Chers amis,
Imaginez que vous ressentez soudainement un goût d’ail très prononcé dans la bouche alors que vous n’avez rien mangé !!
C’est ce qui est arrivé à un chercheur américain, le Dr Stanley Jacob, tandis que dans son laboratoire une goutte de diméthylsulfoxyde (DMSO) est tombée sur sa peau !?1
Certes ce produit a une odeur très significative de soufre qui rappelle l’odeur d’ail écrasé, mais de là à ce qu’elle arrive en bouche sans y avoir goûté… mystère !
Le Dr Jacob comprend alors que le DMSO a une capacité extraordinaire : il traverse instantanément la peau et pénètre dans le système sanguin où il circule librement dans tout notre organisme, et donc jusqu’aux papilles gustatives… voilà pourquoi le Dr Jacob avait un goût d’ail dans la bouche !
Mais ce n’est pas tout, cette expérience anodine en apparence entraîne une révélation immédiate : une molécule qui traverse nos tissus avec une facilité déconcertante et sans les endommager, c’est un peu le remède idéal…
Eh oui… parce que ses principes actifs pourraient atteindre beaucoup plus facilement nos cellules infectées, sans risquer d’être arrêtés en route par toute une série de barrières, cutanée, gastro-intestinale, encéphalique, biofilm, etc.
Or des principes actifs, le DMSO n’en manque pas…
D’abord il agit comme un piège à radicaux libres, les déchets cellulaires qui accélèrent notre vieillissement.
Il stimulerait le système immunitaire en augmentant la production de globules blancs et de macrophages2.
Il posséderait par ailleurs des propriétés antibactériennes, antivirales et antifongiques.
Certains l’utilisent en massage pour ces vertus anti-inflammatoire et antidouleur particulièrement recommandés dans le cas de l’arthrose par exemple3.
Le DMSO pourrait devenir le véhicule de n’importe quelle autre molécule thérapeutique qui a du mal à atteindre sa cible… et même des propriétés actives d’huiles essentielles aux puissantes vertus anti-inflammatoires.
Mais ce n’est pas tout, le DMSO serait aussi redoutable pour traiter localement les escarres, l’herpès, les brûlures, les inflammations cutanées ou encore les mycoses4.
On le trouve aussi sous forme de gouttes ophtalmiques pour traiter l’uvéite ou venir à bout de la conjonctivite allergique avec le retour du pollen.
Les plus récentes recherches sur le DMSO indiquent qu’il pourrait inhiber la croissance des cellules cancéreuses et déclencher l’apoptose (la mort des cellules cancéreuses), ce qui laisse présager une thérapie ciblée pour ralentir ou arrêter la progression du cancer5.
Et comme il traverse la barrière hémato-encéphalique, il pourrait même avoir un impact positif sur les inflammations neuronales et les performances cognitives.
Quand je vous dis qu’on s’approche du remède idéal… Mais attendez un instant ! Qui aujourd’hui a entendu parler du DMSO en France ?
Personne… Il faut dire que son utilisation dans des traitements médicaux est illégale. Le corps médical a peur de ses incroyables facultés de transport, car mal utilisé, il pourrait tout aussi bien se faire le véhicule de molécules toxiques dans le sang…
Il sert pourtant en médecine à conserver les cellules en culture, les embryons et les organes destinés à la transplantation.
Mais personne ne profite de ses incroyables propriétés thérapeutiques…
Alors que s’est-il passé depuis l’expérience du Dr Stanley Jacob, qui remonte quand même à 1961, et pourquoi autant de craintes entourent ce produit ?
L’infirmière s’écroute, puis c’est l’interne, puis…
D’abord rappelons que la FDA (Food and Drug Administration) n’a jamais officiellement approuvé le DMSO pour un usage médical, sauf pour traiter la cystite interstitielle…
Non pas pour cause de toxicité, mais par manque d’essais cliniques…
Observons ensuite qu’un parfum de scandale continue de flotter au-dessus du DMSO.
Il faut dire qu’une histoire digne d’un film d’horreur est venue enfoncer le clou…
En 1995, une femme nommée Gloria Ramirez est hospitalisée en urgence à Riverside, en Californie, pour des douleurs violentes liées à un cancer du col de l’utérus6.
En pleine séance de réanimation, une étrange odeur d’ail se propage dans la pièce et son corps devient soudain huileux.
Quelques minutes plus tard, une infirmière s’écroule, puis c’est le tour d’une interne, suivi d’un autre membre de l’équipe médicale soudainement pris de convulsions.
Devant cette fulgurante épidémie, les urgences sont évacuées. Une infirmière se dévoue pour placer Gloria Ramirez en chambre d’isolement. Elle sera également victime de celle qu’on surnommera bientôt la « dame toxique ».
Au total 23 des 37 membres du personnel auraient été empoisonnés par un gaz toxique émanant du corps de Gloria Ramirez.
Après une série d’enquêtes pour tenter d’expliquer ce mystère, une hypothèse commence à pointer son bout du nez. Gloria Ramirez utilisait du DMSO pour soulager ses douleurs articulaires.
Ce dernier aurait réagi à l’oxygène qu’on lui avait administré en salle de réanimation, transformant le DMSO en DMSO2 puis, malheur des réactions en chaîne, les chocs électriques générés par la défibrillation auraient transformé le DMSO2 en DMSO4, un gaz extrêmement toxique.
Ce produit aurait intoxiqué 23 personnes en une nuit !
Alors certes, l’histoire fait froid dans le dos, mais non seulement ce genre de cas se produit 1 fois sur 1 million mais en plus, même cette hypothèse n’a finalement jamais été validée.
Poursuivons… Certains d’entre vous auront peut-être lu que le DMSO est un sous-produit de l’industrie du papier. Et en toute logique vous vous dites, qu’est-ce qui pourrait motiver pour s’appliquer sur la peau un produit qui sert de dégraissant industriel ?
Mais ce qu’on ne dit pas, c’est qu’il existe une forme pharmaceutique de DMSO, complètement purifiée.
Et que bien qu’issu de l’industrie, le DMSO est une molécule classée parmi les substances « naturelles » ou « d’origine naturelle ».
Il provient de la dégradation d’un composé naturellement présent dans le bois : la lignine, une substance qui donne aux arbres leur rigidité.
Or comme chaque fois qu’une molécule est d’origine naturelle, personne ne peut en déposer un brevet et se l’accaparer.
Alors pourquoi le potentiel thérapeutique du DMSO n’a jamais été étudié sur une large population en double aveugle ?
J’ai bien ma petite idée… mais vous allez me dire que je serine toujours le même refrain.
Aucun grand laboratoire n’est prêt à se lancer dans des études d’ampleur si à la fin, le produit ne leur rapporte rien. Seulement tant qu’on en reste là, impossible de dire si le DMSO présente bel et bien des effets secondaires sérieux ou non.
Santé,
Gabriel Combris.