Chère lectrice, cher lecteur,

Est-il possible que nous soyons aujourd’hui victimes d’une « épidémie…

…de propreté » ?

C’est l’avis du Dr Josh Axe, nutritionniste reconnu, que je trouve particulièrement intéressant par les temps qui courent :

« Nous avons aseptisé notre vie quotidienne et notre corps en livrant notre sort aux désinfectants, en passant la plupart du temps à l’intérieur, et en nous ruant sur les antibiotiques chaque fois que nous nous sentons malades.

« Aujourd’hui, nous savons que la vie dans un environnement trop stérile rend notre corps plus vulnérable à la maladie, et non l’inverse »1.

Ce qui nous manque aujourd’hui, ce sont les « vieux amis » : « bactéries commensales et mutualistes, et autres microbes présents dans notre flore intestinale », qui aident à renforcer notre réponse immunitaire.

Ainsi, des chercheurs de l’Institut de technologie de Californie ont montré que la récente augmentation de 7 à 8 fois du taux de maladies auto-immunes (comme la maladie de Crohn, le diabète de type 1 ou la sclérose en plaques) est directement liée à l’absence de microbes bénéfiques dans notre intestin.

 

Comment on a aseptisé nos vies

Dans son livre « Salement bon pour la santé », le Dr Axe cite une étude très intéressante, conduite en Suède sur plus d’un millier d’enfants.

Alors qu’on nous rabâche que les couverts sont « stérilisés » lorsqu’ils sont passés au lave-vaisselle, cette étude a montré au contraire que les parents qui lavent leur vaisselle plutôt à la main qu’au lave-vaisselle, ont des enfants significativement moins susceptibles de développer un eczéma, de l’asthme allergique ou un rhume des foins.

En aseptisant nos vies, nous privons notre corps d’une plus grande exposition aux bonnes bactéries, ce qui permettrait de renforcer notre système immunitaire.

« Intégrer davantage de microbes bénéfiques dans notre vie, à chaque étape, peut améliorer l’équilibre des bactéries dans notre intestin, empêchant les souches dangereuses de s’insinuer et maintenir un effectif de bons microbes suffisant pour défendre la muqueuse intestinale » résume le Dr Axe.

Or, on connaît le lien entre une muqueuse affaiblie et des pathologies comme l’obésité, le diabète, et même des troubles psychologiques comme la dépression, voire l’autisme !

 

Pour vivre bien, vivez…plus sale !

Maintenant, comment faire pour se « re-salir sainement » ?

  • D’abord, évitez les agents qui aggravent la situation : additifs chimiques, sucre, antibiotiques autant que possible.
  • Mangez des aliments riches en probiotiques, comme le kéfir, la choucroute, le yaourt, des légumes fermentés (carotte, betterave, haricot vert, céleri, aubergine, courgette, concombres, etc.)
  • Vivez dehors, plongez les mains dans la terre et consommez du miel cru et du pollen d’abeilles ; une étude menée à Denver a rapporté que 94 % des patients étaient libérés de tout symptôme d’allergie une fois traités par voie orale avec du pollen ;

Ces expositions graduelles et naturelles aux microbes contenus dans le miel et le pollen « changent votre intestin et aident votre système immunitaire à s’adapter à son environnement »2.

Le miel, lui, aurait un effet prébiotique, en en améliorant la croissance et la viabilité des bifidobactéries et des lactobacilles de la microflore intestinale3.

  • Adoptez, si vous n’en avez pas, un animal de compagnie. Une étude parue dans Clinical and Experimental Allergy a montré sur 566 enfants, que ceux qui avaient un chat présentaient 48 % d’allergies en moins, et ceux qui avaient un chien, 50 % de moins.

L’animal rapporte en effet avec lui des microbes à l’intérieur de la maison, qui favorisent les micro-expositions à petites doses de l’enfant et aident à stimuler l’immunité.

 

Et surtout : mangez de la saleté !!!!

Maintenant, le dernier conseil du Dr Axe est certainement le plus étonnant :

  • Mangez de la saleté », nous dit-il !!
  • Manger de la saleté. ?! Euh, je vous en prie…après vous, cher docteur…
  • « Mais si, je vous assure !!! Les « organismes présents dans le sol favorisent la santé de l’intestin et le système immunitaire. »

Pensez à l’agriculteur qui, avant Pasteur, avait un petit creux aux champs. Il cueillait une pomme et croquait dedans ».

« A chaque bouchée, il ingurgitait un peu de saleté : du pollen, des organismes venus du sol et d’autres microbes. »

« D’ailleurs, avant la réfrigération, il était courant d’enfouir la nourriture dans le sol, ce qui tenait à distance les mauvaises bactéries et les levures ».

 

Manger de la terre ?!

C’est une pratique courante dans certaines régions, notamment chez les femmes enceintes.

L’argile, en particulier4, est riche en fer et en soufre, dont elles ont besoin pour produire le sang nécessaire au développement du bébé.

Et les scientifiques ont démontré cet effet bénéfique : « la consommation de terre crée des anticorps IgA chez la mère, qui immunisent le fœtus contre les antigènes communs pendant la grossesse, et aident à programmer l’intestin du nouveau-né. »

Dans nos contrées, les pratiques sont il est vrai un peu différentes.

Si vous cherchez un complément de « saleté », pour reprendre l’expression du Dr Axe, intéressez-vous au shilajit, qui provient des terres riches en minéraux et nutriments des montagnes de l’Himalaya, et contient au moins 85 minéraux.

Le shilajit est particulièrement indiqué en cas de fatigue, de dépression et stimule la production d’énergie par les mitochondries.

Santé !

Gabriel Combris

 

Sources : 

1. Dr. Josh Axe. « Salement bon pour la santé. Un régime bactérien pour renforcer notre système immunitaire ».

2. Dr Josh Axe, op.cit

3. Sanz ML, Polemis N, Morales V et coll. In vitro investigation into the potential prebiotic activity of honey oligosaccharides. J Agric Food Chem, 2005.

4. L’action bien connue contre la constipation et les diarrhées n’est qu’un petit aperçu de l’immense potentiel de l’argile, et je vous renvoie aux travaux du grand naturopathe Raymond Dextreit sur le sujet (notamment son livre « L’argile qui guérit ») ou du Dr Jade Allège pour (re)découvrir ce trésor oublié.