Chère lectrice, cher lecteur,

L’oiseau s’était tu…et voilà qu’il rechante.

Sur l’arbre qui semblait mort, un bourgeon affleure.

Au milieu de la pelouse clairsemée, la collerette jaune du pissenlit attire tous les regards :

C’est le printemps.

Cette année encore, le miracle a eu lieu. L’éclosion a repris. La nature a refleuri.

Refleurir…quelle provocation, quel défi incroyable !

…Là où dominait le gris, c’est la renaissance de la couleur.

…Là où la mort semblait inévitable, c’est le retour de la vie.

Chaque printemps, la nature nous offre la même démonstration de sa puissance.

Et aussitôt une question vient à l’esprit :

Et si l’homme, lui aussi, pouvait « refleurir » ?

Et s’il pouvait revivre son printemps ?…

…RAJEUNIR ?!!

Je ne vous cache pas que le fait de poser cette question il y a quelques années m’aurait probablement valu quolibets, jet de tomates et demande d’internement illico presto.

Mais ça, c’était le monde d’avant.

Stupéfiante découverte de trois chercheurs anti-âge

Avant ? Oui, avant les découvertes de trois chercheurs américains sur le vieillissement des cellules, et plus précisément d’une enzyme1 – la témolérase – dont la mission est de réparer les « télomères ».

Vous en avez déjà entendu parler si vous lisez cette lettre, les télomères sont l’extrémité des chromosomes, les supports de notre patrimoine génétique présents dans chacune de nos cellules.

Et leur taille est directement liée à notre longévité.

Nos télomères raccourcissent à chaque division cellulaire, et lorsqu’ils sont devenus trop courts, cette division n’est plus possible, entraînant la mort de la cellule.

A la clé, ce sont des maladies lourdes et invalidantes qui pourraient être favorisées : athérosclérose, hypertension, maladies cardiovasculaires, cancers et certaines maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson, etc. 2345

Les personnes qui ont un nombre important de télomères courts dans les chromosomes de leurs globules blancs (les cellules dans lesquelles la longueur des télomères est généralement vérifiée) vieillissent généralement de façon prématurée et présentent une atrophie et une défaillance des tissus.

Une étude a notamment montré que les personnes de 60 ans possédant des télomères raccourcis ont 3 fois plus de risque de mourir d’une maladie cardiaque et 8,5 fois plus de risque de mourir d’une maladie infectieuse que ceux qui ont des télomères plus longs6.

En d’autres termes, cela signifie que la préservation de vos télomères est l’un des moyens les plus sûrs de vivre davantage d’années en bonne santé.

Pour comprendre qu’il est possible d’agir, et donc d’activer une vraie démarche de retardement du vieillissement, il faut savoir que certains remèdes naturels sont capables de stimuler l’activité de la télomérase.

Ennemis des télomères

Mais d’abord, il faut cibler les ennemis des télomères, et en premier lieu, le stress.

La prix Nobel de médecine Elizabeth Blackburn a dirigé une étude sur des femmes qui devaient répondre à un questionnaire sur le niveau de stress ressenti dans les six semaines qui précédaient l’enquête.

On leur prélevait un échantillon de sang pour analyser la longueur de leurs télomères et le niveau d’activité de la télomérase au sein de leurs globules blancs.

Les analyses ont montré un raccourcissement des télomères chez les femmes qui se décrivaient comme « stressées ».

Les scientifiques ont estimé que les femmes qui étaient soumises au stress le plus intense présentaient un vieillissement cellulaire de dix années.

Cet effet sur les télomères peut être compensé, au moins partiellement, par des comportements « sains » comme la pratique d’une activité physique, une alimentation bio à haute composante végétale (en privilégiant notamment des légumes riches en vitamines A, C, E en acide folique, et en veillant au bon ratio oméga 6/oméga 37) et un bon sommeil8.

On peut aussi recommander l’utilisation de plantes « adaptogènes », qui calment l’hyperactivité des glandes surrénales et diminuent les sécrétions d’hormones de stress (adrénaline et cortisol).

Parmi elles, vous trouvez le ginseng, le schisandra, le basilic sacré ou encore la rhodiola.

Si vous hésitez, vous ne pouvez pas vous tromper en faisant le choix de l’éleuthérocoque (60 à 80 gouttes par jour, le matin dans un peu d’eau).

Compléments alimentaires contre le vieillissement

La concentration élevée en acide folique est associée à des télomères plus longs : les études montrent que les dommages de l’ADN sont minimisés lorsque la concentration en acide folique des globules rouges est supérieure à 700 nmol/L.

Dans sa revue d’étude consacrée aux télomères, le Dr Thierry Hertoghe, spécialiste de médecine anti-âge précise que « ces concentrations sont atteintes à des niveaux d’apport supérieurs ou égaux aux apports alimentaires actuellement recommandés pour le folate (soit > 400 μg/jour) et la vitamine B12 (soit > 2 μg/jour) »9.

Plusieurs études ont montré que des taux élevés d’antioxydants dans le corps réduisent sensiblement la production de radicaux libres et du stress oxydatif, et préservent l’activité de la télomérase.

Pour ces raisons, note le Dr Hertoghe, « les hommes âgés qui ont des taux élevés dans le sang d’albumine et d’acide urique, qui sont des antioxydants, ont des télomères plus longs ».

« Dès que la production de glutathion(un antioxydant naturel, ndlr) dans notre organisme est inhibée, les niveaux de stress oxydatif augmentent, ce qui compromet l’intégrité des télomères et accélère la sénescence dans les cellules endothéliales, les cellules qui recouvrent la surface interne des vaisseaux sanguins ».

La vitamine E est également un micronutriment qui protège les télomères, en particulier chez les personnes les plus âgées.

Enfin, un acide aminé semble se distinguer pour son effet protecteur des télomères : la méthionine, avec une étude – sur des rongeurs – qui a montré son importance dans la longueur des télomères.

Soigner les télomères…par la racine

Depuis plus de deux millénaires, les médecins chinois utilisent la force d’une précieuse racine : l’astragale, qu’ils surnommaient le « protecteur suprême »10 contre les agressions extérieures comme les infections.

Récemment, les scientifiques occidentaux ont réussi à extraire le principe actif de la racine,

 l’astragaloside IV, dont ils soulignent le rôle d’activateur du rajeunissement11,12, par son action sur la télomérase.

A retenir toutefois, si vous êtes intéressé par le puissant effet activateur de télomérase de l’astragaloside IV, il faut impérativement que le complément affiche une teneur d’au moins 90% en astragaloside IV.

Voilà quelques conseils qui, j’espère, vous aideront à acquérir au moins une certitude : celle que le vieillissement n’est PAS une fatalité, et qu’il est possible d’agir pour le ralentir et même…le faire reculer.

Voyez d’ailleurs ce qu’écrivait Victor Hugo, dans son poème sur « le printemps » :

Tout vit et se pose avec grâce,

Le rayon sur le seuil ouvert,

L’ombre qui fuit sur l’eau qui passe,

Le ciel bleu sur le coteau vert !

La plaine brille, heureuse et pure;

Le bois jase ; l’herbe fleurit.

– Homme ! Ne crains rien !

La nature Sait le grand secret, et sourit.

Voilà le « grand secret » : celui du printemps qui renaît, du rajeunissement, que la nature partage avec nous tous les ans.

Santé !

Gabriel Combris


Sources :

  1. La télomérase
  2. Fitzpatrick AL, Kronmal RA, Gardner JP, Psaty BM, Jenny NS, Tracy RP, Walston J, Kimura M, Aviv A. Leukocyte telomere length and cardiovascular disease in the cardiovascular health study. Am J Epidemiol. 2007
  3. Willeit P, Willeit J, Mayr A, Weger S, Oberhollenzer F, Brandstätter A, Kronenberg F, Kiechl S. Telomere length and risk of incident cancer and cancer mortality. JAMA. 2010;304:69–75.
  4. Panossian LA, Porter VR, Valenzuela HF, Zhu X, Reback E, Masterman D, Cummings JL, Effros RB. Telomere shortening in T cells correlates with Alzheimer’s disease status. Neurobiol Aging. 2003.
  5. Watfa G, Dragonas C, Brosche T, Dittrich R, Sieber CC, Alecu C, Benetos A, Nzietchueng R. Study of telomere length and different markers of oxidative stress in patients with Parkinson’s disease. J Nutr Health Aging. 2011
  6. Cawthon RM et al. Association between telomere length in blood and mortality in people aged 60 years or older.  Lancet. 2003 Feb 1;361(9355):393-5.
  7. https://www.lanutrition.fr/bien-dans-son-assiette/le-potentiel-sante-des-aliments/bonnes-et-mauvaises-graisses/le-ratio-omega-6omega-3
  8. Puterman E, Lin J, Krauss J, Blackburn EH, Epel ES. Determinants of telomere attrition over 1 year in healthy older women: stress and health behaviors matter. Mol Psychiatry. 2014 Jul 29. doi: 10.1038/mp.2014.70
  9. Dr Thierry Hertoghe, Préserver ses télomères et reculer ou ralentir le vieillissement
  10. https://www.altheaprovence.com/blog/astragale-de-chine-protecteur-supreme/
  11. Lei Li et al., ”Research review on the pharmacological effects of astragaloside IV”, Fundamental & clinical pharmacology 31, no 1 (2017): 17–36
  12. Lettre Nutri-Santé de Benoît Dauriac, Astragaloside : le nouveau « curcuma chinois » ?