Chères lectrices, chers lecteurs,

Pour beaucoup de personnes âgées, un animal de compagnie est une fantastique source d’amusement et de joie.

Il est une présence apaisante et amicale, qui donne un but au quotidien, favorise les rencontres, mobilise son énergie sur des objectifs positifs.

Mais les animaux domestiques font encore mieux que ça.

Ils prennent soin directement de notre santé… Et de façon très particulière…

Prenons le cœur, par exemple.

Dans une très récente revue d’études, il a été confirmé que le simple fait de posséder un animal de compagnie réduit significativement le risque de mourir d’une maladie cardiovasculaire.1

Si vous êtes déjà atteints d’une condition cardiaque chronique, et que vous avez un chien, le risque peut être réduit de près de 61% !

Le mécanisme qui sous-tend ces résultats est encore mystérieux, mais les scientifiques croient qu’ils proviennent d’une action bénéfique sur le système nerveux parasympathique.

Cette sous-catégorie du système nerveux est responsable de maintenir le stress de l’organisme sous contrôle.

Il est, en somme, le système du « zen et du cool », médié par un neurotransmetteur : l’acétylcholine.

Il baisse la pression artérielle, ralentit la fréquence cardiaque, relance la digestion. Bref, il veille à ce que le corps économise son énergie et l’utilise au mieux.

Le simple fait de promener votre chien, de jouer avec votre chat ou de profiter de moments câlins avec votre lapin suffirait à potentialiser son activité, pour le plus grand bien de votre cœur, donc !

Une étude menée pendant la période de confinement en Italie, a d’ailleurs démontré que la présence d’un animal domestique diminue le stress comme l’anxiété, chez les seniors2 : un facteur de problèmes cardiovasculaires en moins !

Thérapie par le chat

Une thérapie très spéciale a été ainsi mise au point par le dr Jean-Yves Gauchet, vétérinaire, à partir du ronronnement du chat, dont certaines études suggèrent qu’il agit comme un médicament sans effet secondaire !

Lorsqu’on étudie le spectre sonore d’un chat qui ronronne, nous dit le docteur Gauchet, « on voit apparaître principalement des sons très graves, étagés sur des fréquences de 25 à 50 hertz. »

Or il s’agit de “basses”, bien connues des compositeurs de musique, car elles permettent de provoquer des émotions.

Il y aurait donc bien une action directe du son sur l’organisme.

Mais peut-on la mesurer ?

Des médecins orthopédistes ont utilisé l’action de ces fréquences pour consolider des fractures, pour soigner des arthroses délabrantes. Avec pour résultats une accélération du processus de cicatrisation, de création de tissus nouveaux.

En un mot, ces basses fréquences auraient une action anabolisante.

« A fracture égale, le chat se rétablit trois fois plus vite que tout autre animal. » explique Véronique Aïache dans son livre La Ronronthérapie

Les vibrations émises par le ronronnement ont d’ailleurs été reproduites par des kinésithérapeutes pour accélérer la cicatrisation osseuse.

Et ce n’est pas tout.

Écouter le ronron du chat entraîne une production de sérotonine, l’hormone du bonheur, impliquée dans la qualité de notre sommeil et de notre humeur.

« C’est un puissant antistress, régulateur de la tension artérielle, booster des défenses immunitaires et un soutien psychomoteur »1.

Les ” ronronautes ” qui relatent leurs impressions font l’état d’amélioration intéressantes :

  • Effet très net sur l’endormissement.
  • Relaxation profonde.
  • Diminution immédiate et notable du stress.
  • Activation de la circulation d’énergie avec picotements typiques dans les paumes de la main et des pieds.

L’écoute doit se faire au calme, à faible intensité, le mieux étant d’utiliser un casque.

Vous trouverez sur internet de très nombreuses séances de ronron offertes par Pastel, Rouki, Minou et quelques autres (cherchez « ronronthérapie sur un moteur internet)

Baume au cerveau

Mais votre compagnon poilu (ou pas) ne veille pas seulement sur votre cœur.

Il préserve aussi votre cerveau du déclin.

… un baume au cerveau, aussi !

Dans une étude conduite sur 21 individus en bonne santé, des chercheurs ont prouvé que les interactions répétées avec des animaux (dans ce cas-ci, des chiens) stimulent l’activité du cortex préfrontal.3

A savoir, le centre de la mémoire, du langage et du raisonnement, autant de fonctions cruciales qui peuvent être régulièrement entraînées et boostées par une présence animale quotidienne.

Une équipe de l’université de Michigan a voulu en savoir plus, et a suivi 1300 seniors pendant un certain temps.4 Certains avaient des animaux domestiques, d’autres non.

Et les chercheurs ont découvert, via des tests cognitifs, que ceux qui ne possédaient pas d’animal domestique voyaient leurs fonctions cognitives décliner à un rythme bien plus important que ceux qui en possédaient.

Là encore, la baisse du stress et de l’anxiété, et l’activation du système parasympathique et du cortex préfrontal, peuvent expliquer le phénomène.

Mais aussi l’exercice physique régulier qu’implique l’entretien d’un animal de compagnie, ou encore les liens émotionnels que l’on noue avec lui.

Alors je conclus en leur disant un grand merci de prendre si bien soin de nous…et de nos aînés !

Santé !

Gabriel Combris


Sources :

[1] Surma S, Oparil S, Narkiewicz K. Pet Ownership and the Risk of Arterial Hypertension and Cardiovascular Disease. Curr Hypertens Rep. 2022 Aug;24(8):295-302. doi: 10.1007/s11906-022-01191-8. Epub 2022 Apr 22. PMID: 35451801; PMCID: PMC9356927.

[2] Giansanti D, Siotto M, Parisi L, Aprile I. Pet Presence Can Reduce Anxiety in the Elderly: The Italian Experience during COVID-19 Lockdown Assessed by an Electronic Survey. Int J Environ Res Public Health. 2022 May 18;19(10):6135. doi: 10.3390/ijerph19106135. PMID: 35627672; PMCID: PMC9142058.

[3] Marti R, Petignat M, Marcar VL, Hattendorf J, Wolf M, Hund-Georgiadis M, Hediger K. Effects of contact with a dog on prefrontal brain activity: A controlled trial. PLoS One. 2022 Oct 5;17(10):e0274833. doi: 10.1371/journal.pone.0274833. PMID: 36197880; PMCID: PMC9534402.

[4] Monica Shieu, Jennifer Applebaum, Galit Dunietz, Tiffany Braley. Companion Animals and Cognitive Health; A Population-Based Study. Neurology May 2022, 98 (18 Supplement) 671. https://n.neurology.org/content/98/18_Supplement/671