Chère lectrice, cher lecteur,

Costume gris, chemise vichy, silhouette fine et sportive, le Dr James Hamblin est un jeune médecin éclatant de santé, absolument impeccable et distingué.


Le 
Dr Hamblin a transgressé un des tabous les plus ancrés…

C’est ce qui rend d’autant plus stupéfiant l’aveu qu’il a fait récemment au sujet de son hygiène :

« …J’ai commencé par utiliser moins de savon, et moins de shampoing, et moins de déodorant. »

« Je suis passé d’une douche tous les jours à une douche un jour sur deux, puis à un jour sur trois. 

« Et maintenant j’ai à peu près tout arrêté. »

« Je me lave toujours les mains très souvent, car c’est très important pour prévenir la transmission des maladies contagieuses. »

« Mais je n’utilise pas de shampoing ni de savon et je ne vais pratiquement jamais sous la douche. » [1]

Tout ceci serait parfaitement anecdotique s’il s’agissait simplement de la dernière lubie d’un néo-bobo.

Mais le Dr. Hamblin pointe les risques bien réels pour notre santé qu’ont entraîné « l’obsession de la propreté » et la « sur-aseptisation » de nos vies quotidiennes. 

Sur la peau, d’abord.

Il faut avoir conscience que le rituel, anodin en apparence, de la douche du matin, est en réalité le théâtre d’une guerre extrêmement sournoise que nous déclare l’industrie de la cosmétique.

Aujourd’hui la plupart des gens ont pris l’habitude de se laver les cheveux et la peau avec du savon et du shampoing, qui éliminent les matières grasses naturelles (sébum), puis de remplacer ces matières grasses par des hydratants et après-shampoings synthétiques…

Le plus aberrant est que la plupart des lotions sont bien moins efficaces que le sébum, et que la plupart d’entre elles sont chargées d’agents toxiques : PEG (polyéthylène glycol), PPG (propylènes glycols), BHT, SLS (Sodium Lauryl Sulfate, des tensioactifs), des dérivés de la pétrochimie (Petrolatum et Paraffinum liquidum), etc.

En définitive, le Dr. Hamblin nous rappelle simplement que la douche quotidienne est un phénomène relativement nouveau et largement dû à la…réclame publicitaire, qui a réussi une fois de plus à nous inventer des « besoins » totalement inutiles.  

Et certainement pas sans danger.

Y a-t-il des risques à se laver trop souvent ?

Il existe en effet des risques à plusieurs niveaux, et cela commence par la perturbation de votre équilibre microbien.

Les répercussions à long terme de ce déséquilibre sont encore à l’étude, mais éliminer les bonnes bactéries de votre peau pourrait empirer certains problèmes de peau comme l’eczéma.

C’est ce qu’a montré une étude étonnante parue dans la revue médicale JCI Insight [2].

Des chercheurs ont appliqué un spray contenant la bactérie Roseomonas mucosa sur 10 adultes et 5 enfants qui souffraient d’eczéma depuis des années.

Il faut savoir que cette bactérie est abondante sur la peau de personnes sans eczéma – les « peaux à problème », elles, étant plutôt couvertes d’une autre bactérie, Staphylococcus aureus, qui provoque des inflammations.

Au bout d’un mois et demi seulement de traitement (avec deux applications par semaine), les résultats étaient sidérants. Ce simple rééquilibrage la flore bactérienne de la peau a permis :

  • Une amélioration record chez 6 adultes sur 10 et 4 enfants sur 5 !
  • Et zéro effet indésirable, contrairement aux corticoïdes.

La peau se débrouille très bien toute seule

Sans parler du fait que si votre eau n’est pas filtrée, votre douche vous expose à des sous-produits cancérigènes de la chloration tels que des trihalométhanes (THM).

Les THM sont associés au cancer de la vessie et à des problèmes gestationnels et de développement.

Réduire la durée de votre douche est donc important pour contribuer à limiter votre exposition.

Maintenant, vous n’êtes peut-être pas prêt à abandonner complètement les douches mais vous souhaitez en réduire la fréquence.

L’une des façons d’y parvenir est de ne laver régulièrement que les parties qui en ont vraiment besoin

Dans la plupart des cas, cela signifie les aisselles, la région de l’aine ainsi que les pieds.

Pour le reste, comme le fait remarquer le Dr. Casey Carlos, du département de dermatologie de l’Université de San Diego, en Californie :

« Il est très difficile de convaincre les gens d’utiliser du savon uniquement sur les parties qui en ont besoin… Ils ne réalisent pas que la peau se débrouille assez bien pour se nettoyer toute seule. »

C’est pourtant ce que savaient intuitivement nos grands-mères, qui pratiquaient leurs « toilettes de chat », qui avaient l’avantage d’épargner leur peau et de limiter la consommation d’eau.

 

Attention à l’épidémie générale de propreté

Maintenant, je vous propose de sortir un instant de la salle de bains, et de regarder plus largement autour de nous.

Est-il possible que nous soyons aujourd’hui victimes d’une « épidémie…de propreté » ?

C’est ce que pense le Dr Josh Axe, nutritionniste mondialement reconnu :

« Nous avons aseptisé notre vie quotidienne et notre corps en livrant notre sort aux désinfectants, en passant la plupart du temps à l’intérieur, et en nous ruant sur les antibiotiques chaque fois que nous nous sentons malades.

« Aujourd’hui, nous savons que la vie dans un environnement trop stérile rend notre cors plus vulnérable à la maladie, et non l’inverse » [3].

Ce qui nous manque aujourd’hui, ce sont les « vieux amis » : « bactéries commensales et mutualistes, et autres microbes présents dans notre flore intestinale », qui aident à renforcer notre réponse immunitaire.

Ainsi, des chercheurs de l’Institut de technologie de Californie ont montré que la récente augmentation de 7 à 8 fois du taux de maladies auto-immunes (comme la maladie de Crohn, le diabète de type 1 ou la sclérose en plaques) est directement liée à l’absence de microbes bénéfiques dans notre intestin.  

Dans son livre «  Salement bon pour la santé », le Dr Axe cite lui une étude très intéressante, conduite en Suède sur plus d’un millier d’enfants.

Alors qu’on nous rabâche que les couverts sont «stérilisés » lorsqu’ils sont passés au lave-vaisselle, cette étude a montré au contraire que les parents qui lavent leur vaisselle plutôt à la main qu’au lave-vaisselle, ont des enfants significativement moins susceptibles de développer un eczéma, de l’asthme allergique ou un rhume des foins.

En aseptisant nos vies, nous privons notre corps d’une plus grande exposition aux bonnes bactéries, ce qui permettrait de renforcer notre système immunitaire.

«  Intégrer davantage de microbes bénéfiques dans notre vie, à chaque étape, peut améliorer l’équilibre des bactéries dans notre intestin, empêchant les souches dangereuses de s’insinuer et maintenir un effectif de bons microbes suffisant pour défendre la muqueuse intestinale » résume le Dr Axe.

Or, on connaît le lien entre une muqueuse affaiblie et des pathologies comme l’obésité, le diabète, et même des troubles psychologiques comme la dépression, voire l’autisme !

Pour vivre bien, vivez…plus sale !

Maintenant, comment faire pour se « re-salir sainement » ?

  • D’abord, bien sûr, évitez les agents qui aggravent la situation : additifs chimiques, sucre, antibiotiques autant que possible.
  • Mangez des aliments riches en probiotiques, comme le kéfir, la choucroute, le yaourt, des légumes fermentés (carotte, betterave, haricot vert, céleri, aubergine, courgette, concombres, etc.) 
  • Vivez dehors, plongez les mains dans la terre et consommez du miel cru et du pollen d’abeilles ; une étude menée à Denver a rapporté que 94 % des patients étaient libérés de tout symptôme d’allergie une fois traités par voie orale avec du pollen ;

Ces expositions graduelles et naturelles aux microbes contenus dans le miel et le pollen « changent votre intestin et aident votre système immunitaire à s’adapter à son environnement » [4].

Le miel, lui, aurait un effet prébiotique, en en améliorant la croissance et la viabilité des bifidobactéries et des lactobacilles de la microflore intestinale [5].

  • Adoptez, si vous n’en avez pas, un animal de compagnie. Une étude parue dans Clinical and Experimental Allergy a montré sur 566 enfants, que ceux qui avaient un chat présentaient 48 % d’allergies en moins, et ceux qui avaient un chien, 50 % de moins.

L’animal rapporte en effet avec lui des microbes à l’intérieur de la maison, qui favorisent les micro-expositions à petites doses de l’enfant et aident à stimuler l’immunité.

Maintenant, le dernier conseil du Dr Axe est certainement le plus étonnant :

– Mangez de la saleté », nous dit-il !!

– Manger de la saleté. ?! Euh, je vous en prie…après vous, cher docteur…

– « Mais si, je vous assure !!! Les «organismes présents dans le sol favorisent la santé de l’intestin et le système immunitaire. »

Pensez à l’agriculteur qui, avant Pasteur, avait un petit creux aux champs. Il cueillait une pomme et croquait dedans ».

« A chaque bouchée, il ingurgitait un peu de saleté : du pollen, des organismes venus du sol et d’autres microbes. »

« D’ailleurs, avant la réfrigération, il était courant d’enfouir la nourriture dans le sol, ce qui tenait à distance les mauvaises bactéries et les levures ».

Manger de la terre ?!

C’est une pratique courante dans certaines régions, notamment chez les femmes enceintes.

L’argile, en particulier [6], est riche en fer et en soufre, dont elles ont besoin pour produire le sang nécessaire au développement du bébé.

Et les scientifiques ont démontré cet effet bénéfique : « la consommation de terre crée des anticorps IgA chez la mère, qui immunisent le fœtus contre les antigènes communs pendant la grossesse, et aident à programmer l’intestin du nouveau-né. »

Dans nos contrées, les pratiques sont il est vrai un peu différentes.

Si vous cherchez un complément de « saleté », pour reprendre l’expression du Dr Axe, intéressez-vous au shilajit, qui provient des terres riches en minéraux et nutriments des montagnes de l’Himalaya, et contient au moins 85 minéraux.

Le shilajit est particulièrement indiqué en cas de fatigue, de dépression et stimule la production d’énergie par les mithochondries.

Santé !

Gabriel Combris

Sources :

[1] https://french.mercola.com/sites/articles/archive/2016/09/27/arreter-de-se-laver.aspx

[2] First-in-human topical microbiome transplantation with Roseomonas mucosa for atopic dermatitis, Mai 2018, JCI insights

[3] Dr. Josh Axe. « Salement bon pour la santé. Un régime bactérien pour renforcer notre système immunitaire ».

[4] Dr Josh Axe, op.cit

[5] Sanz ML, Polemis N, Morales V et coll. In vitro investigation into the potential prebiotic activity of honey oligosaccharides. J Agric Food Chem, 2005.

[6] L’action bien connue contre la constipation et les diarrhées n’est qu’un petit aperçu de l’immense potentiel de l’argile, et je vous renvoie aux travaux du grand naturopathe Raymond Dextreit sur le sujet (notamment son livre « L’argile qui guérit ») ou du Dr Jade Allège pour (re)découvrir ce trésor oublié.