Chère lectrice, chère lecteur

Lorsqu’il se compare à ses ancêtres, qu’ils soient Gaulois, chasseurs-cueilleurs, du Moyen-Âge ou d’ailleurs, l’homme contemporain revendique une supériorité qu’il justifie par les lumières brillantes du progrès et de la science.

Comme si avant lui, il n’y avait sur terre que d’aimables arriérés perclus de croyances obsolètes.

Seulement lorsqu’on examine les choses de plus près, on s’aperçoit que notre époque a, sur certains sujets, totalement perdu les pédales.

Prenons la nutrition, par exemple.

En la matière, les « imbéciles » ne sont peut-être pas ceux qu’on croit.

Car il n’y pas si longtemps, on ne se « demandait pas » ce qu’on était en train de manger.

On savait.

Un fruit, un légume, une viande, une herbe. On savait d’où ça venait, comment on l’avait fait pousser, comment on l’avait récolté.

Aujourd’hui on ne sait plus rien.

Ce que nous croyons manger n’est PAS ce que nous mangeons vraiment.

La pomme, l’oignon dans lequel nous croquons en toute confiance mentent sur leur identité.

Ils sont déguisés en fruit ou en légume, mais ce sont des « calories vides », pour reprendre l’expression du chercheur américain Brian Halweil, du Worldwatch Institute.

Une calorie vide, c’est-à-dire grasse, sucrée, inutile, voire dangereuse pour la santé.(1)

Pareil pour le brocoli, l’endive, pareil pour des dizaines d’autres fruits, légumes, viandes, qui ont depuis des années perdues presque tout nutriment.

Tout s’est passé en sous-sol, lorsque les industriels de l’agro-alimentaire ont cherché à tirer le maximum de rentabilité du sol.

Comme ils l’ont fait avec les machines, comme ils l’ont fait avec les hommes, ils l’ont fait avec la terre.

Ils l’ont asphyxiée massivement d’azote, de phosphore, d’engrais, pour la faire « cracher ».

Un déluge de pesticides a contaminé les sols et détruit la vie microbienne.

Rendez-vous compte !

Dans un sol « sain », une simple cuillère à café de terre contient plus de micro-organismes vivants qu’il n’y a d’humains sur la planète !

« Parmi ces micro-organismes, il y a plus d’un million d’espèces différentes de bactéries, 100 000 espèces de champignons, 1000 espèces d’invertébrés (acariens, collemboles, nématodes, etc.).

« Il y a aussi les rois de royaume souterrain, les vers de terre, principaux acteurs de la fertilité des sols. Un sol sain compte une douzaine d’individus par mètre cube. Ce microcosme aère le sol, décompose les résidus des végétaux et les transforme en matière organique de nouveau assimilable par les plantes. »(2)

Mais avec le développement de l’agriculture extensive, le sol a commencé à être traité comme un objet et non plus comme un être vivant dont il faut prendre soin.

Les aliments se sont appauvris un peu plus chaque année.

Jusqu’à en mourir, ou presque

Les teneurs en vitamines A et C, protéines, phosphore, calcium, fer et autres minéraux ou oligo-éléments ont été divisées par 25, voire par 100, en un demi-siècle »

Des aliments dont la qualité nutritionnelle a été divisée par 100 !!!

Cela paraît insensé ?

Revenons un instant aux cas de la pomme.

« Hier, quand nos grands-parents croquaient dans une transparente de Croncels, ils avalaient 400mg de vitamineC, indispensable à la fabrication et à la réparation de la peau et des os. »

« Aujourdhui, les supermarchés nous proposent des bacs de Golden standardisées, qui ne nous apportent que 4mg de vitamine»(3)

De son côté, la vitamineA est en chute libre dans 17 des 25 fruits et légumes scrutés par des chercheurs canadiens dans une étude !

Le déclin est absolu pour la pomme de terre et l’oignon qui, n’en contiennent plus le moindre gramme.

Il y a un demi-siècle, une seule orange couvrait la quasi-totalité de nos besoins quotidiens en vitamine A. Aujourd’hui il faudrait en manger 21 pour arriver au même résultat.

Vingt-et-une oranges, vous avez bien lu !!!

Le résultat est que nos organismes ne sont plus armés.

Aujourd’hui, 30 à 40 % des cancers seraient dus à ces « erreurs » d’alimentation.

Nous sommes NUS…

Car si l’alimentation est théoriquement la « première médecine », en pratique elle ne protège plus de grand-chose :

Les gardiens de notre organisme, aujourd’hui, ce sont des pommes avec 100 fois moins de qualités nutritionnelles qu’autrefois, c’est un riz plein d’arsenic, des bananes (même bio) arrosées de chlordécone, (un dangereux pesticide), des thés bourrés de fluor ou de plomb, des épinards et les salades de plus en plus contaminés par l’aluminium, etc.

Et c’est sans parler de la fausse nourriture qui a envahi les rayons des supermarchés, sous l’appellation « d’aliments ultra transformés ».

Des bombes à retardement dont la consommation a été associée avec un risque global plus élevé de cancer (jusqu’à 18%) et de cancer du sein (jusqu’à 22%) et d’autres maladies chroniques comme l’obésité ou l’hypertension.

La mutation alimentaire de ces dernières décennies a été si violente que pour certains spécialistes, l’espèce humaine est aujourd’hui en voie « d’extinction nutritionnelle »…

Vous vous croyez peut-être épargné parce que vous mangez bio ?

Alors repensez-y à deux fois.

Bien sûr, le bio offre 60% d’antioxydants en plus que l’alimentation conventionnelle – en particulier dans les fruits (19% d’acides phénoliques, 69% de flavanones, 28% de stilbenes, 26% de flavones, 50% de flavonoles et 51% d’anthocyanines…)

Mais aujourd’hui TOUS les sols contiennent des métaux dangereux, bio ou pas bio !

Et surtout, le bio est encore beaucoup trop cher pour de nombreuses personnes.

Les conséquences de ces dérives jamais observées dans l’histoire humaine sont radicales, comme l’explique le Lancet :

« L’alimentation tue plus que le tabac. Elle est chaque jour responsable d’une mort sur cinq. »

Pour sortir de ce système fou, je ne peux pas vous conseiller autre chose que de vous former à la nutrithérapie.

Je prêche pour ma paroisse, mais nous proposons régulièrement des formations sur le sujet, organisées par des experts top niveau, qui vous aident à comprendre et à changer ce qui ne vous convient pas.

A remettre du « bon sens dans votre assiette » pour reprendre le titre du dernier livre du nutritionniste Anthony Berthou. Et le bon sens, c’est quoi ?

  • Ne pas manger ce que votre grand-mère ne reconnaîtrait pas : elle n’a jamais vu de sa vie un aliment « ultra-transformé »
  • Ne mangez que des aliments qui finiront par se gâter ou pourrir.
  • Mangez de vrais aliments. Pas trop. Surtout des légumes.
  • Allez-y doucement sur la viande rouge, les laitages.

Et si vous êtes malgré tout obligé de passer par la case supermarché, choisissez les produits dont la composition comporte moins de 5 ingrédients, le moins de sucre ajouté, et ceux dont les graisses sont de meilleure qualité (huiles de colza ou olive plutôt que beurre ou margarine).

C’est tout ? Oui, pour commencer.

Le bon sens, c’est vrai, ça ne « casse pas trois pattes à un canard ».

Mais appliquer ces règles simples au quotidien, jour après jour, c’est la meilleure chance de rendre à son corps la capacité de se défendre. La nature est bien faite, non ?

Santé !

Gabriel Combris


Sources :
[1] https://organic-center.org/reportfiles/YieldsReport.pdf

[2] Léopold Boileau, Explora Santé, 19 mars 2019.

[3] https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-planete/20150126.RUE7557/une-pomme-de-1950-equivaut-a-100-pommes-d-aujourd-hui.ht