Chère lectrice, cher lecteur,

Par quelle folie a-t-on abandonné l’idée qu’on pouvait vieillir en bonne santé ?

Je relisais récemment le récit du célèbre naturopathe Robert Masson sur les « vieux » qu’il croisait, enfant, dans son village de Franche-Comté :

« Il y avait la veuve Muller. « Nini » pour les voisins. Tous les matins, elle allait faire ses courses en ville. Elle parcourait 6 kilomètres à pied avec sa filoche pleine de provisions. L’après-midi, elle partait chercher du bois sec dans la forêt. Encore quatre kilomètres avec un fardeau sur le dos. Elle se maintenait d’une humeur toujours égale. Elle mourut vers cent ans, toujours physiquement active et psychiquement lucide. Elle ne savait pas que la vieillesse était une maladie. »

« Il y avait aussi le père Bloch. Je le vois encore, étalant le foin, torse nu et la fourche à la main. A soixante-dix ans, il ressemblait à un dieu grec, tant sa musculature était splendide sous le soleil d’été. À l’atelier le matin, aux champs l’après-midi, l’homme semblait ignorer la fatigue…»

Vous voyez à quel point la plupart des gens ont été trompés :

Aujourd’hui ils craignent de devenir centenaires parce qu’ils ne veulent pas vivre de nombreuses années avec Alzheimer, invalides ou abandonnés en maison de retraite médicalisée.
Mais en réalité, ils pourraient retrouver une grande sérénité en prenant dès maintenant les mesures qu’il faut pour vivre mieux et plus longtemps

Les zombies de la fin de vie

Sur les raisons qui ont fait que nous en sommes arrivés là, je n’insiste pas : malbouffe, sédentarité, toxines, surmédication (aujourd’hui les Français de plus de 65 ans consomment plus de 10 médicaments par jour en moyenne) , manque d’exercice, isolement social et perte de sens ont précipité les vivants dans une fin de vie « zombifiée ».

Et le problème est que certains se frottent les mains de cette situation.

La dépendance des uns fait le bonheur des autres

« Une société qui vieillit, a dit par exemple l’ex-chancelière allemande Angela Merkel, offre des chances…insoupçonnables » .

Des chances !?

« L’économie de la santé est un véritable moteur de croissance et d’activité, avec le développement de produits médicaux novateurs ».

Vous l’avez compris…

…La vieillesse, la dépendance…sont des marchés !

Les personnes âgées, les malades, sont des « opportunités » de vendre de nouveaux médicaments, des protocoles de soin, des places en établissement d’accueil, etc.

Mais nous n’avons pas à accepter la dépendance comme une fatalité.

D’après des recherches récentes, le fait de vieillir est dû, pour 15 à 20 %, aux gènes que nous lèguent nos parents, et pour 80 % à notre de mode de vie .

Cela signifie aussi que nous avons, chacun de nous, 80% de chances de renverser la balance en mettant tout en œuvre pour bien vieillir.

80% de chances de pulvériser la moyenne d’âge en bonne santé qui stagne aux alentours de 60 ans depuis 10 ans !!!

L’essentiel est de bien se préparer, en faisant les bons choix, le plus tôt possible, et en gardant à l’esprit qu’il n’est que très rarement « trop tard ».

Mais c’est pas vrai…Encore eux !

Je sais bien que dans la santé naturelle, on parle souvent l’exemple des centenaires d’Okinawa, mais il faut voir à quel point c’est leur mode de vie entier, de leur alimentation à l’exercice physique, de leur façon de respirer à celle de « gérer » leurs émotions, qui explique leur étonnante longévité en bonne santé.

L’alimentation, bien sûr, joue un rôle fondamental chez les habitants de cette île du Japon, qui ont l’habitude de manger « un aliment venu de la terre et un aliment venu de la mer chaque jour » : tofu, margose (une sorte de courge), d’ail, de riz complet, de thé vert antioxydant, de champignons shiitake et de poisson sauvage.

Par ailleurs, ils boivent beaucoup d’infusions de plantes médicinales…même quand tout va bien !

Ils cultivent l’art d’entretenir entre eux de bonnes relations sociales.

Dès le plus jeune âge, à Okinawa, on est inscrit dans une sorte de club, le « moai », dont les membres se réunissent chaque semaine pour passer du temps ensemble, boire du thé, chanter, rire ou danser.

En France, d’après les chiffres du Comité Consultatif d’Ethique sur le vieillissement, 50 % des personnes âgées de plus de 75 ans n’ont plus le moindre « réseau amical actif ».
Et cela change tout !

Car avoir des amis, un cercle autour de soi, s’intégrer dans un tissu social qui donne du sens à nos vies, cela donne une grande confiance dans l’avenir et dans sa capacité à affronter les épreuves.

Tous ces éléments mis bout à bout expliquent comment les habitants de cet archipel ont 5 fois moins de cancers du sein et de la prostate que les Français, , 3 fois moins de démences qu’ailleurs , ou encore un risque cinq fois inférieur d’accident cardio-vasculaire !!

Vous le voyez : vivre âgé ET en bonne santé ne « tombe » pas du ciel, mais c’est possible lorsqu’on est pleinement acteur de sa santé.

L’EHPAD, la maison de retraite, ne sont PAS les solutions irrémédiables que des industriels de la fin de vie veulent nous vendre.

Et d’ailleurs je veux terminer sur une sacrée nouvelle ! Parce qu’il n’est pas nécessaire de faire le voyage au Japon pour trouver l’inspiration :

A 500 kilomètres seulement de chez nous, il existe un pays où les autorités ont pris une décision radicale : elles ont choisi de fermer définitivement toutes les maisons de retraite !!!

Comment ? En doublant le budget consacré à l’autonomie des seniors, avec des aménagements pour éviter les chutes, des visites tous les jours à domicile ou encore en finançant aussi des activités pour occuper les personnes âgées.

Car toutes les études le prouvent :

Les seniors qui pratiquent l’aérobic, l’aquagym, la danse, le yoga, la méditation, bref tout ce qui permet de bouger et de rencontrer d’autres personnes, vivent plus longtemps et en bien meilleure santé !

C’est le secret des seniors qui ne finissent pas en EHPAD : un esprit joyeux dans un corps mobile.

Car la fin de vie, c’est ENCORE la vie !

Santé !

Gabriel Combris


Sources :

[1] https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/sante-les-plus-de-65-ans-prennent-en-moyenne-14-medicaments-par-jour-7790175279
[2] cité dans Dr. Michael Nehls, Guérir Alzheimer, Actes Sud.
[3] https://www.nature.com/articles/ncomms9570
[4] https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/er_1046_-_esperance_de_vie.pdf
[5] http://www.okicent.org/study.html
[6] http://www.okicent.org/images/dem.gif
[7] http://www.okicent.org/study.html