Chère lectrice, cher lecteur,

Il y a la réalité, et il y a la description que l’on fait de la réalité.

Lorsque les deux correspondent, la parole est vérité.

Mais parfois, la parole peut escamoter le réel, voire le remplacer par un faux.

Et « comme il y a les faux monnayeurs de la monnaie, il existe aussi les « faux-monnayeurs de la parole1 ».  

Et depuis que le coronavirus a fait irruption dans nos vies, ces faux-monnayeurs ont pris le pouvoir ! 

Gravité du virus

Nous avons eu Madame Buzyn, ministre de la Santé, qui affirme aujourd’hui avoir alerté le président de la République dès janvier 2020 de la gravité du problème du coronavirus.

A l’époque pourtant, elle déclarait en public que le risque « d’importation de cas depuis Wuhan était modéré, il est maintenant pratiquement nul parce que la ville est isolée. »2 

C’est elle aussi qui a quitté son ministère pour essayer de conquérir la mairie de Paris, et qui explique maintenant qu’elle ne pensait pourtant qu’à une chose, au coronavirus, et que ces élections municipales étaient une « mascarade », qu’on aurait « dû tout arrêter »…

Fausse monnaie, madame Buzyn !

« Les masques ne servent à rien »

faux monnayeurs macron

Puis les autorités de santé nous ont expliqué que les masques ne « servaient à rien ».

La porte-parole du gouvernement, madame Sibeth Ndiaye, nous a raconté qu’ils n’étaient « pas nécessaires pour tout le monde » (ah ?), ajoutant d’ailleurs que c’est trop compliqué de mettre un masque :

« Vous savez quoi ? Je ne sais pas utiliser un masque. Je pourrais dire : ‘Je suis une ministre, je me mets un masque’, mais en fait, je ne sais pas l’utiliser »3.

Fausse monnaie, là-encore, madame Ndiaye !

La réalité, comme l’expliquent Claude Got, professeure de médecine, et Catherine Hill, épidémiologiste, n’a évidemment rien à voir. Il s’agit de cacher la pénurie de masques :

« Faute de disposer d’un nombre suffisant de masques, la position du gouvernement et de la direction générale de la santé a été de dire qu’ils ne servaient à rien en dehors de l’équipement des personnels hospitaliers. Ceci est faux. »

« Ils protègent doublement : ils évitent à ceux qui sont porteurs du virus (souvent sans le savoir) de le transmettre et évitent à ceux qui ne le sont pas de le récupérer. Les pays du sud-est asiatique arrivent à maîtriser l’épidémie sans confinement et le port généralisé du masque est un des éléments de leur stratégie. »

Le virus est véhiculé par des gouttelettes de salive, au moment de la toux, qui ne traversent pas les tissus imperméables :

« Si le port des masques était généralisé, leurs utilisateurs auraient déjà l’avantage de ne pas se frotter la figure, le nez et la bouche pendant leurs courses ».

Pourtant le gouvernement a confirmé la « doctrine » selon laquelle priorité serait donnée aux personnels soignants, malgré ces appels.

Malgré, aussi, l’expérience de plusieurs pays asiatiques, comme Taïwan, Hong Kong ou Singapour, qui sont parvenus à contrôler l’épidémie de Covid-19 grâce à des politiques de quarantaines ciblées pour les personnes revenant de zones infectées, et de port du masque généralisé.

Les tests non plus « ça ne sert à rien »    

Alors que des tests massifs sont effectués dans beaucoup de pays, en France, ils sont réservés aux patients ayant déjà des symptômes.

En effet, les autorités sanitaires françaises estiment qu’il « ne sert à rien d’en faire davantage ».

La technique a pourtant porté ses fruits en Allemagne ou en Corée du Sud.

Marqué par l’épidémie de Sras en 2003, le pays a, dès l’apparition du virus, mené une politique de tests à grande échelle, y compris sur des personnes ne présentant aucun symptôme.

Au total, 300 000 tests ont été réalisés, ce qui a permis de détecter de nombreuses personnes infectées alors qu’elles ne présentaient presque aucun symptôme. Le taux de mortalité a baissé à mesure que le nombre de cas bénins était comptabilisé.

Alors pourquoi les autorités françaises nous disent-elles que cela ne sert à rien ?

Parce qu’elles espèrent ainsi cacher la vérité : celle de la pénurie, là encore.

« Nous avons les machines, les labos, l’organisation… Mais ce qui nous manque, c’est le réactif, le produit qui nous permet de faire le test », explique Lionel Barrand, président du Syndicat national des jeunes biologistes médicaux.

Comme de nombreuses organisations de médecins, il dénonce le manque de matériel. Des réactifs, mais aussi des écouvillons, qui permettent d’effectuer le prélèvement dans le nez du patient.

Essentiellement fabriqués en Chine et aux États-Unis, ces matériels n’ont pas été commandés, en amont, en nombre suffisant par la France.

« Des choix stratégiques n’ont pas été faits à temps, on n’a pris la mesure de l’importance du dépistage pour combattre ce virus, malgré les préconisations de l’OMS ».

La chloroquine est dangereuse : Fake news à l’Assemblée Nationale

Depuis plusieurs semaines, les autorités font tout ce qu’elles peuvent pour discréditer a priori l’utilisation de ce médicament contre le Covid-19.  

  • Le 26 février le directeur Général de la Santé déclarait : « Aujourd’hui, la communauté scientifique n’est pas très convaincue » de l’intérêt de la chloroquine ;
  • Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, le 1er mars : « La chloroquine n’a jamais marché chez un être vivant » (ce qui était FAUX au moment de cette déclaration, la chloroquine avait déjà été essayée avec succès sur 100 malades chinois).
  • Le nouveau ministre de la Santé, Olivier Véran, a même évoqué devant l’Assemblée Nationale, le cas d’un homme d’une soixantaine d’années mort le 23 mars aux Etats-Unis après avoir soi-disant absorbé de la chloroquine.
En réalité il s’agissait de « phosphate de chloroquine », un produit pour nettoyer les aquariums qui n’est PAS un médicament.

À Marseille, le professeur Didier Raoult, spécialiste des maladies infectieuses, utilise lui un autre dérivé de la chloroquine. Il s’agit de l’hydroxychloroquine, qu’il associe à un antibiotique, appelé azithromycine.

Il le fait dans le cadre d’un protocole strict, effectué sous contrôle médical qui commence par un test d’infection à Covid 19 ;

Puis, pour tous les patients infectés, dont un grand nombre peu symptomatiques ont des lésions pulmonaires au scanner, il propose au plus tôt de la maladie, dès le diagnostic :

« Un traitement par l’association hydroxychloroquine (200 mg x 3 par jour pour 10 jours) + Azithromycine (500 mg le 1er jour puis 250 mg par jour pour 5 jours de plus), dans le cadre des précautions d’usage de cette association (avec notamment un électrocardiogramme à J0 et J2), et hors AMM. Dans les cas de pneumonie sévère, un antibiotique à large spectre est également associé.4»  

Vous voyez qu’il il ne s’agit pas d’automédication, comme certains veulent le faire croire, mais d’un protocole précis, avec un dosage maîtrisé.

Il y a quelques jours, le Haut conseil de la santé publique français a demandé de réserver le traitement du Pr Raoult « aux cas les plus graves ».

Or c’est l’inverse de ce que propose le Pr Raoult, qui suggère de traiter les patients avant que le cas ne soit grave.   

On sait que la charge virale est faible quand les patients sont dans un état grave : le virus a déjà fait tous les dégâts dont il est capable, et il est trop tard pour le combattre !

Et pourtant, les autorités françaises viennent de décider… le contraire !

Comme si elles avaient là encore décidé de régler son compte à ce médicament qui, depuis le début, les gêne aux entournures…

Dans cette crise, ce que nous doivent les autorités tient en un mot

Alors dans cette crise sanitaire que nous traversons, quelle valeur reste-t-il à la parole publique ?

Tant que nos responsables ne feront pas le choix de la vérité, la réponse est simple : aucune.

Face au coronavirus, nous n’exigeons pas de nos autorités, de nos scientifiques, qu’ils ne tâtonnent pas, qu’ils ne fassent jamais fausse route, ou même qu’ils ne se trompent pas.

Nous avons bien conscience que les choix qu’ils font sont difficiles, et que la réalité de l’évolution de la contagion conduit en permanence à les ré-évaluer et éventuellement les ré-ajuster.  

Mais une chose n’est pas discutable : ils doivent cesser de mentir.

La seule chose que nous exigeons, c’est le vrai.

Car le vrai « est le garant des faibles contre les forts, contre ceux qui prétendent imposer leur vérité, la leur. »

La vérité est la même pour tout le monde, aussi bien pour M.Trump, pour M. Macron, pour un ministre de la santé ou un simple malade du coronavirus.  

Notre corps, notre esprit exigent la vérité, parce qu’elle est l’arbitre suprême.

Et qu’aucun des faux-monnayeurs de la parole ne peut rivaliser avec elle.

Santé !

Gabriel Combris

PS. Heureusement il y a aussi des paroles justes et des informations précieuses.
J’en veux pour preuve cet article impressionnant du nutritionniste Anthony Berthou sur l’alimentation contre le covid 19, ultra précis et documenté, accessible gratuitement sur son site : http://www.sante-et-nutrition.com/quelle-alimentation-contre-le-coronavirus-covid19-complement-alimentaire/

 

Sources :

[1]  Bruno Bertez : Dévaluation de la monnaie, dévaluation de la parole, lettre du 26 juin 2019.

[2] https://www.20minutes.fr/sante/2741147-20200316-coronavirus-agnes-buzyn-affirme-risque-propagation-tres-faible-france

[3] https://www.liberation.fr/france/2020/03/26/enseignants-masques-italie-les-faux-pas-a-repetition-de-sibeth-ndiaye_1783112

[4] https://www.mediterranee-infection.com/epidemie-a-coronavirus-covid-19/