Chère lectrice, cher lecteur

Je trouve fascinant de se dire que l’on ne redécouvre vraiment l’impact de l’alimentation sur la santé que depuis quelques années.

Et encore, la partie n’est pas gagnée…

Il suffit de se promener dans les rayons d’un supermarché pour voir qu’on nous vend essentiellement de la « fausse nourriture » (avec un gros emballage autour pour faire en sorte que ça se voit moins..)

Mais QUE S’EST-IL PASSE durant des décennies dans la tête de millions de personnes pour qu’elles acceptent sans se poser de questions d’ingurgiter des produits industriels gavés de sucre, de sel, d’additifs, de fruits et légumes sans goût ni nutriments, etc…

Peut-être avons-nous collectivement succombé à l’illusion de la facilité, à celle du « gain de temps » (lequel ??) que prétendaient nous offrir les plats industriels préparés, à l’idée que cela représentait « le progrès » et qu’on n’allait tout de même pas se nourrir de la même façon que le faisaient nos grand-mères !

Je me pose la question car je lis à l’instant une étude qui montre à quel point les conséquences négatives de l’alimentation industrielle sur la santé peuvent être rapides.

Presque…immédiates. C’est vraiment impressionnant.

Le sucre à tout prix

Des chercheurs de l’université Ben-Gourion en Israël et de l’Université technologique de Nanyang à Singapour, se sont en effet intéressés à six édulcorants de synthèse actuellement autorisés aux Etats-Unis et en Europe : aspartame, sucralose, saccharine, néotame, advantame, acésulfame potassium (Ace-K)1.

Il s’agit de substituts aux sucres connus pour leur haut pouvoir sucrant, mais non nutritifs. En gros, le sucre…sans les calories. 

On les retrouve dans les produits alimentaires et les boissons et surtout, on les soupçonne de favoriser le développement de cancers, de troubles métaboliques comme le diabète de type 2, une prise de poids et une altération de l’activité du microbiote.

Nos chercheurs ont voulu comprendre les mécanismes d’action de ces édulcorants, qu’ils ont mis en présence de bactéries Escherichia coli, très communes dans le tube digestif.

Résultats : des effets toxiques ont été constatés dès que les bactéries ont été exposées aux édulcorants artificiels, ouvrant la porte à un « large éventail de problèmes de santé » selon professeur Ariel Kushmaro, coauteur de l’étude.

C’est le moins qu’on puisse dire ! Quand on sait que ce sont plus de de 200 maladies qui naissent, se développent et prospèrent à partir d’un simpledéséquilibre du microbiote intestinal, on mesure la gravité de ces choix alimentaires qui semblent en apparence bien anodins.

Une autre étude2 a montré que la consommation d’édulcorants (représentant l’équivalent d’une prise quotidienne d’1,5 litre de soda light pendant deux semaines) entraînait une réduction « significative des bactéries de genres Eubacterium et Cylindroides, associées à une bonne santé.

La population des espèces bénéfiques (notamment celles qui permettent la fermentation des aliments dans le tube digestif) a diminué, alors que celle de onze genres bactériens opportunistes a augmenté. De plus, les bactéries Butyrivibrio, associées au contrôle de la glycémie, étaient moins abondantes. 

Conclusion des auteurs : “Chez des sujets sains non diabétiques, deux semaines de consommation d’édulcorants de synthèse ont suffi pour perturber les bactéries intestinales et augmenter l’abondance de celles qui sont normalement absentes chez des individus en bonne santé.

Deux semaines !!!

Génie de l’harmonie intestinale

Certains auteurs estiment que notre flore intestinale mérite des soins dignes d’un jardin précieux.

Je trouve cette image particulièrement parlante, car elle permet de se rendre compte à quelle vitesse le désastre arrive lorsqu’on délaisse notre « jardin intérieur » : les mauvaises herbes arrivent, discrètes d’abord, et puis bientôt il n’y a plus qu’elles.

Elles envahissent tout sans scrupule, installent leur loi, folle et déséquilibrée.

C’est la fin de l’harmonie.

Par exemple, des chercheurs de l’Université du Colorado ont découvert que lorsque la flore intestinale s’abîme, nos artères et tout le système vasculaire vieillissent3 !

Mais l’incroyable nouvelle est que l’inverse est vrai aussi : les scientifiques ont montré qu’avec un microbiote riche et équilibré, le risque de maladies cardiovasculaires devient faible et, par conséquent … l’espérance de vie augmente !

Une autre équipe de chercheurs a confirmé cette piste, en étudiant les bactéries intestinales de plus de 1000 sujets âgés de 3 à plus de 100 ans4.

Ils en ont conclu que les seniors en excellente santé possédaient un microbiote identique à celui de jeunes de 30 ans, contrairement aux personnes âgées en moins bonne santé qui possédaient un microbiote très appauvri.

Vous voyez à quel point un microbiote équilibré est un « actif stratégique » dont il faut prendre un soin méticuleux.

Comment ? D’abord en évitant de mettre notre intestin à trop rude épreuve. Pardon pour les « banalités », mas cela signifie qu’il faut :

  • Éviter les repas trop copieux. Privilégiez les petites portions, et de préférence à des heures régulières.
  • Bien mastiquer. Le travail fait par les dents et les enzymes de la salive ne sera plus à faire par les organes digestifs.
  • Réduire sa consommation d’aliments difficiles à digérer ou irritants (produits gras et/ou frits, produits industriels, gluten, lactose, poivre…).
  • Boire assez d’eau.
  • Et puis je vous parlais de nos grands-mères au début de cette lettre : pour le dire simplement, ne mangez pas un aliment que votre grand-mère ne reconnaîtrait pas ! Mangez des aliments qui finiront toujours par se gâter ou pourrir. C’est le signe qu’ils sont « vivants ».

Ensuite, un soutien micronutritionnel de l’intestin par des probiotiques permettra de rétablir un bon équilibre du microbiote et de moduler la réponse immunitaire.

Pour prévenir les infections intestinales, les souches les plus actives sont le Lactobacillus plantarum, qui agit sur le mucus intestinal en renforçant notre barrière immunitaire, le Lactobacillus brevis, capable d’empêcher le Prévotella de former des biofilms, et le Lactobacillus rhamnosus GG par sa capacité à augmenter la voie Treg (anti inflammatoire) et à diminuer les voies Th1 et Th17 (voie pro-inflammatoire).

Pour résensemencer la flore intestinale, prendre Lactibiane cnd

  • 10M : 2 gélules par jour avec un grand verre d’eau, avant le repas pendant 7 jours, puis
  • 5M : 2 gélules par jour avec un grand verre d’eau, avant le repas pendant 10 jours puis 1 gélule par jour, à renouveler

Dans l’alimentation on trouve d’excellents probiotiques avec les aliments fermentés : choucroute crue, kefir (boisson pétillante faite à partir de lait ou de jus de fruit fermenté), kimchi (chou ou autres légumes fermentés avec du piment), miso (pâte salée faite à partir de soja fermenté), kvas (boisson pétillante faite à partir de pain fermenté dans de l’eau sucrée et de la levure).

Ce qui est moins connu est le rôle essentiel des prébiotiques, qui sont la « nourriture » des bonnes bactéries (probiotiques).

 Ils se trouvent essentiellement sous forme de fibres :

  • Les fructo-oligosaccharides : oignon, ail, pissenlit, poireau, salsifis, chicorée, racine de bardaneetc.
  • Les galacto-oligosaccharides : haricots verts, choux de Bruxelles, brocolis, asperges, crosnes, petits pois et fèves.
  • Les amidons résistants : châtaigne, gland, et légumineuses (lentilles, pois chiches, pois cassés, haricots blancs, rouges et noirs, etc).

La flore a aussi un ennemi invisible

Une étude parue en 2017 montré que l’exposition à de longues périodes de stress peut changer la composition du microbiote et augmenter la perméabilité intestinale.

En réponse, des chercheurs néerlandais ont voulu tester l’efficacité des méthodes de relaxation.

Dans une étude, un groupe de patients recevait des soins standards contre le côlon irritable (laxatifs, antidiarrhéiques, antispasmodique, etc.) alors qu’un autre groupe a participé en plus à quatre séances de relaxation de 90 minutes chacune.

Les conclusions étaient sans appel : aussi bien à court terme qu’à long terme (3, 6 et 12 mois), les troubles intestinaux avaient davantage réduit chez ceux qui avaient suivi les sessions de relaxation.

Ainsi la paix du ventre et celle de l’âme sont-elles intimement liées, comme l’avait si bien compris notre « ami » Lao Tseu…

Santé !

Gabriel Combris

1. https://www.mdpi.com/1420-3049/23/10/2454/htm

2. https://www.easd.org/

3. https://www.sciencedaily.com/releases/2019/03/190319163527.htm

4. https://msphere.asm.org/content/2/5/e00327-17