léger, pour éviter la surcharge digestive au moment de se coucher et les problèmes de sommeil. Les personnes qui dorment mal ont en effet montré dans des études des réactions de stress, d’anxiété et de colère disproportionnés par rapport à ceux qui dorment bien .
Si vous avez plus de 50 ans, et que votre sommeil s’est détérioré alors que vous dormiez bien quand vous étiez plus jeune, vous pouvez faire l’essai de mélatonine à dose faible (0,3 mg un peu après le repas du soir).
Pour retrouver un sommeil plus réparateur, prenez une cuillère à café d’un extrait liquide de pavot de Californie, cousin du coquelicot dont nous avons parlé plus haut, une demi-heure avant d’aller vous coucher.

Santé !

Gabriel Combris

Sources

[1] Kwan CY1, Zhang WB, Sim SM, Deyama T, Nishibe S. Vascular effects of Siberian ginseng (Eleutherococcus senticosus): endothelium-dependent NO- and EDHF-mediated relaxation depending on vessel size. Naunyn Schmiedebergs Arch Pharmacol. 2004 May;369(5):473-80. Epub 2004 Apr 17.

[2] Jacquet, Grolleau, Jove, Lassalle, Moore. Burnout: evaluation of the efficacy and tolerability of TARGET 1® for professional fatigue syndrome (burnout). J Int Med Res. 2015 Feb;43(1):54-66. doi: 10.1177/0300060514558324. Epub 2014 Dec 23.

[3] Akhondzadeh S, Naghavi HR, Vazirian M, Shayeganpour A, Rashidi H, Khani M, Passionflower in the treatment of generalized anxiety: a pilot double-blind randomized controlled trial with oxazepam. J Clin Pharm Ther. 2001 Oct;26(5):363-7.

[4] Sophie Billioti, et al., Benzodiazepine use and risk of Alzheimer’s disease: case-control study, BMJ, September 2014.

[5] Minkel JD, Banks S, Htaik O, Moreta MC, Jones CW, McGlinchey EL, Simpson NS, Dinges DF. “Sleep deprivation and stressors: Evidence for elevated negative affect in response to mild stressors when sleep deprived”. Emotion. 2012 Feb 6.

[6] Kamphuis J, Meerlo P, Koolhaas JM, Lancel M. “Poor sleep as a potential causal factor in aggression and violence”. Sleep Med. 2012Apr;13(4):327-34.