Chère lectrice, cher lecteur,

Ils se moquent de nous !!!!

Sur les plateaux télés, nos responsables politiques sortent les violons : « oui, oui, nous faisons le maximum contre les pesticides, nous allons interdire le glyphosate, favoriser l’agriculture bio ».

Mais dans la REALITE, ils font exactement le contraire. Leur mot d’ordre : « PAS TOUCHE AUX PESTICIDES ».

La preuve avec la dernière loi en date, la loi Duplomb adoptée le 8 juillet dernier, qui autorise la réintroduction de l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes.

Le plus aberrant est que ces pesticides ont été INTERDITS en septembre 2018, après des années de combat entre les défenseurs des abeilles et les multinationales de « l’agri-business ».

A l’époque, le Président de la République en personne s’en était félicité publiquement :

« La France est le premier pays à interdire tous les néonicotinoïdes pour sauver les pollinisateurs »

La secrétaire d’état à la transition écologique avait même parlé du « courage » du gouvernement :

Et aujourd’hui ????

Le retournement de veste est complet, une fois de plus.

L’argument pour le justifier est toujours le même : le monde agricole est en difficulté, il ne faut pas charger la barque avec des restrictions sur les pesticides.

Au passage, on pourrait discuter des tombereaux d’autres restrictions (réglementaires, administratives, fiscales, etc.) qui écrasent les petits agriculteurs et sur lesquelles le gouvernement ne revient JAMAIS….

Mais surtout il faut dire qu’il existe évidemment des alternatives au tout-pesticides !

Tous les jours, des associations, des agriculteurs, des chercheurs, mettent en œuvre des pratiques et des méthodes qui permettent de s’affranchir de l’agrochimie et mettre en place une agriculture favorable aux pollinisateurs :

  • En plantant des arbres, qui hébergent la faune locale, améliorant ainsi la biodiversité.

Ils sont particulièrement importants pour les pollinisateurs, qui s’alimentent dans leurs fleurs et offrent un habitat pour les abeilles. Ils créent un environnement favorable, protégé de la pluie et de la chaleur.

  • Grâce à une agriculture de petites parcelles et de « paysages mosaïques ».

En diminuant la taille des parcelles, on augmente les zones d’interface entre deux cultures. Ces bordures peuvent être constituées de haies, de talus ou de bandes enherbées et fleuries. Elles forment des corridors écologiques qui favorisent le déplacement des pollinisateurs et leur l’abondance.

  • Avec des rotations longues et diversifiées :

Allonger et diversifier les rotations limite le développement des bioagresseurs, tout en intégrant des cultures favorables aux pollinisateurs comme le sarrasin, la caméline, le lin ou le tournesol, des cultures intermédiaires mellifères ou des couverts de légumineuses (trèfles, luzerne, sainfoin, lupin, féverole, etc.) et des prairies, nécessaires pour régénérer les sols.1

Etc.

Bien sûr, cela suppose de changer de logiciel.

D’en finir avec le toujours plus comme seul critère et de considérer l’importance du VIVANT dans son ensemble.

Hélas, nos représentants font semblant de ne pas le savoir…

Savez-vous par exemple ce qui inquiétait M. Stéphane Travert, qui a été le premier ministre de l’agriculture du gouvernement Macron : ce sont les alternatives NATURELLES aux pesticides chimiques.

« La courge, expliquait-il, fait tomber les cheveux si elle est trop consommée»

« Les feuilles de rhubarbe sont si toxiques qu’elles tuent la vie du compost. » 2

Vous avez bien compris…

…Ce n’est pas le glyphosate ou les perturbateurs endocriniens qui toxifient les sols et tuent la vie.

C’est la rhubarbe, évidemment !

Ce même ministre est allé encore plus loin, réclamant un renforcement des contrôles…sur les plantes !!!

« Il ne saurait y avoir excès de contrôle quand la santé de nos concitoyens est en jeu »

Le résultat est que les pouvoirs publics ont mis le paquet ces derniers mois, avec des descentes de la répression des fraudes contre des magasins qui vendaient…du purin de consoude et du savon noir 3

Une multinationale allemande de l’agriculture chimique a même essayé de faire interdire…le bicarbonate de soude 4 !!!

Mais à quoi « jouent » ces gens ?

Que veulent-ils alors que l’horloge tourne, et que l’heure de l’urgence écologique a sonné depuis longtemps.

Temporiser. Gagner du temps. Comme l’ont fait en leur temps les industries du tabac ou de la malbouffe, avec l’appui des gouvernements.

Mais du temps, il n’est PLUS QUESTION d’en perdre.

Car pour en revenir à l’acétamipride, que vient de ré-autoriser l’Assemblée Nationale, il faut souligner qu’il s’agit d’un neurotoxique qui peut affecter le développement du cerveau des enfants, et peut entraîner chez les adultes des maladies comme Parkinson ou Alzheimer.

Le lien entre pesticides et cancers – notamment du pancréas – est en effet de plus en plus clairement documenté.

« En France, le nombre de cancers du pancréas a été multiplié par deux pour les hommes et par trois pour les femmes environ entre les années 1990 et 2020. C’est un vrai phénomène épidémiologique » constate le Dr Mathias Brugel, hépato-gastro-entérologue et épidémiologiste au CH de Bayonne – Côte Basque.

Une explosion du nombre de cas qui est “deux à trois fois plus forte” en France qu’ailleurs en Europe.

Malgré cela, on continue de faire la sourde oreille, et d’avoir chez nous des ministres de l’agriculture qui continuent de nier l’évidence :

« C’est aux scientifiques de faire la preuve ou non qu’il y a des conséquences à l’usage des pesticides…Ou pas », déclarait ainsi l’un d’eux, monsieur Guillaume

Car “Il y a peut-être des soupçons, mais il n’y a aucune preuve scientifique 5

« Aucune preuve scientifique » des conséquences catastrophiques de l’usage des pesticides sur la santé !?

Sérieusement ?

Et l’explosion du nombre de personnes touchées par la maladie d’Alzheimer ?

Et la maladie de Parkinson, qui est reconnue comme maladie professionnelle chez les agriculteurs depuis 2012, avec un lien de causalité établi entre cette maladie et l’usage des pesticides 6 ?

Et la stérilité croissante de milliers de jeunes adultes, en particulier dans les régions agricoles 7 ?

Et l’augmentation de malformations congénitales, comme ces bébés nés sans bras dans l’Ain, le Morbihan et la Loire-Atlantique : ce sont bien des pesticides chimiques qui sont soupçonnés dans ce désastre humain (le folpel, un fonigicide et la deltaméthrine – un insecticide utilisé dans l’Ain contre la chrysomèle du maïs, insecte particulièrement destructeur. 8)

Et le nombre de cancers qui explosent ? Avec là-aussi des études qui soulignent une augmentation du cancer de la prostate de 40 % chez les hommes exposés au DDT et aux pesticides organochlorés 9.

Mais pour les responsables agricoles et sanitaires Français, c’est « circulez, il n’y a rien à voir !! »

Cette situation est d’autant plus scandaleuse qu’un nombre croissant d’agriculteurs font eux, de véritables efforts pour respecter le vivant.

Chaque jour en France, un agriculteur décide de « passer au bio ».

Des journées de « conversion au bio » sont régulièrement organisées.

Rien n’est facile évidemment, mais cette démarche témoigne d’une profonde révolution des esprits.

Car les études montrent que l’agriculture bio revitalise les sols et tout leur écosystème.

Les sols des fermes en agriculture biologique recèlent des quantités plus importantes de matière organique (vivante), estimées à 37,4 tonnes par hectare de carbone organique, contre 26,7 en agriculture conventionnelle 10.

Et plus le sol est vivant, plus il est fertile !

L’agriculture bio favorise les prairies, le repos de la terre, la plantation de haies, la diversité des cultures.

Ces pratiques augmentent le nombre de plantes, d’araignées, de vers de terre, de coléoptères, d’oiseaux ou encore de mammifères.

Grâce à l’agriculture biologique, la Nature vit une véritable renaissance.

Et notre santé AUSSI :

  • Une étude parue dans le British Journal of Nutrition 11 a ainsi montré que les produits issus de l’agriculture affichaient jusqu’à 50 % d’antioxydants en plus que ceux de l’alimentation conventionnelle, en particulier dans les fruits.

 

  • Une équipe de recherche Française de l’Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), vient de montrer que manger bio diminuait de 25 % le risque de cancer !

Preuves ultimes, s’il en manquait, que nos gouvernants ne sont pas à la hauteur et qu’il faut soutenir toutes les initiatives qui aideront à les faire plier.

Je donne quelques pistes qui, j’espère, peuvent vous aider dans mon livre « Autodéfense santé » que je vous propose de recevoir sans frais en cliquant ici.

Et si vous avez des idées, n’hésitez pas à les proposer en commentaire de cette lettre.

Gabriel Combris.

PS. Pour recevoir votre livre offert, il suffit de me donner votre adresse postale ici

 

Sources : 

1 https://www.pollinis.org/projet-terres-de-pollinisateurs/
https://www.bioaddict.fr/article/pesticides-le-ministre-la-courge-et-la-rhubarbe-a6045p1.html

3 https://www.bastamag.net/Quand-le-ministere-de-l-Agriculture-refuse-toujours-d-autoriser-des

https://www.ouest-france.fr/politique/didier-guillaume/pesticides-c-est-aux-scientifiques-de-prouver-l-impact-sur-la-sante-selon-didier-guillaume-6026614

https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=F02B64383C21B5FF75E0565AE7309CB6.tpdjo17v_1?cidTexte=JORFTEXT000025804441&categorieLien=id

Chiu YH, Afeiche MC, Gaskins AJ and al. Fruit and vegetable intake and their pesticide residues in relation to semen quality among men from a fertility clinic. Hum Reprod. 2015 Jun;30(6):1342-51
8 https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/affaire-des-bebes-sans-bras-la-piste-toxicologique-6-6-815520.html

Settimi, L., et al. 2003. Prostate cancer and exposure to pesticides in agricultural settings. Int J Cancer 104(4):458-461

10 Andreas Gattinger et al., « Enhanced top soil carbon stocks under organic farming », PNAS, vol. 109, no 4, Washington, DC, 30 octobre 2012.

11 Br J Nutr. 2014 Sep 14;112(5):794-811. doi: 10.1017/S0007114514001366. Epub 2014 Jun 26. Higher antioxidant and lower cadmium concentrations and lower incidence of pesticide residues in organically grown crops: a systematic literature review and meta-analyses.