Chers lecteurs,

Je sais que je vous l’ai déjà montrée, mais cette photo me fascine, et en ce début d’année je trouve qu’elle a une résonnance spéciale :

On y voit une nuée d’étourneaux volants en groupe.

Ils dessinent la lettre « V » inversée dans le ciel.

Leur ballet est incroyable : ils virevoltent dans un sens, puis dans un autre, tournent, piquent, reprennent de la hauteur, changent encore de direction, tout ça en quelques secondes sans JAMAIS s’entrechoquer.

Et la question importante est bien sûr : comment font-ils ????

La réponse, vous allez voir, est fondamentale…pour notre santé !

Car voici ce qu’explique le chercheur Michel le Van Quyen, qui a percé le secret du V inversé :

« Dans ce comportement collectif, dit-il, la nuée forme un phénomène émergent dont l’unité globale ne peut pas être expliquée à partir des comportements individuels des oiseaux » [1].

Dit simplement, cela veut dire que la nuée d’étourneaux a son existence propre, comme chacun des éléments qui la composent…

Et qu’elle va influencer le comportement des animaux à titre individuel !

Elle agit comme un de centre de décision externe, une sorte de « cerveau extérieur » au corps de chaque oiseau !

Voilà comment ils vont suivre une direction plutôt qu’une autre, voler plus ou moins vite, et réussir l’exploit de ne jamais entrer en collision : c’est la nuée qui détermine leurs propres mouvements !!

Impressionnant, c’est vrai…mais en quoi cela-a-t-il un rapport avec notre santé ?

Eh bien ce qui se passe dans le ciel à hauteur d’oiseau, se passe aussi dans notre corps.

Lui aussi possède une cohérence globale, qui agit sur les processus biologiques au niveau le plus élémentaire…

Cela implique que pour être en bonne santé, il ne suffit pas que les « parties » qui composent le corps soient saines – ou « guéries »…

Il faut que le corps dans son ensemble, le soit aussi.

Cultiver un état d’esprit qui intègre sa propre vie dans une dimension plus large que soi, comme la nuée d’étourneaux, c’est peut-être ce que nous demande notre organisme pour ressentir le bien-être…ou retrouver la santé lorsqu’il est malade.

Petit à petit, ces idées font leur chemin. On les retrouve lorsqu’on évoque la médecine globale, holistique ou quantique.

Certains scientifiques « purs et durs » reconnaissent d’ailleurs aujourd’hui que l’approche scientifique traditionnelle, dite « réductionniste » et qui consiste à morceler la vie jusqu’à ses plus petits éléments, néglige une dimension essentielle…

Regardez ce qu’écrit le cancérologue David Khayat, :

« Pendant de nombreuses années, je dois le reconnaître, j’ai été assez réfractaire à l’idée que le stress, le malheur, la tristesse puissent être à l’origine du cancer.

« Mais aujourd’hui, j’ai changé d’avis. Oui, j’ai l’intime conviction que notre vie spirituelle interfère avec notre ADN et est susceptible d’être prophylactique (protéger contre le cancer) ou, au contraire, terriblement délétère !»

Voilà pourquoi une approche « mécanique » du soin, qu’il soit chimique ou naturel d’ailleurs, est forcément limitée.

Car ce n’est pas seulement en mangeant des légumes, en faisant de l’exercice ou en ayant le bon ratio oméga 3/oméga 6 que nous sommes protégés contre la maladie.

Il nous faut aussi nourrir notre esprit avec ce qui le grandit : la bonté, la gratitude, l’espoir, l’ouverture et le service de l’autre, etc.

Pas facile…c’est vrai.

Mais là encore, l’image de la nuée d’étourneaux est parlante : la psychologue américaine Barbara Fredrickson a ainsi montré que le système immunitaire des individus en quête d’un bonheur « eudémonique », qui passe par le lien avec les autres, est plus développé que celui de ceux qui recherchent un bonheur « hédonique », centré sur la satisfaction personnelle.

Alors certes, les obsédés du progrès et autres transhumanistes de la Silicon Valley peuvent bien expliquer que « pour vivre très vieux et en bonne santé, nous avons besoin de technologies et d’innovation »…

…Je pense qu’ils seraient surtout inspirés de regarder le ballet des oiseaux pour comprendre ce qui nous rend heureux et en bonne santé :

Etre unique, mais être ensemble

Etre une petite part d’un grand tout.

Et pour finir, savez-vous ce qu’ont découvert des chercheurs d’Oxford, qui voulaient comprendre ce qui déterminait notre seuil de résistance à la douleur.

Ce n’est ni notre âge, ni la robustesse de notre constitution…mais l’étendue de notre réseau amical.

…Oui, « plus on est entouré d’amis, mieux on résiste à la douleur »[2].

Et là encore, c’est bien l’état d’esprit positif de cette situation qui engendre un mécanisme chimique : le fait de voir des amis permettrait au cerveau de sécréter de l’endorphine, l’hormone du plaisir, efficace pour combattre la douleur. Si efficace qu’elle serait plus performante à ce niveau que la morphine…

Qui sait si les oiseaux, quand ils réalisent leur merveilleux ballet collectif, ne sont-ils pas en plus, en train de vivre une expérience de joie intense ???

Il faudrait leur demander, mais Google ne propose pas encore de traduction du langage des étourneaux…

…et c’est très bien comme ça !

Santé !

Gabriel Combris


 

Sources

[1] Michel Le Van Quyen, Les pouvoirs de l’esprit.

[2] http://medicalxpress.com/news/2016-04-friends-morphine-larger-social-networks.html