Chère lectrice, cher lecteur,

C’est écrit dans un style « prise de notes », mais le compte-rendu détaillé d’une expérience à laquelle s’est livré le scientifique français René Quinton (1866 -1925) vaut la lecture :

Il y explique comment il a parfaitement rétabli un chien vidé de son sang grâce à de…l’eau de mer :

« Chien de dix kilos. Saigné à blanc de 425 grammes par l’artère fémorale, en quatre minutes, soit un vingtième du poids du corps. Le réflexe cornéen est aboli. L’injection d’eau de mer commence. Injection en onze minutes de 532 cc d’eau de mer à 23°. Le réflexe de la cornée reparaît. L’animal, détaché, montre un abattement considérable. Il s’affaisse et parvient tout au plus à se relever. La marche est impossible, la respiration haletante, très courte. Placée sur une couverture, la bête y reste étendue sans mouvement. »  

« Deuxième jour – 21 heures après la saignée, l’animal trotte. Mais les globules rouges sont tombés de 6.800.000 avant l’expérience à 2.900.000. L’hémoglobine est passée de 19 à 12. Ces chiffres témoignent de l’énorme saignée pratiquée. » 

« Troisième jour – L’état change, la plaie suppure, la fièvre prend : 40°. La tristesse et l’abattement deviennent extrêmes ; l’état apparaît comme grave. L’intérêt expérimental s’accroît, le problème devenant celui-ci : pour lutter contre l’infection, l’organisme, appauvri par la saignée, pourra-t-il, en présence de l’eau de mer injectée, accomplir sa leucocytose ? »

« Quatrième jour – L’état se prolonge avec la même gravité. Mais l’examen du sang donne : globules rouges : 3.020.000; globules blancs : 24.000; hémoglobine : 16. La leucocytose est donc accomplie. Dans la soirée même, l’animal mange quatre cents grammes de viande. Ensuite, le rétablissement est rapide. »1

Cinq ans après, le chien vivait encore, « comme si l’organisme trouvait dans l’eau de mer une source de vitalité supérieure à celle de son propre sang ».

Intuition géniale

Soigner avec l’eau de mer !!!

C’est le pari fou, et réussi, de René Quinton, qui eut l’intuition que le milieu dans lequel baignait les cellules était exactement le même que l’eau de mer des origines.

Cela signifie que si on prend de l’eau de mer et qu’on réduit sa salinité au même niveau que notre sang, les deux « produits » sont quasiment identiques…

L’eau de mer est salée en moyenne à 33 grammes par litre, tandis que l’être humain est salé à 9 grammes par litre. Donc il suffit de prendre un tiers d’eau de mer et de rajouter deux tiers d’eau de source pour obtenir du sérum marin.

Après son succès sur un chien, Quinton effectuera d’autres expériences sur divers sangs d’animaux (grenouille, lézard, lapin, chien, poule) et bien sûr d’hommes, afin d’observer si les globules blancs survivent lorsque le sang qui les contient est dilué dans l’eau de mer.

Réponse : oui !!!

En 1906, il a ouvert le premier « dispensaire marin » au monde rue de l’Arrivée, dans le quartier de Montparnasse à Paris, pour y soigner le choléra.

On perfusa 100 000 nourrissons à Paris avec du plasma de Quiton, et un peu plus encore à Lyon : matin et soir pendant six jours sous la peau du dos, tout le monde était guéri !

Puis dans son sillage, on s’est interrogé sur les autres pathologies contre lesquelles le sérum marin pourrait être efficace.

C’est ainsi qu’à l’Hôtel-Dieu, on a commencé à soigner les disques intervertébraux des personnes souffrant de sciatique. Certains patients sous morphine, qui ne pouvaient plus marcher, étaient en rémission complète après un traitement de six semaines.

Puis on l’a utilisé aussi en perfusion pour des pathologies infectieuses sévères, comme la tuberculose ganglionnaire et osseuse par exemple…

On ouvrit des dispensaires à Brest, à Reims, et même en Belgique ou en Égypte !

Et puis, les antibiotiques sont arrivés, puis les ABO Rhésus, puis les corticoïdes injectables…

À chaque fois, on rognait un peu plus sur l’intérêt thérapeutique du sérum marin, jusqu’à ce que le laboratoire Quinton fasse faillite.

Aujourd’hui, vous pouvez aujourd’hui trouver du sérum marin en pharmacie, sous sa forme buvable. Il n’est plus vendu sous sa forme injectable.

Hypertonique et isotonique

Il existe un plasma de Quinton hypertonique et un plasma isotonique.

Le plasma hypertonique est de l’eau de mer pure non diluée, à 33 grammes de sel par litre.

On le déconseille aux patients coronariens et cardiaques, à qui on a recommandé de faire un régime sans sel.

Le sérum hypertonique est particulièrement efficace quand on est fatigué.

Quand on sort d’une maladie ou d’une période d’activité intense, une cure d’un mois de plasma hypertonique le matin à jeûn va apporter un véritable regain d’énergie.

Il faut garder le produit dans la bouche afin d’utiliser les réseaux veineux qui sont sous la langue, pour éviter le passage par le foie. 20 à 30 secondes dans la bouche avant de déglutir puis de prendre son petit déjeuner. C’est hyper revigorant et encore très utilisé par exemple pour les étudiants en pleine période d’examens.

Le plasma isotonique est dilué, et plutôt utilisé en guise d’entretien.

On peut même le prescrire aux enfants, et plus particulièrement aux bébés qui ont de l’eczéma car cela active leur immunité (une ampoule de 10 CC tous les matins avant le biberon).

L’hydrotomie percutanée

Le plasma de Quinton est particulièrement utilisé en rhumatologie contre la sciatique et la hernie discale, mais aussi en cas d’arthrose.

Certains arhtrosiques ayant reçu de l’acide hyaluronique, de la cortisone, et dont l’évolution négative laissait envisager une prothèse du genou, ont pu être guéris par le plasma de Quinton.

Par ailleurs, les traitements d’hydrotomie à l’eau de mer ne présentent aucun effet secondaire.

C’est de l’eau dans laquelle on rajoute des sels minéraux, des multivitamines et un anesthésique pour que le traitement soit plus confortable.

Le site http://www.hydrotomiepercutanee.com/ recense les infirmiers et médecins qui pratiquent cette thérapeutique.

Quant à René Quinton, dont le nom aujourd’hui s’efface dans les couloirs du temps, il faut se souvenir qu’il eut, à sa mort, des funérailles « dignes de Johnny Halliday » selon le bon mot du docteur Vincent Reliquet.

Toutes les rues de Paris étaient fermées, et on pleurait le grand découvreur.

Dans la foule attristée, il y avait aussi bien des mères de famille qui le remerciaient d’avoir sauvé la vie de leur enfant, que des militaires venus saluer Quinton l’inventeur… d’ailes d’avion de chasse plus rapides que celles des Allemands !

Les génies ne se limitent pas à une case…

Santé !

Gabriel Combris

 

Sources :

1. In André Mahé, Le secret de nos origines révélé par René Quinton, Le courrier du Livre.