Chère lectrice, cher lecteur,

Il y a quelques mois, le sénateur- médecin Claude Malhuret, s’est distingué par une violente diatribe contre les remèdes naturels, où il n’a pas hésité à mettre sur le même plan « les médecines farfelues, les bains d’eau chaude et…les huiles essentielles »1.

Haro, donc, sur les huiles essentielles, le tout sous les applaudissements des collègues…

C’est triste, mais à vrai dire il n’y a rien de très neuf dans ces propos méprisants.

Dans les années 60, la plupart des médecins interrogés sur le sujet jugeaient déjà l’aromathérapie « totalement dépassée ! » :

« Vouloir s’attaquer aux maladies avec des essences aromatiques alors que l’on dispose de toutes les ressources de la chimie moderne serait aussi ridicule que de partir en guerre, de nos jours, avec une arquebuse ou un tromblon ».2

Seulement les faits sont têtus… et c’est rigoureusement l’inverse qui est en train de se produire !

Alors que la « chimie moderne » a fait la démonstration de ses limites dans la lutte contre le cancer, Alzheimer, la douleur chronique ou la dépression etc., « l’arquebuse » de l’aromathérapie, au contraire, révèle une puissance et une efficacité que les scientifiques applaudissent chaque jour un peu plus.

Le chemin a été long, et on voit qu’il est encore plein d’embûches, mais en écrivant ces lignes on ne peut que rendre hommage aux pionniers de l’aromathérapie, les Cazin, Meurisse, Lemaire, Gattefossé, Binet, ou plus proche de nous le docteur Jean Valnet, qui a tant contribué à la connaissance du « traitement par les essences de plantes »3.

Tous ont en commun d’avoir développé une compréhension scientifique des plantes et des huiles essentielles, et la conclusion de leurs recherches est sans appel : les traitements par les plantes et les essences aromatiques sont TOUT SAUF une « coquetterie de grande dame voulant jouer à la bergère ».

Ce que Monsieur le sénateur ne sait pas

Entre deux amendements, s’il lui reste un peu de temps, j’invite donc monsieur le Sénateur Malhuret à s’intéresser à cette thérapeutique de pointe, qui révèle une FORMIDABLE puissance, dans des maladies parfois extrêmement lourdes et invalidantes !

Certaines huiles sont tellement actives qu’on les utilise même pour les polyarthrites et les rétractions des tendons dans la maladie de Dupuytrens (huile de thym à thuyanol, huile de sarriette et hélichryse d’Italie).

Dans une étude récente parue dans la revue Neuropsychopharmacolog, l’huile essentielle de lavande a montré plus d’efficacité que l’antidépresseur paroxétine (de la famille des ISRS, où on trouve le célèbre Prozac) !

Et il y a encore plus impressionnant, avec des expérimentations qui sont conduites actuellement pour traiter la maladie…d’Alzheimer à l’aide d’huiles essentielles !

La science a en effet découvert que les odeurs familières stimulent des zones cérébrales spécifiques dont l’hippocampe (associée à l’apprentissage) et réveillent des souvenirs anciens depuis l’enfance.

C’est la raison pour laquelle les huiles essentielles prennent tout leur intérêt : elles agissent notamment via l’acétylcholine, un neuromédiateur qui intervient dans les fonctions olfactives.

Des hôpitaux, dont l’assistance publique de Paris, testent en ce moment même l’impact des huiles essentielles sur les troubles du comportement et du sommeil chez des malades d’Alzheimer.

  • Un protocole mis en place au Japon sur 28 personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer a montré un impact positif des huiles essentielles sur leurs fonctions cognitives.
  • A l’Université anglaise de Northumbria, les chercheurs ont démontré que l’huile essentielle de Romarin favorisait grandement les fonctions cognitives.

Plusieurs autres constituants révèlent un excellent potentiel sur la mémoire :

  • les citrals, à l’action anticholinestérasique, anti-inflammatoire et anti-oxydante (on les trouve dans l’huile essentielle de lemon-grass)
  • l’angélate d’isobutyle est utile contre la forte anxiété, les crises d’angoisse et les troubles du sommeil (vous la trouvez dans l’HE de camomille romaine)
  • le d-limonène, particulièrement anxiolitique (dans l’He de pamplemoussier ou de mandarinier)

Une diffusion atmosphérique permet de stimuler les fonctions cognitives, de maintenir des points de repère, de calmer l’agitation, de favoriser la concentration, le sommeil ou l’attention. Elle aide le malade mais aussi tous les aidants soumis à un stress important.

La vraie médecine d’élite

Autre exemple de l’intérêt des huiles essentielles, celle de la lutte anti-infectieuse, où elles pourraient avoir les mêmes effets que les antibiotiques, en observant un mécanisme complexe en trois temps :

D’abord, elles traversent les membranes biologiques de la bactérie.

Elles perturbent ensuite son métabolisme cellulaire (diminution du métabolisme énergétique, réduction des échanges d’électrons au niveau des membranes).

Enfin, elles bloquent les fonctions vitales de la bactérie (respiration et équilibre ionique intracellulaire).

Il est probablement trop tôt pour affirmer que les huiles essentielles peuvent être des alternatives complètes aux antibiotiques, mais ce qui est certain c’est que l’on peut aujourd’hui les utiliser en coopération.

Dans certains cas cliniques, l’huile essentielle est même venue au secours d’antibiotiques qui n’agissaient plus !

L’huile essentielle d’arbre à thé a notamment permis d’éviter l’évolution de l’infection à Staphylococcus aureus sur une blessure d’un membre4.

Contrairement aux antibiotiques, qui n’agissent que sur les bactéries, les huiles essentielles sont capables de détruire les virus et de bloquer l’inflammation… ce qui limite le risque de surinfection bactérienne ou fongique !

La synergie qui fait mal aux bactéries !

En 2007, déjà, des scientifiques de la Manchester Metropolitan University (MMU) ont testé pendant 9 mois l’effet des huiles essentielles dans la prévention des maladies nosocomiales5.

Les résultats ont été au-dessus de leurs attentes :

90% des bactéries d’une pièce ont été tuées grâce à la diffusion dans l’air d’un mélange d’huiles essentielles.

Mais le plus incroyable est à venir :

Pendant toute la durée du test, il n’y a eu aucun cas d’infection au Staphylocoque Doré. En revanche, à peine les chercheurs ont-ils ont arrêté de diffuser le mélange, la bactérie était de retour !!!

Plus récemment, le biologiste Adnane Remmal s’est vu décerner le prix du public de l’Office Européen des Brevets pour son travail sur les antibiotiques enrichis aux huiles essentielles (origan, thym, romarin).

Ses recherches montrent que face aux molécules naturelles contenues dans les huiles essentielles, la bactérie perd son immunité.

« Grâce à ce nouveau médicament, on peut traiter un patient qui a un germe résistant ».

Là-encore, la nature réussit là où la chimie ne pouvait plus RIEN.

La vraie médecine d’élite n’est pas toujours celle qu’on croit…Et ne le dites pas à Monsieur le Sénateur pour ne pas le ridiculiser, mais il y a ENCORE PLUS incroyable avec les huiles essentielles.

Santé !

Gabriel Combris

 

Sources : 

1.https://www.independants-senat.fr/post/claude-malhuret-pjl-et-pjlo-d-urgence-pour-faire-face-%C3%A0-l-%C3%A9pid%C3%A9mie-de-covid-19

2. Jean Palaiseul. Tous les espoirs de guérir. L’aromathérapie. Robert Laffont

3.  Voir son livre Aromathérapie, traitement des maladies par les essences de plantes, Maloine S.A. éditeur

4. Acta Cir Bras. 2015 Jun;30(6):Antimicrobial activity of Melaleuca sp. oil against clinical isolates of antibiotics resistant Staphylococcus aureus.Falci SP1, Teixeira MA2, Chagas PF3, Martinez BB2, Loyola AB2, Ferreira LM4, Veiga DF5.

5. The effect of essential oils on methicillin-resistant Staphylococcus aureus using a dressing model. Burns, 30 (8). pp. 772-777. ISSN 0305-4179