Chère lectrice, cher lecteur,

L’arthrose est l’une des causes principales de douleurs chroniques au niveau mondial.[1]

Quand la douleur devient chronique, c’est qu’elle perd son rôle d’alerte et qu’elle devient une maladie à part entière[2].

D’ailleurs, les traitements de l’arthrose ne se focalisent que sur la douleur ou presque : anti-douleurs, anti-inflammatoires non stéroïdiens, injections de corticoïdes,…

Je sais que si vous me lisez, c’est que vous faites les frais de tout ceci au quotidien.

Certains d’entre vous se sont peut-être tournés vers des anti-douleurs naturels, qui épargnent l’estomac, qui font moins travailler le foie lors de la dégradation et l’épuration des résidus médicamenteux, etc. : tant mieux !

Mais pour celles et ceux qui continuent de souffrir…

 Avez-vous pensé à traiter la…DEPRESSION… pour soulager vos douleurs ??

Douleurs + dépression = cocktail explosif !

Il est en effet prouvé que les douleurs chroniques augmentent le risque de dépression.

Pour certains chercheurs, les douleurs chroniques font même office de déclencheurs de troubles anxio-dépressifs[3], avec « 20 à 50% des patients atteints de douleurs chroniques qui présentent les critères d’un épisode dépressif majeur. »[4]

Mais l’inverse est également vrai : « une grande étude de population européenne a montré que 50% des patients présentant un épisode dépressif majeur se plaignent de douleurs ».[5]

Ainsi, selon les études, les patients déprimés auraient plus de risque de souffrir de douleurs dorsales, lombaires et cervicales.[6]-[7]

Idem pour les douleurs chroniques et invalidantes de la hanche dont la probabilité augmente avec la dépression.[8]

Et corolaire de ceci : le recours aux antalgiques est plus important pour les personnes déprimées que pour le reste de la population alors que leurs effets de ces médicaments s’en trouvent… réduits ![9]

Dépression =    + de douleurs,

 + d’antalgiques

 – d’effets des antidouleurs

Mais ce n’est pas tout.

Pour les personnes atteintes de dépression, les douleurs se présentent souvent comme étant :

  • plus douloureuses
  • plus nombreuses
  • de plus forte intensité
  • de plus longue durée[10].

Des études confirment que c’est notamment le cas pour l’arthrose du genou : les symptômes dépressifs en cas d’arthrose du genou sont associés à une augmentation de la sévérité de la douleur et un déclin des performances physiques.[11]

Et, « cerise sur le gâteau » si on peut dire : souvent la douleur chronique brouille les pistes, retarde le diagnostic et la prise en charge des symptômes dépressifs et de la dépression… Ce qui peut conduire à laisser le patient subir sa dépression « sans le savoir » et ressentir avec toujours plus d’intensité la douleur.

C’est un vrai cercle vicieux.

Mais où les chemins se croisent-ils ??

Pour ces chercheurs français de l’Institut des Neurosciences Cellulaires et Intégratives de l’Université de Strasbourg, la douleur est un processus à 2 dimensions : une dimension « nociceptive » et sensorielle et une affective, émotionnelle.

Qu’est-ce que cela veut dire ?

Qu’un message douloureux atteint :

  • des zones dédiées aux informations sensorielles
  • des zones non spécifiques à la douleur mais qui jouent un rôle dans l’expérience douloureuse : zones de l’émotion (ce qui fait qu’on ressent cela comme déplaisant), de l’attention, ou de la mémoire (pour chercher à évaluer si on a déjà connu une telle douleur).[12]

Ce sont précisément ces dernières zones, (surtout la zone cingulaire antérieure) qui conduisent à des troubles de l’humeur, tels que l’anxiété ou la dépression, lorsque la chronicité s’installe[13].

Dès lors, on pourrait élaborer de nouveaux anti-douleurs efficaces qui tiendraient compte de cette dimension « émotionnelle » en agissant sur ces zones du cerveau « secondaires » qui sont activées quand on a mal et qui mènent à ces troubles anxiodépressifs qui peuvent, comme on l’a vu, entretenir la douleur[14].

3 choses à faire si vous êtes anxio-dépressif et arthrosique

En attendant, je vous propose ici quelques posologies et conseils pour amenuiser l’anxiété et les symptômes dépressifs (troubles de l’humeur, diminution d’énergie, perte de plaisir et d’intérêt, baisse de confiance en soi, troubles du sommeil, de la concentration…).

Peut-être verrez-vous une amélioration sur vos douleurs chroniques liées à l’arthrose, sur leur intensité, leur fréquence. Je vous le souhaite, du fond du cœur.

  1. Une plante antidépresseur !

La plante la plus étudiée contre la dépression est bien sûr le millepertuis, « Hypericum perforatum », qui est utilisée dans cette optique depuis l’antiquité. Son efficacité est bien démontrée depuis les années 1990, où des études sur des milliers de patients ont constaté ses effets parfois même supérieurs aux médicaments standards sur les dépressions légères à modérées[15]. Le mieux est de faire l’essai pendant 3 semaines pour savoir si ce traitement nous convient, d’autant qu’il est mieux supporté que des antidépresseurs classiques.

Des extraits standardisés à teneur garantie en molécules actives sont préférables. Dans la majorité des études, la dose de 900 mg en trois prises (3 x 300 mg) durant 6 semaines au minimum s’est montrée efficace. Préférez une prise au cours des repas pour éviter toute irritation digestive. Ses effets se font sentir généralement de façon graduelle après 2 à 3 semaines de traitement.[16]

  1. Contre les ténèbres… la lumière 

S’exposer chaque jour quelques minutes à une lampe qui mime les rayons du soleil est réputé pour stabiliser l’humeur, prévenir la dépression saisonnière ou encore améliorer le sommeil. Il faut utiliser une lampe qui émet une lumière blanche de 10000 lux d’intensité, et s’y exposer 30 minutes le matin, dans les heures qui suivent le réveil.

  1. 4 huiles essentielles pour combattre anxiété et angoisse

La Lavande, équilibre de l’esprit (Lavandula angustifolia)

La lavande vraie, sauvage et d’altitude est la seule à agir sur le côté psycho-émotionnel. Elle va venir s’attaquer à plusieurs symptômes tels que tachycardies, maux de ventre, paralysies.

La lavande a des propriétés équilibrant le système nerveux. Elle est également relaxante, apaisante, anxiolytique, antidépressive, voire sédative et a des effets anti-inflammatoires et antispasmodiques.

La Camomille noble (Chamaemelum nobile) pour tempérer

Elle harmonise et tempère les excès d’hypersensibilité des personnes anxieuses qui réagissent très fortement. La camomille permet d’accepter plus facilement les peurs et chocs émotionnels du quotidien. Elle rend aussi la douleur plus supportable, acceptable et donc moins dangereuse.

Néroli (Citrus aurantium) contre les angoisses

Elle est extraite de la fleur d’oranger amer et a des propriétés stabilisantes, soutenantes et calmantes sur le système nerveux. Elle permet de dépasser des situations perçues sans issues. Elle influe sur le système nerveux parasympathique va avec un effet anti-stress.

L’huile essentiel de cyprès (Cupressus sempervirens)

L’huile essentielle de cyprès toujours vert transmet une énergie de résilience, de puissance et de stabilité. Elle est assez particulière puisqu’elle agit sur le socle et la colonne verbale.

Pour une synergie à respirer (mettre une goutte sur le poignet ou au centre de la poitrine)

Pour 5 ml de synergie :

  • Lavande vraie (2 ml)
  • Camomille romaine (1.5 ml)
  • Néroli (0.5 ml)
  • Cyprès toujours vert (1 ml)

Santé !

Gabriel Combris

 

Sources : 

1. Bair MJ, Robinson RL, Katon W, Kroenke K. Depression and pain comorbidity. Arch Intern Med 2003;163:2433-45.

2. DOI:https://doi.org/10.1016/j.joca.2018.07.016

3. https://lejournal.cnrs.fr/articles/ce-que-lon-sait-de-la-douleur

4. https://insb.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/le-cortex-cingulaire-anterieur-entre-douleur-et-depression

5. DOI: 10.1523/JNEUROSCI.3195-17.2018 et https://insb.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/le-cortex-cingulaire-anterieur-entre-douleur-et-depression

6. Kim HL, Streltzer J, Goebert D. St. John’s wort for depression: a meta-analysis of well-defined clinical trials. J Nerv Ment Dis. 1999 Sep;187(9):532-8

7. Pendant la grossesse. Si vous prenez déjà d’autres antidépresseurs. En association avec les anti-coagulants, les antiépileptiques, les contraceptifs (œstroprogestatifs et progestatifs), la digoxine et le vérapamil (utilisés pour traiter des maladies cardiaques), les immunosuppresseurs (utilisés en cas de greffe d’organe), les médicaments pour traiter les infections par le VIH dont inhibiteurs de protéases et autres, les médicaments pour traiter les infections par l’hépatite C, les médicaments utilisés dans le traitement de certains cancers (les inhibiteurs de tyrosine kinases, l’irinotécan, les vinca alcaloides, les taxanes, l’eribuline, l’etoposide, idélalisib, vismodegib et le cyclophosphamide), les antimycosiques, lurasidone (utilisé dans la schizophrénie), l’oxycodone (analgésique), la théophylline et l’aminophylline (utilisés dans le traitement de l’asthme et certaines maladies respiratoires) et le ticagrelor (anti-agregant plaquettaire). Il faut aussi éviter les expositions prolongées au soleil pendant le traitement, en raison du risque de réactions cutanées ressemblant à des coups de soleil (photosensibilité)

8. Heim, C., Hügle, T. (2018). ‘Douleurs et arthrose’, Rev Med Suisse 2018; volume 4. no. 612, 1287 – 1290.

9. Rentsch, D., Andreoli, A., Piguet, V., Cedraschi, C., Desmeules, J., Allaz, A., Luthy, D., C. (2009). ‘Douleurs chroniques et dépression : un aller-retour ?’, Rev Med Suisse 2009; volume -5. no. 208, 1364 – 1369.

10. https://www.frm.org/recherches-maladies-neurologiques/depression/depression-etudier-ses-liens-avec-la-douleur-chronique-pour-developper-de-nouveaux-traitements

11. Rentsch, D., Andreoli, A., Piguet, V., Cedraschi, C., Desmeules, J., Allaz, A., Luthy, D., C. (2009). ‘Douleurs chroniques et dépression : un aller-retour ?’, Rev Med Suisse 2009; volume -5. no. 208, 1364 – 1369.v

12. Rentsch, D., Andreoli, A., Piguet, V., Cedraschi, C., Desmeules, J., Allaz, A., Luthy, D., C. (2009). ‘Douleurs chroniques et dépression : un aller-retour ?’, Rev Med Suisse 2009; volume -5. no. 208, 1364 – 1369.

13. Croft PR, Papageorgiou AC, Ferry S, et al. Psychologic distress and low back pain : Evidence from a prospective study in the general population. Spine 1995;20:2731-7.

14. doi: 10.1371/journal.pone.0106907

15. https://doi.org/10.1002/msc.1380

16. Rentsch, D., Andreoli, A., Piguet, V., Cedraschi, C., Desmeules, J., Allaz, A., Luthy, D., C. (2009). ‘Douleurs chroniques et dépression : un aller-retour ?’, Rev Med Suisse 2009; volume -5. no. 208, 1364 – 1369.