Chère lectrice, cher lecteur,

Je n’irais pas jusqu’à dire que la constipation est LA grande affaire de l’humanité depuis le début, mais enfin…on n’en est peut-être pas si loin lorsqu’on sait qu’aujourd’hui :

Elle est toujours l’une des causes principales de consultation au quotidien.

Et que 36 % des Français seraient constipés – et mal soignés !

Du plus loin qu’on puisse remonter dans l’histoire de l’homme, on sait que la constipation était déjà une préoccupation majeure.

Chez les Egyptiens, il y a 3000 ans, on connaissait déjà les vertus de l’huile de ricin ou de l’aloès (aujourd’hui reconnu à cet effet par la commission E allemande) en cas de constipation.

Les « sounous », fantastiques personnages agissant aux frontières de la médecine, de l’art et de la religion, utilisaient les graines de psyllium (ou ispaghul)[1] pour soigner les intestins boqués.

Et la science montre qu’ils avaient vu très juste.

Les substances mucilagineuses qu’elles contiennent absorbent l’eau des aliments. Dans les intestins, elles forment alors un « gel » qui augmente le poids des selles, améliore leur consistance et accélère leur transit.

Elles sont donc appropriées pour soulager autant la diarrhée que la constipation, dans des doses conseillées qui vont de 5 à 20 g par jour (à prendre en 3 fois).

A ingérer avec un grand verre d’eau. Ne pas utiliser en cas d’obstruction gastro intestinale et de sténose intestinale ou œsophagienne.

Vous trouvez le psyllium sous forme de poudre ou de flocons en magasin bio ou en pharmacie sous le nom de Métamucil ou Regulan par exemple.

Conseils d’un « sounou » de chez nous !

J’ai publié récemment une enquête sur une étonnante méthode thérapeutique qui permet de régler la quasi-totalité des troubles digestif

Si vous ne l’avez pas encore lue, je vous propose de la retrouver en cliquant ici.

Vous découvrirez notamment les témoignages de patients qui ont été « libérés » de leurs troubles intestinaux comme jamais ils n’avaient osé l’espérer.

Mais dans l’immédiat, je voudrais vous faire découvrir le témoignage d’un « sounou de chez nous » si j’ose dire, alias le naturopathe Christian Brun, qui nous propose une étonnante approche anti-constipation, avec un patient de 70 ans qui est atteint depuis des années[2].

Première question à notre « sounou du XXIème siècle » : quand peut-on considérer qu’on est constipé ?

« On peut estimer que l’on est constipé au moment où l’on ne se sent pas vidé correctement et bien entendu si l’on ne va pas régulièrement aux toilettes au moins 1 fois par jour (certains y vont seulement 2 fois par semaine !!!) »

« Si les selles sont dures, peu abondantes et évacuées avec difficultés et douleurs il s’agit également d’une catégorie de constipation ».

Parmi les causes de la constipation, on trouve, outre la génétique :

  • le manque de fibres végétales
  • l’alimentation raffinée,
  • l’anxiété, le stress,
  • le manque ou l’absence d’exercice physique,
  • le manque d’eau,
  • l’abus de laxatifs (y compris naturels, comme les tisanes de séné ou de bourdaine : absorbées trop souvent, elles désactivent les mécanismes naturels de mouvements intestinaux (appelés « péristaltisme ») et donc aggravent la constipation à long terme.
  • les problèmes de flore intestinale,
  • le manque de bile entraînant un manque de lubrification du bol fécal,
  • le manque de mastication,
  • des voyages réguliers,
  • des allergies alimentaires,

La constipation peut être occasionnelle ou permanente, avec alors des désagréments et des suites éventuelles telles que : diverticules du sigmoïde, hémorroïdes, polypes, colites, cancers du colon…

Ce problème de transit peut devenir extrêmement sérieux :

« Il y a urgence si on retrouve du sang dans les matières fécales, de la fièvre et des douleurs intenses pouvant évoquer une occlusion intestinale, des vomissements, etc. »

« Le naturopathe n’a pas les connaissances suffisantes pour juger s’il s’agit d’hémorroïdes ou d’une hernie hiatale, de polypes ou encore d’un cancer colorectal débutant : consultez donc votre médecin ! »

Mais alors, que peut faire le naturopathe ?

D’abord, prendre le temps d’interroger le patient en profondeur :

« Après avoir effectué un bilan de vitalité (signes morphologiques me permettant de juger des réserves vitales du patient – constitutions et tempéraments, forme de son crâne, de ses mains, lunules de ses ongles, pilosité, … mais aussi son regard et sa réactivité) je lui pose une série de questions me permettant de juger de son hygiène de vie. »

Dans le cas de notre patient de 70 ans, le thérapeute a ainsi déterminé que sa constipation n’était PAS passagère.

Et un détail l’a particulièrement intrigué : le fait que ce patient boive très peu dans la journée.

Il n’a jamais soif, et ses résultats d’analyses sanguines montrent une insuffisance hépatique expliquant son transit ralenti :

« En effet, pour que les matières fécales puissent « glisser » dans le gros colon, il est indispensable d’avoir une lubrification et une hydratation du bol fécal. Celle-ci est assurée par la bile provenant de la filtration du sang au travers du foie. »

Au fil de l’entretien, le naturopathe comprend que le problème d’hydratation du patient remonte sacrément loin : à son entrée dans la vie active comme peintre en bâtiment, à 14 ans !

« Comme il lui était difficile d’aller uriner sur ses chantiers, il a réduit sa ration hydrique pour pallier cette difficulté. »

« Désormais à la retraite, il lui fallait donc commencer par rétablir une bonne hygiène de vie en général, et alimentaire en particulier, avec plus d’aliments à fibres (ballast au niveau des intestins et action préventive anticancéreuse), et une augmentation de sa ration d’huile de 1ère pression à froid, vierge et biologique.

Le naturopathe lui a aussi conseillé :

  • de boire davantage d’eau peu minéralisée dans la journée (environ 1 à 1,5litre par jour) et/ou de se préparer une infusion à boire toute la journée (cassis + mauve + prêle + romarin) sans sucre ni miel.
  • De consommer des aliments amers, comme l’artichaut, le pissenlit ou le radis noir, pour stimuler sa fonction foie/vésicule biliaire et secréter davantage de bile lubrifiante.

Il lui a également suggéré la prise des probiotiques, alimentaires (choucroute crue, miso, temph, olives) ou en compléments, pour réensemencer sa flore intestinale.

Et il lui a rappelé la nécessité d’une bonne mastication, tout en lui conseillant la prise d’un verre d’eau tiède le matin à jeun (effet starter) et de pruneaux trempés la veille au soir (effet laxatif).

« Une marche régulière d’une heure par jour, ainsi que des respirations abdominales sont venues compléter ces conseils fondamentaux, sans omettre la bouillotte chaude sur le ventre ou le bain chaud 2 à 3 fois par semaine avant le coucher, d’aller aux toilettes tous les matins à heures fixes en surélevant les pieds (petit tabouret ou gros livres) pour faciliter la contraction abdominale et cela même si l’envie ne se fait pas sentir (il s’agit de reconditionner l’acte réflexe). »

Ces conseils, faciles à mettre en œuvre, ont largement amélioré son évacuation journalière, même s’il lui a fallu plusieurs mois pour consolider les résultats, compte tenu de l’ancienneté de cette constipation.

Santé !

Gabriel Combris


Sources :

[1] https://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?doc=psyllium_ps

[2] Revue Santé Corps Esprit n°2, aout 2016.